Lors d’une grande cérémonie à Ismaïlia, l’Égypte a inauguré l’extension du nouveau canal de Suez, le 6 août 2015, 146 ans après le percement du canal de Suez, entre la mer Rouge et la Méditerranée, par le Français Ferdinand de Lesseps.
Le chantier gigantesque du doublement des capacités du canal a été mené dans un temps record. Principal axe de transit commercial marin entre l’Asie et l’Europe, le canal fait donc peau neuve avec une nouvelle voie doublant, sur 34 kilomètres, le canal long de 193 kilomètres, ainsi que l’élargissement et l’approfondissement d’un tronçon sur 37 autres kilomètres.
Il est remarquable que les travaux, représentant un coût d’environ 8 milliards d’euros, aient été financés à près de 80% par le peuple égyptien, le reste étant assuré par des investissements de l’Arabie saoudite. En permettant un temps d’attente pour les bateaux réduit de dix-huit heures à onze heures, une circulation dans les deux sens, la capacité d’accueillir le passage de deux fois plus de navires quotidiennement en 2023, le nouveau canal va permettre d’augmenter la fréquence des échanges entre l’Europe et l’Asie tout en renforçant le rôle de la Méditerranée dans la distribution des marchandises vers l’Europe et le reste du monde.
C’est d’ailleurs ce qu’a compris un pays comme la Chine qui a commencé à prendre des positions en Méditerranée, par exemple en achetant le port du Pirée en Grèce.
Pour l’Égypte, le doublement du canal est à la fois le symbole du renouveau et la marque de sa volonté de reprendre son rôle sur la scène régionale et internationale. Mais pour y parvenir il lui faudra relever le défi sécuritaire.