L’échec de la technocratie mondialiste s’étale sous nos yeux. Elle croyait qu’il suffisait de faire les lois et de contrôler les flux monétaires, pour diriger l’économie et la société. Elle se rend compte tardivement, que non seulement elle ne maîtrise pas la création de richesse, mais en plus que l’énorme masse de capitaux qu’elle détient n’est que du vent en l’absence de création de richesse réelle. Attendez-vous à une multiplication des chasses aux sorcières. Les journalistes financiers chinois sont montrés du doigt et exposés sur les grands médias à la vindicte publique qui les désigne comme responsables de la ruine des petits épargnants. Et pourtant ce sont bien les pouvoirs publics qui ont lancé l’idée de la "nouvelle économie" conçue selon le modèle de la financiarisation de l’économie américaine, tandis que la Chine exporte ses emplois industriels dans les pays émergents, où elle investit massivement. En gros la Chine est censée réitérer la délocalisation occidentale des actifs industriels vers des pays plus compétitifs, tandis qu’elle se spécialiserait dans les services à forte valeur ajoutée. Mais que voit-on ? : loin de s’adapter à une économie libérale de marché, l’Etat chinois est incapable de lâcher la bride aux investisseurs, notamment les fonds étrangers, qu’il avait pourtant invité en internationalisant le trading des actifs financiers chinois. Autrement dit, le gouvernement chinois ne respecte pas les règles du jeu qu’il a lui-même fixées, dans le cadre de l’ouverture des marchés financiers chinois et de l’internationalisation de l’utilisation du yuan comme monnaie de réserve et d’échange. Que nenni, les autorités chinoises prouvent leur incapacité à assumer leur choix s’empêtrant dans des contradictions internes, consistant à soutenir sa monnaie tout en prétendant mener des dévaluations compétitives. Les investisseurs pris au piège du carry trade entre la monnaie américaine et la monnaie chinoise sont obligés de dénouer massivement leurs opérations contrecarrant ainsi la baisse de la monnaie chinoise tandis que la baisse forcée des taux d’intérêt précipitent la fuite des capitaux étrangers. L’internationalisation du yuan comme monnaie de réserve est donc reportée sine die, tandis que les pays émergents qui comptaient sur les investissements chinois pour s’extraire de leur dépendance vis à vis du dollar doivent faire face à une récession sans précédent. Le Brésil plonge notamment emportant avec lui les rêves du socialisme technocratique.
Répondre à ce message