Aveuglé par sa rage d’avoir vu la candidate démocrate battue en 2016 et son poulain Bernie Sanders écarté par le pédophile Joe Biden en 2020, le linguiste et activiste de gauche Noam Chomsky, auteur du très remarqué La Fabrication du consentement : de la propagande médiatique en démocratie (1988), s’en prend à Donald Trump (et son clone Bolsonaro) en des termes qui inspirent plus le naufrage que le respect !
Michael Brooks : « Pourriez-vous expliquer pourquoi ce que fait Donald Trump sur le plan institutionnel est réellement unique ? »
Noam Chomsky : « Cette déclaration semble forte, mais elle est vraie : Trump est indéniablement le plus grand criminel de l’histoire. Il n’y a jamais eu de figure de l’histoire politique qui se soit tant efforcée de détruire les perspectives de vie humaine organisée sur Terre dans un avenir proche.
Ce n’est pas une exagération. Toute l’attention est maintenant concentrée sur les manifestations ; la pandémie est suffisamment grave pour que nous n’en sortions qu’à un coût terrible. Le coût est considérablement amplifié par le gangster de la Maison-Blanche, qui a tué des dizaines de milliers d’Américains [par son incompétence et sa négligence face au Covid-19], ce qui fait des États-Unis le pire endroit au monde [en ce qui concerne la lutte face au coronavirus]. Nous sortirons [de la pandémie, mais] nous n’allons pas sortir d’un autre crime que Trump a commis, le réchauffement du globe. Le pire est à venir, et nous n’en sortirons pas. »
Sous-informé, ou atteint par la limite d’âge (il est né en 1928), le gourou des campus étudiants de l’Amérique enfonce le clou et s’enfonce dans la fake news climatique :
« Les calottes glaciaires fondent ; elles ne vont pas se reformer. Cela conduit à une augmentation exponentielle du réchauffement climatique. Les glaciers de l’Arctique, par exemple, pourraient inonder le monde. Des études récentes indiquent que dans la situation actuelle, dans une cinquantaine d’années, une grande partie des zones habitables du monde seront invivables. Vous ne pourrez pas vivre dans certaines parties de l’Asie du Sud, certaines régions du Moyen-Orient et certaines parties des États-Unis. Nous approchons du point d’il y a 125 000 ans, lorsque le niveau de la mer était environ 7,5 mètres plus haut qu’aujourd’hui. Et c’est pire que ça. L’institut océanographique Scripps vient de publier une étude qui estime que nous approchons de façon inquiétante d’un point [similaire à] il y a 3 millions d’années, lorsque le niveau de la mer était de quinze à vingt-quatre mètres plus haut qu’aujourd’hui. »
En général, les intellectuels spécialisés en politique ne doivent pas trop toucher au domaine scientifique, où la rigueur est de raison. Les intellectuels français, dits de la french theory, l’ont appris à leurs dépens quand Sokal & Bricmont leur ont tendu un piège malicieux. Depuis, Bricmont – un disciple de Chomsky – a fait du chemin, s’est déclaré dissident, puis a fini par prendre ses distances avec une dissidence jugée par trop radicale :
« Par principe, je ne critique jamais Soral ou Faurisson ou Reynouard ou toute autre personne poursuivie pour délit d’opinion. C’est un principe.
Mais ici je vais faire une exception et partager la vidéo de Vincent Lapierre sur Soral. En effet, il y démonte les délires de Soral sur le virus, pour lesquels il ne risque pas d’être poursuivi. On peut juger l’exercice facile, tant les délires de Soral sont patents, mais, d’une part, ses délires sont assez répandus et d’autre part certains d’entre eux se retrouvent chez des gens qui n’ont aucun lien avec Soral mais imaginent le confinement comme étant une arme du gouvernement pour nous contrôler ou des choses de ce genre. [...]
Soral met en avant Chavez mais il le fait aussi avec la Corée du Nord et Hitler, bref avec tout ce qui lui semble anti-système. Il n’y a là aucune ligne politique ni programme. C’est pourquoi loin de considérer égalité et réconciliation comme une menace pour qui que ce soit, comme le font les gens qui s’agitent contre eux et les poursuivent devant les tribunaux (leur assurant ainsi un maximum de publicité) je vois plutôt ce mouvement comme une distraction dans laquelle de nombreux révoltés sincères se perdent, mais le font faute d’alternative radicale à gauche. »
Le discours de Chomsky sur Trump ruisselle de haine, on sent que le gauchiste a été secoué par une élection surprenante par son sursaut populaire il y a quatre ans. Rétroactivement, ces débordements de haine pure jettent un certain discrédit sur ses œuvres antérieures : et si Chomsky, sous son enveloppe démocratiste, n’avait été qu’un haineux, un hater comme disent les Américains ? Comment peut-on perdre à ce point son sang-froid, après plus de 70 ans d’écrits et de réflexions, si la structure mentale n’est pas profondément corrompue ?
Chomsky, qui a été loué pour sa lucidité dans les années 60, pour sa dénonciation des mensonges et des procédés du Système, les utilise aujourd’hui sans vergogne. Ainsi, il nie les avancées économiques du trumpisme pour le peuple américain de 2016 à 2020 pour faire croire que le projet de Trump se résume à enrichir les plus riches :
« Partout dans le monde, les pays essaient de faire quelque chose. Mais il y a un pays dirigé par un président qui veut aggraver la crise, courir vers l’abîme, maximiser l’utilisation des énergies fossiles, y compris les plus dangereuses d’entre elles [comme le gaz de schiste], et démanteler l’appareil réglementaire qui limite leur impact. Il n’y a pas de crime comme celui-là dans l’histoire humaine. Aucun. Il s’agit d’un individu unique. Et ce n’est pas comme s’il ne savait pas ce qu’il fait. Bien sûr qu’il le sait. C’est comme s’il s’en fichait. S’il peut déverser plus de profits dans ses poches et dans les poches de ses riches électeurs demain, qui se soucie si le monde disparaît dans quelques générations ? »
Si l’on peut aussi contester d’un point de vue écologique l’essor des forages en Alaska et le boom économique de l’extraction des pétroles de schiste, on ne peut oublier que l’Amérique est devenue ainsi indépendante du pétrole du Proche-Orient tout en ayant sécurisé son apport en pétrole saoudien. Ce qui explique – en partie – le désengagement américain d’Irak. Un non-interventionnisme que le pacifiste anarchiste juif devrait applaudir à deux mains !
Avec Trump, Chomsky a perdu les pédales et l’esprit. Face à l’homme de droite, au populiste assumé qui refuse de s’agenouiller devant les minorités et le discours bien-pensant du politiquement correct, le fond gauchiste de Chomsky surgit et déborde.
« Prenez Richard Nixon. Un type assez pourri, mais quand le moment est venu de quitter son bureau, il a quitté le bureau tranquillement. Personne ne s’y attend avec Trump. Il n’agit pas comme un être humain. Il vient d’ailleurs. »
Et quand le 45e président des États-Unis purge la haute administration des éléments favorables au pouvoir profond, à l’hyperclasse militaro-sioniste et non au peuple américain, alors Chomsky parle de dictature :
« Ce n’est pas du fascisme. C’est ce que j’ai dit auparavant : c’est le dictateur de pacotille d’un petit pays où il y a un coup d’État tous les deux ans. Telle est sa mentalité. »
Après les reproches politiques et économiques, Chomsky passe au chapitre de la pandémie. Là, sa sous-information qui sert sa propagande – lui le grand contempteur de la propagande ! – va faire merveille.
« Trump prend les pires aspects du capitalisme, en particulier la version néolibérale du capitalisme, et les amplifie. Prenons simplement la pandémie. Pourquoi y a-t-il une pandémie ? En 2003, après l’épidémie de SRAS, qui était un coronavirus, les scientifiques l’ont bien compris, ils disaient : “Un autre coronavirus, beaucoup plus grave que cela, est très probable. Maintenant, voici les mesures que nous devons prendre pour nous y préparer”. Quelqu’un doit mettre en œuvre ces mesures. Eh bien, il existe une industrie pharmaceutique, mais les laboratoires immenses et extraordinairement riches ne peuvent pas le faire. On ne dépense pas d’argent pour quelque chose qui pourrait être important dans dix ans : arrêter une future catastrophe n’est pas rentable. C’est une crise capitaliste. »
La dernière phrase est fausse, la preuve par Bill Gates, sa fondation pseudo philanthropique et son prolongement l’OMS : cela fait des années que les multinationales du médicament bavent sur un vaccin universel contre une grippe saisonnière qui assurerait une rente à la fois annuelle et éternelle. Bill Gates en a d’ailleurs fait une prophétie autoréalisatrice qui a mis la puce à l’oreille de tous les antimondialistes et de tous les antivaccins, deux catégories qui se croisent majoritairement.
La catastrophe serait plutôt cette conjonction d’intérêts mondialistes au très haut niveau qui justement veulent profiter de cette pandémie, qu’ils ont peut-être favorisée, en tous les cas médiatiquement. On a vu ce que Trump pensait de cet étrange virus au départ, et comment les puissances mondialistes l’ont obligé à mettre un genou à terre à ce sujet. Si Chomsky était honnête, il s’en prendrait sur ce sujet à Bill Gates et non à Donald Trump, mais ce serait trop dérangeant pour ce gauchiste devenu mainstream en pensée. Quelle différence avec un Bernie Sanders, qui se déclarait à la fois gauchiste et fier d’être juif ?
Le seul moment où l’ex-anarchiste redevient honnête, c’est quand il dénonce les dégâts du néolibéralisme infligés à l’hôpital public, ce que n’importe quel lycéen peut faire. Mais ce problème – très américain – remonte à loin et Trump ne peut en être tenu responsable, ce que Chomsky concède. Cela ne l’empêche nullement de déraper complètement en fin d’interview :
« Tout cela est profondément enraciné dans des problèmes qui précèdent largement Trump, mais il est un phénomène unique — encore une fois, le pire criminel de l’histoire humaine, dont les moindres crimes sont de détruire la démocratie américaine et d’amplifier une pandémie qui a tué plus de cent mille personnes. Mais ce sont des crimes mineurs selon ses normes. »
Si Trump est « le pire criminel de l’histoire humaine », alors Hitler rétrograde à quelle place ? Décidément, l’élection de Trump a été un tremblement de terre dans la gauche américaine et la gauche juive en particulier, celle qui tient une partie de la culture et de la presse, sans parler du cinéma. Nous avons préféré l’expression gauche juive à gauche sioniste car aux USA comme chez nous, c’est la droite qui est sioniste. La gauche, par définition (anti-impérialiste) ne peut pas l’être. Il reste de ce vieux linguiste de 91 ans (ceci explique peut-être sa perte de sang-froid mais révèle aussi sa peur d’une mort proche, une perspective qui fait toujours ressortir ce que l’homme a de plus profond) des recherches sur le langage, que le grand public ignore, et des prises de position militantes très à gauche.
Chomsky a critiqué la puissance des médias dominants en révélant leur structure, il a même dénoncé les élites politiques et leur fameuse fabrique du consentement, tout ça pour tomber dans les travers de la pensée dominante. Trump est à ce titre un incroyable révélateur, et un BHL ne s’était pas trompé, contre toute apparence, sur la position de Trump vis-à-vis d’Israël, de l’influence sioniste aux États-Unis et de son imbrication – non dite – avec le pouvoir profond. La politique de Trump, malgré des gages spectaculaires à l’extérieur (Jérusalem, Kushner), est largement antisioniste sur le plan intérieur. Chomsky n’en parle pas, mais c’est peut-être là l’origine de sa haine, et Trump est assez malin pour ne pas laisser filtrer ses convictions profondes. Car s’il se sent vraiment américain, et qu’il défend le peuple américain, alors il ne peut pas être sioniste.
Chomsky incarne à lui tout seul l’escroquerie de la gauche juive, qui n’est que l’alibi démocratiste de la dictature militaire sioniste, raciste et meurtrière. Tout le reste n’est que pilpoul. La gauche juive, à l’origine du trotskisme, a formé ce gauchisme qui a fini par prendre fait et cause pour les élites contre les peuples. La trahison était déjà là, en germe. Aujourd’hui, face au populisme de droite de Trump, assimilé à un Adolf Hitler, face à ce patriotisme qui refuse de mettre un genou à terre, elle éclate dans toute sa splendeur.
L’interview entière de Chomsky est ici.
Humour : Chomsky considéré comme
« le penseur le plus célèbre du monde » !
Chomsky, Faurisson et la liberté d’expression, un concept fallacieux facile à défendre...
Avant (Trump), Chomsky était favorable à la liberté d’expression, c’est-à-dire celle qu’on accorde généreusement aux perdants du pouvoir ou aux minorités de pensée, ce qui donne l’illusion de la démocratie. Le combat de démocrates dominants pour la liberté d’expression est un leurre car seul le pouvoir compte.
Pour tous les imbéciles, Chomsky est la figure de proue du « contre-pouvoir », alors qu’il ne s’en prend qu’au pouvoir visible :
Mais quand le pouvoir profond est attaqué, voilà que le vieil anar vole au secours du Système en dénonçant, comme un vulgaire trotskiste, le fascisme de Trump ! 2020 aura bien été l’année des masques, mais des masques qui sont tombés.