« Huit personnes, dont six Français et deux Nigériens, ont été tuées, dimanche 9 août, par des hommes armés venus à moto dans la zone de Kouré, au Niger, qui abrite les derniers troupeaux de girafes d’Afrique de l’Ouest, selon une source officielle.
Selon le ministère nigérien de la Défense, les six Français étaient des travailleurs humanitaires, membres de l’ONG Acted, ce qu’a confirmé l’organisation, sans donner davantage de détails. Les autres victimes nigériennes étaient leur guide et leur chauffeur, selon les autorités nigériennes. [...]
"La plupart des victimes ont été abattues par balles et une femme qui a réussi à s’enfuir a été rattrapée et égorgée. Sur place, on a trouvé un chargeur vidé de ses cartouches", a relevé cette source. "On ne connaît pas l’identité des assaillants mais ils sont venus à moto à travers la brousse et ont attendu l’arrivée des touristes. Le véhicule emprunté par les touristes appartient à l’ONG Acted." » (France 24)
Cette vaste région de l’Ouest de l’Afrique a été le théâtre d’une nouvelle attaque armée qui a tué six Français dimanche près de Niamey (Niger). La présence militaire française depuis sept ans n’a rien résolu.
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« La stratégie Barkhane exacerbe le conflit »
Depuis 2013, la France, avec les opérations Serval puis Barkhane, est engagée militairement au Sahel et compte aujourd’hui quelque 4500 militaires déployés dans cette vaste zone. Quarante-trois soldats y ont depuis perdu la vie, dont 13 en novembre dernier, au cours d’un accident d’hélicoptères.
Un an plus tard, en 2014, cinq états de la région — Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad — se réunissaient au sein du G5 Sahel (G5S) afin de coordonner leurs politiques de développement et de sécurité. Sept ans après, ces efforts semblent vains, alors que les attaques terroristes se multiplient et font tache d’huile au Sahel. Depuis dix ans, de nombreux Français y ont été enlevés ou tués. Au Niger déjà, le 8 janvier 2011, deux jeunes Français, Antoine De Léocour et Vincent Delory, avaient été enlevés en plein centre de Niamey avant d’être tués au cours de l’opération militaire pour les délivrer.
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Depuis quelques années, la France, n’est plus aussi bienvenue qu’au début de son engagement décidé par François Hollande. « Contrairement aux États-Unis qui avaient subi des attentats d’Al Qaida sur son propre sol, la France semble promouvoir au Sahel une guerre préventive, ce qui provoque un désir de vengeance de la part des Africains », soulignait il y a quelques mois Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) dans une interview à L’Opinion. Cette défiance s’est d’autant plus renforcée que la France a pu être mêlée malgré elle à des exactions armées de ses alliés africains.
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Alors que les États-Unis, eux, montent en puissance dans la région — Washington s’apprête à fournir au Niger des équipements militaires et 60 véhicules blindés, pour un coût total de 21 millions de dollars (17,8 millions d’euros) — trois options s’offrent à la France. Le statu quo avec le risque de l’enlisement, le renforcement de son engagement militaire et le risque d’intensifier l’incompréhension avec les États du Sahel et, enfin, le désengagement progressif.
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