Au cours de cette soirée [du mercredi 3 mai 2017] riche en rebondissements, Marine Le Pen a pu se féliciter d’un nouveau soutien de taille. Quelques jours après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, c’est de l’autre côté de la Manche qu’arrive un coup de pouce. Nigel Farage a publiquement fait savoir qu’il soutenait Marine Le Pen dans la soirée de mercredi.
Nigel Farage, l’Ancien patron du UKIP, le parti eurosceptique qui a fait campagne pour le BREXIT, le britannique connu pour sa verve au Parlement Européen, a répondu à nos questions en exclusivité (à partir de 9’07).
Deux France face à face. Le Grand débat de la présidentielle a opposé deux visions avec l’affrontement entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le peuple s’opposait à l’élite mondialisée. Deux styles, deux mondes.
Marine Le Pen représentante du peuple. Face à Emmanuel Macron, la candidate du Front national a choisi de jouer le tout pour le tout. Offensive du début à la fin, elle n’a pas laissé son adversaire se départir de son bilan aux côtés de François Hollande. Les coups pleuvaient. Une tactique à la Trump, toujours sur le devant de la scène, quitte à friser l’agressivité. Le style pêchu de la candidate a contenté une grande partie de son électorat qui voulait voir le symbole du mondialisme face à ses contradictions… C’était notamment le cas des militants du FN à Marseille.
Sans consistance peut-être, mais toujours calme. Car si les militants du FN ont pu être convaincus par l’attitude offensive de Marine Le Pen, les indécis auront pu être dérangés par un volontarisme presque agressif venant clairement contrevenir à l’idée de la France apaisée, chère à Marine Le Pen. La candidate aura toutefois réussi à montrer son réalisme… notamment en renvoyant son adversaire dans les cordes lorsque celui-ci propose d’infliger des amendes aux délinquants alors même que la police n’ose plus rentrer dans certaines zones de non-droit. De même, Emmanuel Macron est allé jusqu’à critiquer l’action de Christiane Taubira lorsqu’elle était à la Place Vendôme… et ce, alors que la Guyanaise est à compter parmi ses soutiens…
Pour autant, l’ancien ministre de l’Économie, qui partait en favori, n’avait pas à véritablement s’exposer. Il lui fallait montrer une attitude calme, ferme et posée… sans dossier devant lui. Un pari plutôt gagné puisque le jeune loup de la finance a surtout répondu aux attaques de Marine Le Pen sans jamais vouloir réellement entrer dans le combat. Emmanuel Macron a d’ailleurs eu du mal à répondre au sujet de ses soutiens islamistes de l’UOIF dénoncés par la candidate. D’autres sujets ont malheureusement été bâclés ou mis de côté. C’est le cas de l’immigration, un sujet qui préoccupe pourtant de plus en plus de Français. De même, l’écologie a totalement été évacuée… et pire… pas un mot de l’identité et la culture française… où Marine Le Pen aurait facilement tiré son épingle du jeu…
Le débat n’a donc pas donné entière satisfaction aux téléspectateurs. Regardé par 16,5 millions de personnes, dont 15,1 uniquement sur TF1 et France 2, soit 91,5 % des parts de marché… le rendez-vous incontournable a réalisé le plus mauvais score d’audience depuis la mise en place de ce programme en 1974. Le record d’activités a en revanche été établi sur les réseaux sociaux avec plus de 2 millions de tweets publiés durant la soirée… Dans ce cadre, c’est Marine Le Pen qui tire son épingle du jeu avec une petite majorité – 53 % – de publications à son sujet.
À l’inverse, selon les sondages cultivés par les médias du système, le candidat des banques a convaincu environ ⅔ des téléspectateurs interrogés à l’issue du débat…
Un débat mené presque intégralement sans présence journalistique. En effet, alors que les deux plus grandes chaînes françaises, France 2 et TF1 avaient sorti leurs champions de la politique, Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq étaient totalement absents du programme… Chacune de leur intervention était cordialement ignorée par les candidats… Un moment sans doute gênant pour les deux patrons des services politiques… dépassés par les événements.
Leur absence et leur manque d’autorité auront toutefois un mérite… Ils auront été à l’abri des accusations potentielles de connivence avec Emmanuel Macron, considéré comme le chouchou des médias… Une opinion que la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte, n’avait visiblement pas à cœur de rejeter… En effet, celle-ci a embrassé Brigitte Macron à son arrivée comme du bon pain… laissant entrevoir une proximité douteuse. Visiblement, Delphine Ernotte n’était pas rebutée par la blancheur ou l’âge de l’épouse du banquier… Les différentes émissions suivant le débat ont tenté à nouveau de ne pas montrer leur parti pris pour Emmanuel Macron en temporisant leurs commentaires… À 4 jours du scrutin, il n’aurait pas fallu que la partialité médiatique soit trop lisible.