Le chef du gouvernement israélien a estimé Paris disqualifié pour tenter de jouer un rôle dans le règlement du conflit.
Jean-Marc Ayrault, de passage dimanche à Jérusalem afin de présenter à Benyamin Netanyahou l’initiative française pour une relance du processus de paix, ne pouvait que s’attendre à un accueil glacial. Mais il avait manifestement décidé de ne pas se laisser intimider. Au premier ministre israélien, qui a explicitement mis en doute l’« impartialité » de ses efforts, le locataire du Quai d’Orsay a répondu en plaidant leur caractère « désintéressé ». « Je comprends les désaccords de Benyamin Netanyahou, a-t-il déclaré lors d’un échange avec la presse à l’aéroport Ben-Gourion, mais ils ne font que renforcer ma détermination ».
Quelques heures plus tôt, le chef du gouvernement israélien avait tenté de disqualifier les aspirations de la France à jouer un rôle dans le règlement du conflit en dénonçant, une nouvelle fois, la résolution votée le 14 avril dernier par l’UNESCO avec le soutien de Paris. Ce texte rédigé par plusieurs pays arabes appelle de façon assez classique au respect du statu quo ainsi qu’à la protection du patrimoine culturel palestinien à Jérusalem-Est. Mais il a été enrichi in extremis d’amendements qui mettent en doute l’authenticité de sépultures et de bains rituels juifs anciens. Le président de la République et le premier ministre, à l’évidence embarrassés, ont depuis condamné une « maladresse ».