Le numéro deux français de la sécurité, Neo Sécurité, s’est déclaré mardi en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Paris, a-t-on appris auprès d’un porte-parole du groupe.
"Nous avons fait la déclaration de cessation de paiement aujourd’hui à 17H00. Le compte à rebours est lancé", a dit à l’AFP le porte-parole du groupe qui emploie environ 5.000 salariés.
Vu le nombre d’emplois en jeu, si la faillite ne peut être évitée, "cela va être la plus grosse du quinquennat", a-t-il souligné.
"On ne demande pas le monde, on demande juste un prêt relais de 15 millions d’euros", a-t-il ajouté, appelant l’Etat à limiter la casse sociale.
Le porte-parole a rappelé que les conséquences en termes d’emplois seraient beaucoup plus lourdes que dans les dossiers ayant jusqu’à présent mobilisé les pouvoirs publics, comme celui du transporteur Sernam (1.400 emplois) partiellement repris par une filiale de la SNCF Geodis, ce qui devrait sauver quelque 800 emplois.
Le patron de l’entreprise de sécurité, Jean-Michel Houry, demande également à bénéficier de la suspension provisoire de sa dette fiscale et sociale (40 millions d’euros), selon la même source.
En soirée, le ministère de l’Industrie a dit que l’Etat était "très attentif" à la situation de Neo Sécurité et prêt, via la Caisse des dépôts (CDC), à "apporter son soutien à tout investisseur sérieux et crédible permettant de conforter" le groupe.
"Sur le plan de la trésorerie, la société Neo Sécurité a bénéficié d’un moratoire public conséquent, qui lui a permis de fonctionner dans des conditions normales ces derniers mois", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le ministère a également précisé que le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) continuait à aider la société dans sa recherche d’investisseurs.
La société avait été constituée en mars 2009 lorsque M. Houry, un ancien dirigeant de la Brink’s, et d’autres cadres avaient repris les activités françaises, très déficitaires, du groupe britannique G4S.
La restructuration envisagée au moment de la reprise ayant pris du retard, Neo Sécurité avait été placé en procédure de sauvegarde en mars 2011.
Les difficultés du groupe ont été aggravées par le renoncement du fonds d’investissement IPE, qui devait apporter 25 millions d’euros en deux étapes en échange de 70% du capital. Le repreneur a préféré jeter l’éponge début avril, après un examen approfondi des comptes, estimant que le besoin réel de financement de la société était en fait plus proche de 40 millions.
Peu avant la déclaration de cessation de paiement, le syndicat FO avait dénoncé mardi la menace qui pesait sur les 5.000 salariés.
"Aujourd’hui, le poids de la dette est tel que l’on a pas mal de craintes quant à l’activité. Si l’entreprise dépose son bilan, cela risque d’entraîner une fuite des clients et des suppressions d’emplois", a dit à l’AFP Alain Bouteloux, secrétaire fédéral FO, chargé de la prévention et de la sécurité.