La tension monte à la veille de la reprise du championnat des Gilets jaunes dans toute la France, sans oublier les nouveaux venus en première division du mécontentement que sont les antimasques. Dans un échange très dur entre le leader Gilet jaune Jérôme Rodrigues et Synergie officiers (les gradés de la police), des mots ont volé qui ont nécessité l’intervention du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’homme de main de Sarkozy dans le gouvernement Castex.
La résistance à la Banque – incarnée par le jeune président Emmanuel Macron – parle désormais de « dictature », après la sanglante répression des Gilets jaunes (novembre 2018-mars 2020) et la répression sanitaire de tout un pays (mars 2020-septembre 2020), donne rendez-vous aux opposants au NON (le Nouvel Ordre néolibéral) le samedi 12 septembre 2020.
Le moment de la résistance contre la mise en place d’une dictature telle qu’on ne l’a jamais vue, c’est maintenant. pic.twitter.com/dS2jtuJz5Q
— ⚜ Renaissance Française (@IRFMx) September 9, 2020
Voici l’échange qui a motivé la plainte du ministre qui a accessoirement été accusé de viol (heureusement, il a été à moitié blanchi) :
C’est clair bande de nazis vous irez ouvrir le camp de concentration disponible au nord-est de Paris celui que vous tentez de cacher aux médias #vousnetespasmapolice
— Jerome Rodrigues Officiel (@J_Rodrigues_Off) September 9, 2020
Les propos de M. Rodrigues envers la police de la République sont ignobles. Au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers, je dépose plainte. pic.twitter.com/Z505fgrJGY
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 10, 2020
Autant la qualification de « nazis » pour la hiérarchie policière est dure, autant le manque de retenue des policiers – officiers, qui plus est ! – est flagrant. Des deux côtés de la barrière sociale, ou néolibérale, le ton monte. Ce qui laisse présager des violences de tous les côtés, même si ce ne sont pas les Gilets jaunes qui ont versé le premier sang.
On se rappelle tous des provocations de la police, sur ordre du politique, lors des samedis en jaune de décembre 2018. L’objectif était de pousser à bout les manifestants, pour que le pays, devant les violences et les destructions urbaines, ne suive pas les insurgés. Une stratégie perdante puisque même pendant les samedis de haute tension, une majorité de Français a soutenu les Gilets jaunes.
Il faudra alors – du point de vue du pouvoir – injecter des antifas dans les manifs pour détourner, gauchiser et enfin casser le mouvement, qui s’essoufflera sous l’influence de leaders sous contrôle. On pense à Olivier Besancenot qui paradera aux côtés de Jérôme Rodrigues ou à Maxime Nicolle qui prendra pour avocat le troublant Juan Branco.
La gauchisation par la tête (Mao parlait du « poisson qui pourrit par la tête ») aura raison de la dynamique sociale du mouvement. Mais après six mois de parenthèse sanitaire répressive, les Gilets jaunes, qui ont pansé leurs plaies et reconstitué leurs forces, ressuscitent au grand dam d’une Macronie qui croyait avoir écrasé toute rébellion.
Pendant ce temps, l’air de rien, le ministre de l’Intérieur lance une grande campagne antidrogue contre les... consommateurs, en faisant la différence entre les bons et les mauvais citoyens. Au fait, quel sort pour ces grands consommateurs que sont les hommes politiques qui se défoncent pour tenir le coup, entre deux conseils des ministres, trois meetings et cinq putes ?
Nous allons nous attaquer aux deux bouts de la chaîne, des grands trafiquants de drogue aux consommateurs.
“Le Gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas”, comme le disait G.Clemenceau.#BourdinDirect pic.twitter.com/sSGztGBod8
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 7, 2020
"Mais si tu es blonde avec une forte poitrine, viens me voir à mon bureau, on peut s'arranger..."#TraduisonsLes https://t.co/RdKNpIA1Az
— Bassounov (@Bassounov) September 7, 2020
Samedi 12 septembre, c’est le premier test-match pour le jeune Darmanin qui avait qualifié les premières manifs des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées de « peste brune ». On lui souhaite bon courage et bonne chance.