Natalie Portman devait recevoir le « prix Nobel juif » à Jérusalem. Mais, invoquant des événements récents « extrêmement pénibles », elle a préféré boycotter l’événement. Un député propose en conséquence de lui ôter la nationalité israélienne.
L’actrice américaine Natalie Portman devait recevoir le 28 juin prochain, à Jérusalem, le prix Genesis. Cette distinction récompense « les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l’humanité » et la comédienne, qui détient la double nationalité israélo-américaine, devait donc succéder à des personnalités telles que l’artiste Anish Kapoor ou l’ex-maire de New-York, Michael Bloomberg.
Mais l’intéressée a récemment fait part de sa décision de boycotter la cérémonie. Elle a expliqué sa décision en invoquant des événements récents « extrêmement pénibles », ainsi que l’a annoncé l’organisation décernant le prix. En conséquence, elle a également annoncé ne pas avoir « d’autre choix que d’annuler la cérémonie ».
Loin de passer inaperçue, cette décision a suscité de très vives critiques au sein de la droite israélienne. « Finalement, l’idée d’attribuer le prix Genesis à Natalie Portman était une pure folie », a ainsi estimé Oren Hazan, député israélien du Likoud, parti dont le Premier ministre Benjamin Netanyahou est issu.
« C’est une actrice, mais elle est indigne du moindre honneur de la part de l’État d’Israël », a ajouté le député, allant jusqu’à juger que Natalie Portman usurperait sa qualité de ressortissante israélienne à des fins personnelles : « Elle utilise de manière cynique son lieu de naissance pour faire progresser sa carrière. » Oren Hazan n’a toutefois pas précisé en quoi la nationalité israélienne serait un atout pour réussir dans le cinéma aux États-Unis.
Cependant, fort de son constat, le député a interpellé le ministre de l’Intérieur Aryé Dery, membre du parti religieux ultra-orthodoxe Shas, demandant à ce dernier de « retirer sa citoyenneté israélienne à Natalie Portman ». « Elle a quitté Israël à l’âge de quatre ans et n’a aucun lien véritable avec cet État », a-t-il ajouté.