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En France, le discours critique sur l’élevage intensif, qui se caractérise par de fortes densités d’animaux, une génétique tournée vers la productivité et le confinement des animaux, est développé depuis plusieurs décennies par les associations dites « welfaristes ». […] Elles ont enregistré quelques succès […] [mais] n’ont pas obtenu non plus l’arrêt de la castration à vif des porcelets et des cages de poules pondeuses, ni l’installation de caméras dans les abattoirs qui leur avait été promis par le gouvernement lors des États généraux de l’alimentation (EGalim).
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Il faut croire que ces progrès entrepris n’ont pas été perçus comme tels par certains, puisqu’éclosent depuis une dizaine d’années des associations dites « abolitionnistes », beaucoup plus radicales que les précédentes. Sous le prétexte de lutter pour le bien-être animal et contre l’élevage intensif […], la plus connue d’entre elles, l’association L214, du nom de l’article du Code rural qui traite de la condition animale, poursuit l’objectif de faire cesser la consommation de viande et donc l’élevage d’ici 2040. Il s’agirait officiellement, pour ses membres, de mettre fin à la souffrance animale et la mort à l’abattoir. Au vrai, il s’est révélé que cette association, qui embauche 70 salariés et gère 10 sites internet, est financée à raison d’1,14 millions d’euros en 2018 et du même montant en 2019 par l’Open philantropy project de Dustin Moskovitz, le promoteur de la viande cellulaire… […] Des membres dissidents, avides d’action plus extrême, ont fondé depuis des groupuscules désirant passer à l’acte : DxE, filiale française de la californienne Direct Action Everywhere, donataire de l’entreprise Lush, recrute des stagiaires pour s’infiltrer dans les élevages durant l’été. Deux autres groupuscules anarchisants, Boucherie abolition et L269 Libération animale, se réclament de la désobéissance civile et pratiquent l’effraction dans les bâtiments d’élevage, qu’ils justifient par une comparaison des conditions d’élevage à celles de détention des camps de concentration de la deuxième guerre mondiale… […]
Or, depuis le second semestre 2018, la situation se dégrade démesurément. Quarante intrusions dans des élevages ont été répertoriées en moins d’un an, dont trente attribuées à la seule DxE, huit à L214 et trois à Boucherie abolition. Trois bâtiments d’élevage récemment rénovés ont été intégralement détruits par le feu en septembre 2019 dans l’Orne. Quatorze membres de Boucherie abolition, qui s’étaient introduits en décembre 2018 et avril 2019 dans trois élevages pour en « libérer » les habitants, ont causé… la mort par étouffement de près de 1400 dindes paniquées par cette intrusion nocturne ! Le 3 octobre 2019, le député insoumis Bastien Lachaud a été filmé de nuit dans un élevage porcin des Côtes d’Armor, sans l’autorisation du propriétaire, par DxE. Celle-ci récidivait en toute impunité cinq jours plus tard dans le même département, en compagnie de BFM TV, complice. Les éleveurs, qui ne se laissent pas faire, déposent plainte au commissariat ou devant le Procureur de la République, ou saisissent le Président du Tribunal de Grande Instance en référé. […]
Derrière les discours du gouvernement et des parlementaires, destinés à rassurer une population électoralement docile, force est de constater que la réalité est bien différente de la protection annoncée. Les plaintes sont rarement suivies, telles celle du gérant de l’abattoir du Jura filmé par L214. Le propriétaire, dont l’élevage a été visité de nuit par le député insoumis, a été débouté et condamné à verser 3000 euros de frais d’avocat à DxE… […]
La vérité est que la pédagogie ne sert à rien face à des personnes qui, tous âges confondus, évoluent dans la mouvance anarchiste et sont partisans, comme l’était Kropotkine et Boukarine, de l’usage de la violence pour imposer leur vision du monde rural. […] Les agriculteurs se sont montrés jusqu’à présent patients et paisibles. Chasseurs pour la plupart, et détenteurs à ce titre d’armes de catégorie C et D, ils pourraient être conduits, si le harcèlement s’amplifiait, à en faire usage si l’occasion s’en présente.
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