Le Comité d’enquête va former une commission chargée d’enquêter sur les circonstances de l’assassinat du tsar Nicolas II, de son épouse et de ses cinq enfants.
C’est une vieille lune antisémite qui était jusqu’à présent cantonnée aux franges les plus extrémistes de l’Église orthodoxe russe. L’idée que l’assassinat de la famille impériale russe par les bolchéviques, en 1918, puisse relever du « meurtre rituel » a effectué un retour en force fin novembre, promue à la fois par de hauts responsables du clergé et du Comité d’enquête.
Institution judiciaire de premier plan et traditionnel bras armé du Kremlin dans les affaires sensibles, le Comité d’enquête va former une commission spéciale chargée de se pencher sur le sujet, réunissant des membres de l’Église et des historiens, a indiqué l’une de ses dirigeantes au cours d’une conférence consacrée à la mort des Romanov, lundi 27 novembre, à Moscou. « Nous vérifions toutes les versions possibles des circonstances du décès, notamment la destruction des corps à l’aide de feu et d’acide, leur décapitation… ainsi que la version d’un meurtre rituel », y a déclaré Marina Molodtsova, une haute responsable du Comité d’enquête.
Lors de la même conférence, la théorie du meurtre rituel a reçu un autre soutien de poids, celui de l’évêque Tikhon, un dignitaire religieux qui passe pour être le confesseur du président russe, Vladimir Poutine. Selon l’évêque, cette théorie est partagée par de nombreux membres de la commission d’enquête, qu’il dirige, mise en place par le Patriarcat sur l’exécution de la famille Romanov. « Les bolchéviques et leurs hommes de main n’étaient pas étrangers à toutes sortes de rituels symboliques », a-t-il ensuite expliqué à l’agence RIA Novosti.