Le maire de Saint-Denis réplique en justice. Il annonce ce vendredi porter plainte contre Le Figaro magazine après la Une publiée le 20 mai et titrée « Molenbeek-sur-Seine, l’islamisme au quotidien ». Il dénonce « un tissu d’inexactitudes » et un article qui « porte atteinte à l’image de la ville ».
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- Didier Paillard, maire PCF de Saint-Denis, et son équipe
Didier Paillard a aussi demandé un droit de réponse au journal qui avait publié le 20 mai dernier un dossier complet titré, en Une Molenbeek sur Seine, à Saint-Denis, l’islamisme au quotidien. Un titre qui accompagnait une photo sur laquelle se trouvaient deux femmes voilées devant la basilique de Saint-Denis. Le maire communiste dénonce un « article qui porte atteinte a l’image de la ville et un tissu d’inexactitudes ». Il se dit « profondément affecté » par cet article notamment pour "les membres de la communauté musulmane qui sont clairement montrés du doigt" selon lui. Le motif exact de la plainte n’est pas encore connu et sera décidé dans les prochains jours, nous précise cet après-midi l’entourage du maire.
Didier Paillard annonce également une rencontre avec les habitants de Saint-Denis, le mardi 7 juin à 19h à l’hôtel de ville pour évoquer « avec les Dionysiens leur ressenti face à cet article et les questions que cela (...) pose ». Lors de cette rencontre des journalistes du Bondy Blog présenteront la contre-enquête qu’ils ont réalisée suite à la parution de ce dossier dans le Figaro magazine. Une pétition a aussi été lancée par des habitants de Saint-Denis avec comme revendication « que Le Figaro reconnaisse ses mensonges ».
Lire l’article entier sur francebleu.fr
Si l’on comprend qu’il doive défendre sa ville, il ne peut pas non plus nier certaines réalités. Les journalistes du Figaro Magazine ont joué leur partition – de droite, et pas vraiment islamophile – mais tous les Français qui connaissent Saint-Denis admettent cette réalité incontournable : la ville est une enclave musulmane en Île-de-France.
Et si la majorité des Français de confession musulmane sont pacifiques, un noyau dur force effectivement les entrées de mosquées afin d’y distiller le poison wahhabite. Tout le monde le sait, du moindre citoyen au spécialiste de la DGSI. Il reste que les politiques, pour des questions d’image, ne peuvent le reconnaître officiellement.
C’est comme les établissements scolaires infestés de violence ou de racket : officiellement, le rectorat et l’académie concernés nient toute violence. L’image, qui décide de la réputation et donc de la survie de l’établissement en question, serait trop abîmée. Eh bien une ville, c’est pareil : si les Français non-immigrés s’en vont (on pense à Aubervilliers), non seulement la ville se dépeuple, en risquant de perdre des subventions en changeant de statut, mais le déséquilibre ethnique y est encore plus flagrant, accélérant encore le changement de population.
Comment mettre un terme à ce cercle vicieux, qui arrange les radicaux de chaque côté ? C’est bien là qu’on doit injecter de l’ingénierie sociale imaginative, qui évacue tout déni, et qui ne serve pas les intérêts des mêmes.
Quels intérêts ?
Nous pensons à cette statistique officielle selon laquelle au-delà de 30% de logement social dans une ville, la gauche gagne.
Mais à quel prix ?
Pour que vous puissiez savoir de quoi il retourne, nous vous livrons ci-dessous les premiers passages de l’article incriminé par le maire de Saint-Denis.
Pour information, l’article dans son intégralité a été repris sur le site de la Ligue de défense juive.
REPORTAGE - De l’autre côté du périphérique parisien, le berceau de l’histoire de France avec sa nécropole royale se transforme en « Molenbeek-sur-Seine », attirant les plus radicaux du salafisme. Nous sommes allés à la rencontre des habitants de certains quartiers devenus des zones de non-droit, où communautarisme et islamisme creusent leurs sillons.
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- Mosquée Tawhid : la prière du vendredi rassemble jusqu’à 3000 fidèles, et dans cet espace qui ne peut accueillir tant de monde, les sermons sont filmés et retransmis sur Internet
Mosquée Tawhid. Nous sommes à moins de 200 mètres de la nécropole royale de Saint-Denis, aux portes de Paris et à quelques stations de métro de l’avenue des Champs-Élysées et de l’Arc de triomphe. Comme chaque vendredi, ils sont 2 500 à 3 000 à converger vers le lieu de culte dont la capacité d’accueil ne dépasse pas les 1 800 places. Les trottoirs de la rue de la Boulangerie sont alors transformés en une mosaïque de tapis de prière. Dès la fin du sermon, les fidèles se dispersent aussi vite qu’ils sont arrivés. Mais devant les portes de la mosquée, quelques-uns s’attardent, se toisent. La tension monte, les échanges se font virulents, des insultes fusent. Quelques responsables de la mosquée sont obligés d’intervenir pour séparer deux hommes prêts à en découdre. Karim, chéchia beige sur la tête et djellaba assortie, fait partie des cadres de la mosquée Tawhid. Il ne cache pas la proximité de cette salle de prière avec les Frères musulmans et la présence d’un bureau alloué à Tariq Ramadan au sein des locaux.
Mais Karim se dit complètement débordé : « Notre ville va devenir Molenbeek ! Nous sommes cernés par les intégristes. Daech est aux portes de notre mosquée qu’ils veulent forcer pour imposer leurs lois obscurantistes. » Très vite, d’autres fidèles se joignent à la conversation et expriment les mêmes mots de colère et de crainte face à la violence, aux intimidations, aux thèses intégristes et antirépublicaines. « Certains d’entre nous, jugés trop libéraux, sont parfois agressés, insiste Karim. Les intégristes ciblent les jeunes et les plus fragiles pour les rallier à leur cause. Ils ne sont pas nombreux mais terriblement toxiques et veulent s’emparer à tout prix de ce lieu de culte pour asseoir leur empire. Ils ne veulent rien lâcher. Notre mosquée est toute proche de la basilique de Saint-Denis. Nous sommes à deux pas des sépultures des rois de France et de Charles Martel qui a arrêté l’invasion des musulmans en 732. Le symbole est fort pour cette poignée de fous d’Allah. Mais nous refusons de céder. Alors, ils nous ont désignés comme leur ennemi. Et la tension monte ici, chaque jour un peu plus. »
Didier Paillard, maire de la ville, se dit tout aussi démuni face aux phénomènes de radicalisation : « Nous faisons des signalements à la préfecture qui, elle, a tout pouvoir d’agir. Mais nous n’avons aucun retour de sa part. En tant que maire, je n’ai aucun moyen d’intervenir. C’est un vrai problème. Sur mon territoire, je ne sais combien de personnes, ni même si des agents de la Ville, sont concernés par les fiches S. »
« Le risque est réel, mais nous sommes dans un État de droit et nous ne pouvons pas nous permettre de faire n’importe quoi » (Philippe Galli, préfet du département de la Seine-Saint-Denis)
Philippe Galli, préfet du département de la Seine-Saint-Denis, confirme la situation : « Je pense qu’il y a plusieurs animateurs ou salariés surveillés. Mais nous ne communiquerons jamais la liste au maire de Saint-Denis ni d’aucune autre ville. La surveillance doit se faire discrètement mais surtout, nous ne pouvons rien faire tant que les individus surveillés n’auront pas commis d’actes contraires à la loi. »
La réponse de ce haut représentant de l’État fait froid dans le dos. Mais il insiste : « Oui, le risque est réel, mais nous sommes dans un État de droit et nous ne pouvons pas nous permettre de faire n’importe quoi. »
Le préfet affirme aussi être renseigné quant à la situation de certaines mosquées et recevoir très régulièrement tous les représentants musulmans du département. Sans vouloir donner de précisions sur la ville de Saint-Denis ou la mosquée Tawhid, il confirme la présence de groupes salafistes et intégristes aux abords des lieux de prière de nombreuses villes du 93, mais il déplore aussi le peu de renseignements remontés par les imams. « Je leur rappelle que nous avons besoin d’eux pour avoir des informations car ces communautés sont très difficiles à pénétrer par nos services. Nous avons en tout 800 signalements sur tout le département. Ils sont suivis par notre cellule qui croise tous les renseignements. Mais très peu, hélas, nous viennent des mosquées. Les responsables de ces lieux de culte doivent absolument sortir de la seule déploration et se montrer plus proactifs. Nous avons besoin d’eux. »