L’organisation d’aide aux réfugiés citée par le tireur qui a tué au moins 11 personnes lors d’un massacre perpétré dans une synagogue de Pittsburgh a indiqué prier pour la réconciliation nationale suite à l’attentat antisémite.
« Il n’y a pas de mots pour dire combien nous sommes dévastés par les événements survenus ce matin à Pittsburgh. Ces deuils sont nos deuils et nos pensées se trouvent aux côtés de la Congrégation Tree of Life, de notre partenaire local de la JFCS (Jewish Family and Community Services) à Pittsburgh, de la ville de Pittsburgh et de tous ceux qui ont été touchés par cet acte de violence insensé. Alors que nous tentons de comprendre cette tragédie horrible, nous prions pour que la communauté juive américaine et le pays tout entier puissent trouver la réconciliation », a expliqué la HIAS dans un communiqué paru samedi [27 octobre 2018].
Le tireur, identifié par les forces de police comme étant Robert Bowers, avait mentionné la HIAS dans un post paru sur un réseau social quelques heures avant de pénétrer dans la synagogue Tree of Life du quartier Squirrel Hill de Pittsburgh. Il aurait hurlé « Tous les Juifs doivent mourir ! » en entrant dans la synagogue conservatrice et aurait commencé à ouvrir le feu durant une cérémonie en l’honneur d’un nouveau-né.
Bowers aurait tenu des propos conspirationnistes antisémites et anti-immigrants sur Gab, un réseau social d’extrême-droite similaire à Twitter. Son dernier message connu, quelques heures avant la fusillade, disait que « l’HIAS aime faire venir des envahisseurs pour tuer notre peuple. Je ne peux pas rester à ne rien faire en regardant les miens se faire massacrer. J’y vais. »
L’HIAS, qui s’appelait dans le passé la Hebrew Immigrant Aid Society, est une organisation à but non-lucratif juive américaine qui fournit une aide humanitaire aux réfugiés et aux immigrants.
Au début du mois, Bowers avait consacré un post au parrainage par l’HIAS d’un Shabbat national pour les réfugiés, dont l’objectif était de mettre en lumière la crise des réfugiés dans le monde.
« Alors l’HIAS ! Vous aimez amener chez nous des envahisseurs hostiles ? On apprécie bien la liste des amis que vous nous fournissez », avait-il écrit en partageant le lien d’une publication de l’HIAS au sujet de l’événement.
Fondée dans les années 1880, l’HIAS (Hebrew Immigrant Aid Society) était un refuge et un lieu de ressources pour les immigrants juifs nouveaux arrivants aux États-Unis. Durant et après la Première Guerre mondiale et la Shoah, elle avait œuvré à réinstaller les différentes vagues de réfugiés juifs. Elle a tenu un rôle important dans le mouvement de libération et d’intégration au sein de la société américaine de la communauté juive soviétique.
Alors que les vagues de l’immigration juive ont ralenti, dans les années 2000, l’HIAS a commencé à s’occuper de réfugiés non-Juifs. Elle est aujourd’hui l’une des neuf agences chargées de l’installation des réfugiés aux États-Unis.
Sous la présidence de Donald Trump, elle s’est également lancée dans l’activisme pour contrer la position dure de l’administration contre l’immigration.
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Le président national de la Coalition juive républicaine, Norm Coleman, a expliqué dans un communiqué que
« le niveau de haine dans ce pays est dorénavant hors de contrôle. Aujourd’hui, nous pleurons les morts et nous rendons hommage aux femmes et aux hommes qui se sont précipités vers les tirs pour venir en aide aux victimes et arrêter l’auteur de la fusillade. Dans les jours qui viennent, nous devons tous nous unir pour combattre cette épidémie de haine. A gauche, à droite et partout dans notre spectre politique, nous devons nous rassembler pour trouver un meilleur chemin vers l’avenir ».