Ils ont fui la France, ses confinements et ses restrictions sanitaires : dans les îles Canaries, rochers volcaniques espagnols posés sur l’Atlantique, les télétravailleurs européens ont posé leurs valises, à la faveur des différents confinements imposés en Europe à l’heure du Covid-19.
Avec un grand soleil, 30 degrés en permanence au printemps, des palmiers et de belles plages, Gran Canaria a tout pour séduire, d’autant que le Covid-19 est peu présent, avec un taux d’incidence sur l’île de seulement 60 pour 100 000 habitants. Six fois moins qu’en France.
Dîner en terrasse et prendre un verre est par ailleurs autorisé et ce vent de liberté attire : selon les professionnels du tourisme, entre 5 000 et 10 000 télétravailleurs étrangers ont élu provisoirement domicile aux Canaries, dont de plus en plus de Français. Parmi eux, Jean, trentenaire, chef de projet informatique. Jean nous reçoit en chemise et sort d’une réunion Zoom, en maillot de bain, toutes tongs dehors.
« En fin d’après-midi, je me mets sur le transat près de la piscine, en face de la mer, pour envoyer mes derniers mails. »
Jean est arrivé ici en janvier. Il ne supportait plus le « distanciel » à 100 % dans son appartement parisien et dit avoir retrouvé le goût du travail et la productivité.
« Une tâche à Paris pouvait me prendre trois heures, explique le trentenaire. Ici, je la fais en dix minutes parce que j’ai plein d’autres trucs plus sympas à faire ! Je ne pense pas qu’on puisse faire mieux en termes de conditions de travail : la salle de sport est ouverte, j’ai les restos juste en bas. Mardi dernier, j’ai été à l’opéra : je n’y étais pas allé depuis un an ! C’est le paradis ici ! »
Certes, le paradis a été un peu durci pour cause de forte fréquentation en cette semaine sainte : le couvre-feu a été fixé à 22 heures et les bars et restaurants sont ouverts uniquement en terrasse. Il s’agit de télétravailleurs essentiellement européens et membres d’un même réseau social.
[...]
Mais il y a quand même un hic :
« Mon entreprise n’est pas au courant que je suis ici, confie-t-il. Comme beaucoup d’autres entreprises, elle n’autorise pas le télétravail à l’étranger, pour des tas de raisons, notamment fiscales ou d’assurance. Alors je reste vague, je dis que je suis dans le sud. »
Dans ces conditions, le bronzage peut parfois devenir gênant en visioconférence et certains télétravailleurs utilisent des éclairages spéciaux pour masquer leur teint hâlé.
Lire l’article entier sur francetvinfo.fr