Le magazine télé sobrement intitulé TV Magazine organise chaque année un sondage pas du tout mais alors pas du tout truqué sur les animateurs préférés des Français. Souvent, des personnalités essentielles sortent du lot. Cette année, les deux gagnants sont Michel Cymes, l’obsédé sexuel qui lutte pour les vaccins de la Buzyn et qui fustige les médecins nazis, et le trublion Nagui qui anime des jeux qui lui permettent de draguer les candidates les plus sexy.
27% de l’échantillon de 1 007 personnes représentatives de la population ont voté pour le médecin antinazi. Il a ravi le titre à Nagui qui avait gagné en 2017. L’article de TV Magazine est en revanche terrible pour Cyril Hanouna, dont l’émission TPMP marche pourtant du feu de Yahvé : il ne dépasse pas la 50e place avec 6,4 % de cote de popularité ! Connaissant le Baba, nul doute que les organisateurs du référendum d’initiative populaire vont se faire allumer au téléphone. Baba ne se laisse pas faire ah ça non.
Michel Cymes animait avec la fille Carrère d’Encausse l’émission médicale quotidienne sur France 5 où ça parlait de tout et où Michel plaçait ses inévitables vannes de cul. Car dès qu’on touche au corps, on touche au cul. Il y a toujours un canal, un trou, un sexe, un machin qui peut se relier au boule et faire l’objet d’une vanne lourde qui déclenche une tronche de six pieds de long de sa consœur.
Heureusement, Michel n’anime plus le Magazine de la santé car il se tourne vers la fiction : c’est moins chiant et mieux payé. Imaginez, une star peut gagner 300 000 à 500 000 euros pour une fiction télé, l’équivalent d’un an de salaire d’un animateur.
Le Point rapporte une conversation que Cymes a eue dans le JDD en 2015, lorsqu’il grimpait déjà inexorablement dans le classement des 50 personnalités préférées des Français.
« Je repense à mon grand-père. En 1942, il avait été arrêté par la police française parce qu’il était juif polonais. Ma grand-mère lui avait déconseillé de se rendre à la convocation. Il lui avait répondu : “Que veux-tu qu’il m’arrive ? La France nous a accueillis, j’ai servi dans l’armée française”. Il a été transféré au camp de Pithiviers, puis à Auschwitz, dont il n’est jamais revenu. Mon grand-père, un Cymes, a été arrêté par le pays qui aujourd’hui me classe dans le top 50 de ses personnalités préférées. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais c’est un raccourci de l’histoire hallucinant… »
Justement, en 2015, Karine Grunebaum de Paris Match publiait un article glaçant sur Michel Cymes qui racontait son premier voyage à Auschwitz. Il n’y avait pas été déporté puisqu’il est né 12 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a vu les nazis tuer pas mal de juifs.
Voici l’intro glaçante de Michel :
« Il m’a fallu des années avant d’être prêt à me confronter à ces camps de la mort. Un appel intérieur, lié à mes origines, à mes grands-parents, qui est devenu impérieux. »
Puis la description, glaçante, du camp désormais célèbre pour les excès en tout genre qui y ont eu lieu :
« En ce mois de novembre 2007, le Mémorial de la Shoah de Paris organise un départ en avion jusqu’à Cracovie, puis un trajet en car jusqu’au camp. Dès l’entrée, je bascule dans les vestiges d’un passé au goût de cendres. Je veux mettre mes pas dans ceux qui, à peine débarqués des wagons à bestiaux, ont été sélectionnés pour le four crématoire. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines de la chambre à gaz, mais je sens la présence d’un million de fantômes au-dessus de moi. »
Michel peut constater que si le régime de Vichy aux mains des Allemands a laissé son père se faire déporter, les Français ne lui en veulent pas car ils l’ont couronné en quelque sorte meilleur des Français à la télé. C’est la preuve que la France n’est plus vichyste et qu’elle a bien compris le mal fait par les Allemands ces salauds.
L’ascension de Michel est fulgurante, qui sait où il s’arrêtera ? Peut-être le verra-t-on bientôt dans un grand film historique – par exemple sur la Shoah – mais il faudrait qu’il se retienne de faire ses sempiternelles vannes de cul parce que là ça cadre pas du tout avec le sujet. Attention aux boulettes ! Une vanne de cul dans une émission médicale passe encore, mais dans un film sérieux, c’est terminé.
On en veut pour preuve le choix désastreux de Kad Merad dans L’Immortel, le film inspiré du livre de Franz-Olivier Giesbert sur le truand marseillais Jacky Imbert. Les autres interprètes sont Jean Reno, Marina Foïs et Richard Berry, que tout le monde connaît dans la grande famille du cinéma. Alors que le film se tenait à peu près, on voit surgir Kad Merad en truand concurrent de Jean Reno. Catastrophe !
Kad Merad en méchant, c’est pas crédible une seconde voyons !
Comme Michel Cymes en gentil.