La mère du tireur d’Ottawa n’est autre que le vice-président de la commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.
Susan Bibeau déclarait hier : « Nous sommes désolés. » En effet son fils Michael Zehaf-Bibeau, 32 ans, a été abattu la veille à Ottawa après avoir ouvert le feu dans le Parlement canadien, où il s’était introduit lourdement armé. Une attaque contre des institutions pour lesquelles travaille sa mère, puisque cette dernière a effectué sa carrière comme haut fonctionnaire à la commission de l’immigration et du statut de réfugié au Canada. Elle a commencé à y travailler en 1990 comme « agent de protection des réfugiés »…
Un poste qui lui a sans doute permis de favoriser la présence sur le territoire canadien du père de son fils, Bulgasem Zehaf, un Libyen qui a tenu un café entre 1994 et 2004 à Montréal, avant de rejoindre en 2011, contre Mouammar Kadhafi, les « rebelles de Benghazi » chers à l’Otan et à Bernard-Henri Lévy. Susan Bibeau et Bulgasem Zehaf étaient divorcés depuis 1999.
Avec des antécédents familiaux qui synthétisent toutes les contradictions de l’Occident décadent, le parcours du fils, Michael Zehaf-Bibeau ne pouvait être que chaotique. Cocaïnomane, condamné plusieurs fois par la justice canadienne pour possession de drogues (notamment phéncyclidine, un psychotrope hallucinogène) et pour vol, converti à l’Islam depuis sept ans, il est décrit comme instable par son dernier employeur, qui raconte aujourd’hui : « Nous avons eu une conversation dans une cuisine, et je ne sais pas comment il l’a formulé, mais il dit que le diable le pourchassait. »
Divorce, ex-mari djihadiste, fils dont la quête d’une identité introuvable l’a conduit à la drogue, à la schizophrénie, à l’acte terroriste, et enfin à la mort... Un proverbe illustre à merveille la vie de Susan Bibeau : « L’enfer est pavé de bonnes intentions. »