Par arrêté du ministre de l’Éducation nationale, le 9 octobre dernier, le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) a reçu l’agrément d’association éducative complémentaire de l’enseignement public.
Pour recevoir cet agrément, il faut déposer un dossier au ministère. Le Conseil national des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public (CNAECEP) émet ensuite un avis en fonction des requis officiels, à savoir être une association en mesure de compléter l’enseignement public par des interventions/activités pendant ou en dehors du temps scolaire, à l’attention des élèves ou des enseignants. Logiquement, l’apport de l’association doit être complémentaire avec le contenu du programme d’enseignement, et doit porter un caractère d’intérêt général [1].
On pourrait s’étonner de voir une association aussi engagée que le Mrap rejoindre aussi officiellement l’environnement supposément neutre de l’Éducation nationale. Très orienté vers le sujet des droits des migrants et des étrangers ces dernières années, le Mrap a des positions qui non seulement font débat mais qui sont aussi, pour l’instant, non conformes au droit (droit de vote des étrangers, régularisations de clandestins [2]...). Véritable organe militant, l’association semi-centenaire n’hésite pas à régulièrement combattre la libre expression de tout un chacun, comme en témoigne sa demande au préfet de Marseille d’interdire la conférence de Farida Belghoul en février dernier [3].
Mais la longue liste des associations agréées ou subventionnées par l’Éducation nationale [4], qui comprend par exemple le Planning familial, SOS Racisme, SOS Homophobie ou le Mémorial de la Shoah, nous indique qu’il ne s’agissait pour le Mrap que d’une formalité.
D’ailleurs, l’association était déjà agréée et subventionnée de toutes parts par les autorités publiques, et en matière d’éducation, dans les faits, le Mrap participait déjà par exemple aux actions autour des « semaines d’éducation contre le racisme » qui ont lieu chaque année [5].
Cet agrément n’est donc qu’un simple détail administratif, qui viendra malgré tout apporter encore davantage de pertinence à l’expression « antiracisme institutionnel ».