Attention : la photo qui illustre l’article ne correspond pas au couple décrit dans l’article. Sur la photo, les deux tourtereaux semblent s’aimer d’amour tendre. (La Rédaction)
Une quarantenaire rencontre sur Internet un homme de dix ans son cadet. Un migrant, entré illégalement sur le territoire avec de faux papiers, mais qu’importe, très vite, la femme originaire de Nevers s’éprend de lui.
[...]
Au petit matin du lendemain de leur mariage, il faut ranger la salle, le moment sans doute le moins agréable lié à l‘événement. La mariée refuse, précisent nos confrères, ce qui a le don d’énerver son mari. Il casse une bouteille de verre et lui pose le tesson sous la gorge en la menaçant : « Tu ne vas pas me gâcher la vie, maintenant », aurait-il dit.
Plus tard, la trentenaire raconte avoir également été menacée de mort par son mari. Elle dit le surprendre sur un site de rencontres. Visiblement agacé par ces accusations, il serait sorti et revenu avec un pot de confitures rempli d’essence. Prêt à mettre le feu après l’avoir aspergé, il se serait arrêté dans son geste.
« C’est sa femme, il en fait ce qu’il veut »
Tout cela, il l’a nié devant la barre mercredi 24 février, rapporte le Journal du Centre. Car la femme, ulcérée par ces menaces, décide finalement de porter plainte en janvier à la suite d’une dernière scène intolérable selon elle. Après qu’elle a refusé de lui donner son téléphone portable, il l’aurait frappé à de nombreuses reprises au visage. C’est ce qu’il aurait fait à chaque fois qu’elle refusait de lui obéir.
Lire l’article entier sur valeursactuelles.com
2019 : le drame d’Aly et Ingrid
Aly Diawara est un jeune migrant arrivé en Touraine il y a 4 ans. En 2018, il rencontre Ingrid, avec qui c’est le coup de foudre. Leur mariage va se heurter à une annulation. Alors que sa compagne est enceinte, Aly est menacé d’être expulsé vers la Guinée, son pays d’origine.
Ingrid et Aly sont un jeune couple qui rêve de se marier. Elle, 36 ans, est mère de trois enfants et est assistante de direction. Lui, 21 ans, est entraîneur bénévole au club de foot d’Amboise en Indre-et-Loire. Ils vivent ensemble depuis un an et demi et attendent un premier enfant.
Mais l’histoire d’amour s’est transformée en cauchemar. Aly est placé en centre de rétention depuis plus d’un mois et est menacé d’expulsion vers son pays d’origine, la Guinée qu’il a quittée après sa conversion au christianisme. Débouté du droit d’asile, le jeune homme s’est vu être assigné deux fois à résidence. Le couple accuse la mairie de leur commune de les avoir dénoncés pour une suspicion de mariage blanc.
Une histoire d’amour « classique »
Ingrid Berthet et Aly Diawara se rencontrent en juin 2018. « Une rencontre classique à la Guinguette de Tours, je dansais la salsa-bachata avec une amie », se rappelle Ingrid.
« Il m’a tout de suite plu. Il m’a mis en confiance et ne m’a jamais menti sur sa situation de migrant. Cela a été très rassurant de voir qu’il a été, dès le départ, très honnête avec moi. »
À cette époque, Aly est hébergé par des centres d’accueil ou par des amis depuis deux ans et demi. Ingrid, elle, a trois enfants de 9 ans, 12 ans et 17 ans, et les élève dans la commune de Nazelles-Négron. « Il était adorable avec mes enfants, je lui ai naturellement proposé de venir vivre avec nous assez rapidement. »
Une première demande d’asile refusée, puis une deuxième. Aly cherche alors à se faire régulariser via un employeur. « Les procédures pour l’employeur était trop compliquées, ça n’a pas fonctionné », se désole Ingrid. « Notre vie de couple avance et nous décidons de nous marier ». Le 9 mai 2019, Ingrid apporte leur dossier complet de mariage à la mairie de Nazelles-Négron. « Refus catégorique du dossier, sans prendre la peine de nous recevoir », témoigne la jeune femme.
« On m’annonce 48 heures avant le mariage que celui-ci est annulé »
Ingrid se tourne alors vers la commune où résident ses parents, Fondettes. « Le maire, Cédric Oliveira, nous connaît très bien et accepte notre demande. Nous posons une date de mariage en juin 2019… On m’annonce 48 heures avant le mariage que celui-ci est annulé. » La raison selon le couple : le maire de Nazelles-Négron aurait fait un signalement de suspicion de mariage blanc à la mairie de Fondettes.
Catherine Lison-Croze, ancienne avocate pénaliste et vice-présidente du comité régional de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) nous partage son indignation :
« La loi demande des indices sérieux laissant présumer que c’est un mariage blanc pour saisir la République, seule autorité légalement compétente pour en décider. Sauf que le maire de Nazelles-Négron avait tout simplement refusé leur mariage sans même les rencontrer ! »
[...]
La goutte de trop, pour Ingrid, a eu lieu le 23 décembre. « La préfecture d’Indre-et-Loire a obtenu de l’ambassade de Guinée un laissez-passer, sans même qu’Ali soit entendu par son ambassade, pour un vol avec escorte le 2 janvier », se désole la vice-présidente de la LDH, Catherine Lison-Croze. Le jeune homme avait quitté son pays d’origine en 2015 après s’être reconverti au christianisme et avoir subi des violences et des menaces de la part de sa famille. « Il vivait dans un environnement dangereux, c’est pour cela qu’il a fui », poursuit la vice-présidente de la LDH.
Cette dernière l’assure, Aly est pleinement intégré en Touraine : entraîneur bénévole de l’équipe senior de football d’Amboise depuis septembre 2019, il était joueur de l’équipe 1 de ce même club l’année dernière.
« Il fait partie d’une association et a des tas d’amis. Il n’avait pas le droit de travailler mais était quand même bénévole : tous les éléments sont réunis en sa faveur. Il cherche à se construire, il n’est pas dangereux et il ne cesse de le répéter depuis qu’il est en rétention. Je peux vous le dire, il manque aux enfants d’Ingrid : il les élève comme si c’était les siens. »
À ce jour, une pétition pour demander la réévaluation de la situation d’Aly rassemble plus de 35 600 signatures. « J’ai commencé la bataille toute seule et aujourd’hui, j’ai de nombreux soutiens à mes côtés », se réjouit sa compagne, Ingrid, qui espère voir son conjoint libéré rapidement.
« C’est la journée de la dernière chance »
Pour dénoncer l’expulsion de son conjoint, Ingrid Berthet a appelé au rassemblement, devant la préfecture d’Indre-et-Loire, ce mardi 31 décembre. Relayé par la section locale de Ligue des droits de l’homme, ce rassemblement a reçu le soutien du comité régional de la Ligue des Droits de l’Homme et d’autres associations et mouvements politiques (EELV37, Génération.s, le mouvement Ensemble ! 37, le PS 37, les Jeunes Insoumis 37, etc.) Le maire d’Amboise, le député de la deuxième circonscription, et certains conseillers municipaux de Nazelles-Négron ont également exprimé leur soutien à la situation d’Aly Diawara.
Lire l’article entier sur france3-regions.francetvinfo.fr