Décidément, Jean-Luc Mélenchon est à voile et à vapeur, socialement parlant. Alors qu’on pourrait penser que son intérêt consiste à injecter le plus de peuple possible dans sa besace électorale, il est capable de se couper des éléments les plus actifs, les plus résistants de ce même peuple, pour satisfaire au sacro-saint cordon sanitaire antifasciste (ou antinational) établi par le CRIF.
Le président du groupe parlementaire LFI a indiqué que les insoumis, dans cette circonstance comme dans toutes les autres, feront ce que bon leur semble concernant les manifestations organisées contre le pass sanitaire. Il leur a néanmoins demandé de ne pas permettre qu’ils soient confondus, ou que le mouvement soit confondu, avec des expressions inappropriées concernant la vaccination. Il a rappelé que le vaccin librement consenti n’était pas un apartheid et que sa diffusion n’était pas la Shoah. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il allait s’adresser aux 100 organisations qui ont déjà organisé une première manifestation de défense des libertés pour les solliciter et leur demander d’organiser à leur tour une marche pour les libertés. (melenchon.fr)
Plus prosaïquement, si des antipass et des antivax défilent (en général ce sont les mêmes, ça semble cohérent) comme c’est le cas le samedi 17 juillet 2021, le leader de La France insoumise, parce qu’il y a des patriotes dans le tas – des anti-Macron côté national, c’est-à-dire de droite –, conseille à ses troupes de ne pas se mêler aux manifestants. On ne sait jamais, ils pourraient attraper le virus du patriotisme et voter RN un jour... comme des centaines de milliers d’électeurs communistes qui sont passés chez les Le Pen.
Déjà, en novembre 2018, la gauche française, qu’elle soit extrême ou pas, regardait en se pinçant le nez ces pauvres franco-périphériques se lever contre la paupérisation annoncée par la gouvernance libérale. Le mouvement des Gilets jaunes avait collé au mur les partis et syndicats qui auraient dû leur être favorables, et qui ont fini par récupérer le mouvement au moment où il était moribond.
On peut aussi considérer que la gauche a tué le mouvement en le récupérant, voire a récupéré le mouvement pour le tuer, ce qui n’est pas loin de la vérité.
Ainsi, ménageant la chèvre et le chou, voulant la voix de la chèvre et la voix du chou, Mélenchon critique le pass sanitaire, déclare que l’apartheid qui se profile entre vaccinés et non-vaccinés est un leurre, et qu’on n’est pas dans la Shoah. À l’arrivée, avec une telle torsion conceptuelle, il est probable que LFI n’aura ni la voix de la chèvre ni celle du chou.
La seule opposition sociale à Macron pour 2022, si le Président arrive entier à la mi-avril 2022, ne présente donc aucun danger pour la dictature sanitaire et pour le CRIF. On serait militant LFI, on se poserait la question de la stratégie, et peut-être de l’éventuelle trahison de classe. Mais il y a longtemps que la classe laborieuse ne vote plus Mélenchon, qui se spécialise dans l’électoralisme sociétal catégoriel (féministes, jeunes, étudiants), un public volatile que les écolos sont en train de lui chiper.
Pendant ce temps, les Français épris de liberté manifestent dans toute la France, et la gauche a encore loupé un vrai rendez-vous social, comme en novembre 2018. Le résultat de cette politique ? L’audience de LFI est en train de baisser. On ne parle pas de sondages, qui sont tous bidonnés (la preuve en image qui suit), mais de ferveur populaire pour un parti théoriquement populaire.
- La grossière fabrique du consentement,
prélude à la soumission
Ça, c’est l’ouverture des pages 2 et 3 du Parisien du jour, on préfère ne pas commenter.
Ensuite, c’est le jeune député Quatennens qui affronte la « foule » dans un parc :
Moralité : quand on fait du social, ou plutôt qu’on veut faire du social, mieux vaut coller un peu aux intérêts du peuple. Sinon, autant annoncer qu’on bosse pour la Banque directement, ce sera moins ambigu. C’est peut-être pour ça qu’il y a des déçus du mélenchonisme, qui appliquent à son inventeur le concept de dégagisme.
Bonus : il y a encore du bon dans le Mélenchon !
Infâme, mensonger, diffamatoire, mélange des sujets : Valls, Daesh, Macron, Pétain..et puis quoi encore ! C’est à vomir. Il n’y a rien de vrai évidemment dans ces accusations ignobles. Je laisse pour l’instant ce sinistre personnage à ces thèses complotistes… https://t.co/izg0g4qJXI
— Manuel Valls (@manuelvalls) July 16, 2021