Tout le monde reproche à Rousseau d’avoir laissé sa bonne femme, d’avoir abandonné ses enfants, etc. ce qui est un reproche tout à fait légitime mais il faut dire que la grognasse à laquelle il était marié n’avait vraiment rien pour elle. C’était un couple mal assorti.
Comparer voltaire et Rousseau, c’est hugo qui faisait ça, comme l’a dit Soral.
Madame Sigaut dit qu’elle n’écrira pas de livre sur lui car elle ne l’aime pas mais puisqu’elle en a écrit un sur voltaire faut-il en déduire qu’elle aime ce dernier ? Je comprends qu’on puisse en avoir marre de ces personnages mais l’affect n’a rien à voir avec le sujet d’étude, a fortiori quand on veut casser des mythes.
Je ne connais pas bien Rousseau. Il était sans doute un personnage étrange avec une vie qui parait extraordinaire aujourd’hui, peut-être l’était-elle aussi pour cette époque, avec des travers aussi : notamment il était un peu le « toy boy » de je sais plus quelle dame (mme de varens je crois).
Malgré ces errances tant comportementales qu’intellectuelles Rousseau était aussi d’une sensibilité certaine. Dans ses Confessions (qui ne sont jamais qu’un témoignage, nous sommes d’accord) il décrit combien il est pris de vertige en cogitant, à tel point qu’il est obligé de s’allonger sur le bord du chemin pour retrouver ses esprits. ll raconte aussi que lancer des cerises dans le décolleté des filles avec qui il était allé les cueillir le plongeait dans un émoi incommensurable.
Le petit voltaire lui crachait dessus sous pseudonyme, il a raillé le système musical qu’il a inventé, etc. il crevait de jalousie envers Rousseau qui était pourtant bien plus jeune que lui.
Je n’ai pas l’impression que Rousseau était au service des puissants, lui. Petit voltaire était un vrai teigneux, sans doute avait-il un trouble de la personnalité perverse, tandis que Rousseau, s’il a péché je crois plutôt que c’était par égarement, ce n’était pas un diable comme cette infâme ordure de voltaire. Si l’un d’eux est un « humaniste », alors c’est forcément Rousseau.
La vie de Rousseau ne pourrait pas exister aujourd’hui. Il a voyagé partout en Europe, il a étudié auprès de toutes sortes de maîtres de disciplines différentes, ce qui lui a permis d’acquérir une culture générale très étendue, il a pu herboriser des plantes un peu partout sans aucune contrainte, tout était beaucoup moins bureaucratique qu’aujourd’hui, il y avait une liberté incroyable.
Bref, moi je crois que ça vaudrait la peine de faire une étude comparative.