La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a annoncé jeudi une « procédure disciplinaire » contre son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti d’extrême droite français, en l’invitant à prendre sa retraite politique après une interview à un journal jugé antisémite.
Intervenant sur la chaîne de télévision TF1, Marine Le Pen a demandé à son père de « faire preuve de sagesse, de tirer les conséquences du trouble qu’il a lui-même créé et peut-être arrêter ses responsabilités politiques. »
« J’ai décidé l’ouverture d’une procédure disciplinaire », a déclaré la présidente du FN, après deux jours d’une violente querelle avec son père autour de l’entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, « ignoble torchon » selon elle.
Marine Le Pen s’est justifiée en arguant que « personne ne comprendrait qu’il y ait au FN des personnalités qui puissent exprimer une pensée qui soit personnelle et contraire aux statuts » du parti.
« Jean-Marie Le Pen sera convoqué devant le bureau exécutif siégeant en sa qualité de structure disciplinaire », a-t-elle précisé, sans livrer de date pour la réunion de cette instance, dont elle-même et son père sont membres.
Chagrin
La présidente du FN, qui a pris en 2011 les rênes du parti co-fondé par son père en 1972, a assuré qu’elle « (ressentait) du chagrin comme fille, aussi comme militante », face à la sévère dispute l’opposant à « Le Pen », mais l’a relativisée au regard des « souffrances des Français ».
Engagée dans une entreprise de « dédiabolisation » du FN, Marine Le Pen avait interdit mercredi son père d’élections en dénonçant son engagement « dans une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique ».
Tribun adepte des provocations, Jean-Marie Le Pen, 86 ans, avait réitéré récemment des propos sur les chambres à gaz « détail » de l’histoire de la Seconde guerre mondiale, qui lui ont déjà valu une condamnation en justice.
Il avait récidivé ces derniers jours en prenant la défense du maréchal Philippe Pétain, chef de l’État français sous l’Occupation.