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Marihuana, ange ou démon ?

Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France. La banalité et la popularité de sa pratique en rendent son analyse délicate. L’expérience et le positionnement du docteur Jacques Mabit (centre Takiwasi, Pérou) est éclairante pour démêler les tentatives de démarches spirituelles de la pure régression infantile, la consommation ludique contrôlée de la dépendance non assumée. La prise de conscience des conséquences de cette consommation de masse est sans doute entravée par le fait que ces effets nocifs ne sont pas physiques, mais psycho-spirituels, comportementaux et énergétiques.

À l’heure où l’horizon des générations futures se rétrécit à sa plus simple expression de survie – soit « revenu universel et chichon » –, il est urgent de se renseigner. Consommer est un choix, mais, pour choisir, il faut savoir.

– Béa Bach, pour la section santé d’E&R –

 


 

La Marihuana (Cannabis sativa) est devenue de nos jours un thème constant de débats qui symbolise parfaitement le conflit entre d’une part les partisans de la libéralisation totale des substances psychoactives, et d’autre part les opposants à toute tolérance en leur encontre. Ces positions systématiques nous obligent à choisir entre deux points de vue « fermés » : le premier pudiquement habillé de tolérance et liberté offre une approche quasi angélique de « l’herbe » ; le second « satanise » toute modification induite des états de conscience et mentionne en s’horrifiant les chiffres effectivement terrifiants de la toxicomanie dans le monde. Celui qui se risque à donner son avis sur ce sujet, apparait soit comme un bourreau, envoyé par l’establishment pour maintenir l’ordre moral, soit comme un attardé irresponsable héritier des hippies, incapable d’affronter les défis du monde moderne.

 

Notre souhait : essayer d’ouvrir une troisième voie à égale distance de ces deux groupes, lesquels se renforcent mutuellement dans leurs positionnements. À notre avis, ces deux positions, basées d’une certaine façon sur la duperie, sinon l’imposture, donnent une idée déformée de la réalité. Cependant, nous nous adresserons d’abord aux défenseurs de l’usage inconditionnel du cannabis, afin qu’on ne puisse suspecter notre position d’être en faveur d’une prohibition aveugle de tout usage de substance psycho active. Depuis le premier numéro de cette revue, nous avons signalé que « tout groupe qui se réclame de la prohibition totale de toutes sortes de substance psychotrope, risque de menacer la liberté individuelle, de participer à la dégradation des cultures autochtones et finalement de favoriser le trafic de drogues » [1]. Au-delà de cela, le centre Takiwasi démontre dans ses activités thérapeutiques et pédagogiques, avec évaluations et recherches psycho-cliniques [2], qu’un usage correct de plantes psychoactives n’est pas dommageable et, de plus, peut permettre de soigner des toxicomanes.

Il est nécessaire de réaffirmer dès à présent, notre conviction de la valeur indiscutable de la Cannabis sativa. Elle a des vertus médicinales inégalées, démontrées et reposant sur une constatation empirique séculaire. Nous pouvons la classer dans le groupe des plantes sacrées ou plantes maîtresses pour ses pouvoirs d’élargissement de la conscience et d’enseignement spirituel.
C’est justement pour cela, que comme toute substance psychoactive naturelle et d’usage ancestral et sacré, elle ne mérite pas d’être condamnée aveuglément, ni d’être l’objet d’une consommation dégradante, sans critères, et en fin de compte irrespectueuse et non exempte de dangers. Hélas, ses défenseurs ont tendance à se prêter à des positionnements qui, loin d’apporter des arguments incitant à la tolérance, montrent au contraire une grande confusion dans leurs jugements poussant ainsi à l’incompréhension. Nous croyons nécessaire d’éclairer le débat, en analysant d’une part la situation actuelle de la marihuana dans notre société contemporaine, et d’autre part la distance entre le discours et les faits sur la base de notre expérience.

 

Conditions déterminantes d’une rencontre avec la marihuana

Il n’est plus nécessaire de démontrer que les effets de l’usage de toute substance psychoactive dépendent de trois conditions : substance, consommateur et contexte.

N’importe qui peut différencier : la consommation d’alcool d’un enfant de douze ans avec ses copains en banlieue urbaine, de celui d’un champagne de qualité au sein d’une famille pour fêter un mariage, ou de l’usage ritualisé du vin au cours de l’eucharistie chrétienne. On parle toujours de consommation d’alcool, substance psychoactive, avec études scientifiques à l’appui, et en montrant son potentiel de nocivité, ses risques de toxicomanie et son énorme coût social et économique. Aucun chirurgien ne se passerait des services de la morphine au nom des fumeurs d’opium de Macao ou des héroïnomanes de Genève. On ne voit pas de campagne contre l’abus de sucre raffiné, bien qu’il fasse des dégâts considérables dans le domaine de la santé publique et qu’une grande partie de la population en soit dépendant. Et la liste n’est pas exhaustive [3]...

De même, peut-on comparer l’usage du bhang dans les sociétés initiatiques et par les yogis indiens, l’usage traditionnel du hachisch par les paysans marocains, avec la consommation ludique de « l’herbe » entre jeunes des sociétés urbaines occidentales, son usage mêlé à l’ayahuasca dans les églises du Santo Daime au Brésil, et le mélange hachisch–pâte base de cocaïne consommé dans les terrains vagues des banlieues marginales des villes latino-américaines. De quelle marihuana parlons-nous ? À quel type de consommation faisons-nous référence ?

 

Substance

Quand nous parlons de facteurs liés à une substance, nous nous référons à sa qualité et à la dose, ce qui inclut quantité et fréquence de consommation. On peut consommer le cannabis sous de multiples formes et celui-ci présente de multiples et différentes qualités. Cependant, les études scientifiques parlent de son potentiel toxique, bien connu des sociétés traditionnelles, comme nous en informe le célèbre spécialiste de l’Inde, Alain Daniélou : « On broie la feuille entre deux pierres et on la rince avec beaucoup d’eau, ce qui permet d’extraire les éléments nocifs. On en prépare une boisson avec du lait d’amande, la mélangeant avec une grosse olive de bhang, et chacun l’ingère avec respect. » [4]. Il s’agit d’un processus de désintoxication, d’une ingestion à froid par voie digestive et non chaude par les voies respiratoires. L’inhalation de la fumée modifie la pharmacodynamique du produit : on évite la protection naturelle de la barrière digestive et on augmente le processus d’assimilation sanguine par voie pulmonaire, tandis que la combustion provoque de nouveaux métabolismes.
Daniélou ajoute, avec toute l’autorité que lui accordent ses quarante années de cohabitation intime avec le groupe des initiés d’Inde auquel il appartenait, que « la pratique de fumer le chanvre est fortement déconseillé en Inde, car les éléments toxiques ne sont pas éliminés... »

 

Sujet

Comme pour toute substance psychoactive, il existe un haut degré de susceptibilité individuelle. Cette susceptibilité se manifeste autant dans les effets immédiats que dans la dépendance possible. Il y a des personnes peu touchées par la marihuana et d’autres qui réagissent aussitôt par de fortes altérations de l’idéation et de la conduite, des états confusionnels avec désorganisation du comportement. On ne peut l’ignorer quand on propose l’usage libre de la marihuana.

De même, bien qu’elle soit cataloguée de « drogue douce », elle peut créer chez certaines personnes une dépendance extrêmement forte. Les caractéristiques de cette dépendance, selon notre observation, sont les suivantes :

- Distorsion lente de la perception de la réalité. La lenteur et la subtilité de ce phénomène ne permet pas au sujet de l’identifier et de le conscientiser. Nous n’avons pas avec la marihuana les effets « dramatiques » de l’usage de l’héroïne, de la pâte base de cocaïne ou du crack. C’est pour cela qu’il est plus facile au consommateur d’ignorer sa propre transformation : il ne peut s’en rendre compte clairement.
- Phénomène de « mentalisation ». Le chant perceptuel se focalise au niveau mental, gommant imperceptiblement les affects de type émotionnel. Le sujet remplace progressivement son « cœur », par son « mental ». Il confond « sentir » et « penser ». Les guérisseurs diraient que son énergie est concentrée dans sa tête. Les consommateurs le perçoivent très bien et utilisent la marihuana pour stimuler le travail intellectuel et la capacité mentale. Un usage temporaire et inoffensif peut ainsi transformer de manière permanente et pathologique leur perception du monde.
- Désincarnation. L’hyper activation du mental donne la sensation de pouvoir résoudre de nombreux problèmes, d’avoir des idées géniales et de comprendre des choses complexes. Cependant, on observe que ces mêmes sujets ont de grandes difficultés à concrétiser leurs idées, à les inscrire dans le concret, à les réaliser dans le quotidien. C’est le cas de ces étudiants d’université, ayant de brillantes idées pour leur thèse, la même qu’ils ne peuvent jamais terminer. Nous pourrions illustrer ceci, en disant que le sujet vit dans l’air, perd son enracinement avec la terre, il a tendance à se dématérialiser.
- Projection dans une réalité virtuelle. Le fumeur de marihuana en vient à croire que penser et vivre est la même chose. Il investit une grande partie de son être dans un monde imaginaire ou virtuel, perçu uniquement par lui ou partagé de forme évanescente avec ses compagnons de consommation. Cet aspect me paraît dramatique quand il embrasse la sphère spirituelle, car il transforme le vécu spirituel incarné, en un simple rêve éthérique. Le raisonnement peut être brillant, mais en contradiction avec la vie quotidienne, sans engagement dans la réalité ordinaire. Il recrée des symboles, des connexions, des interprétations qui ne sont pas sanctionnées par la réalité. Naît alors un appétit pour tout le côté ésotérique, magique, les mondes parallèles qui permettent de s’évader de l’ici et maintenant.

 

Contexte

La rencontre entre une substance et un sujet se fait dans un contexte qui influe fortement sur les effets de son usage. Fréquemment, les adeptes d’un accès libre à la marihuana revendiquent sa douceur par le fait que cette plante est utilisée dans les sociétés traditionnelles depuis des siècles, sans induire de pathologies. On peut noter cette contradiction : dans notre monde contemporain, ceux qui défendent cette posture n’appartiennent pas à ces sociétés traditionnelles, ne les connaissent pas de l’intérieur (ce qui demande du temps et une certaine vocation). Ils ne respectent pas non plus leurs critères d’usage. Et en plus du mode spécifique d’ingestion, ils ignorent les éléments rituels indispensables à une approche correcte de la dimension spirituelle inhérente à tout acte sacré qu’est le fait d’ingérer une plante sacrée. Acquérir cette connaissance requiert un apprentissage et une initiation guidées depuis les sources mêmes de cette sagesse ancestrale. Qui, dans cette légion de consommateurs de marihuana, fait l’effort de suivre ce chemin ? (Selon une récente étude officielle, on arrive à quelques 15 millions d’usagers aux États-Unis)

Dans notre société moderne, la principale motivation d’usage de marihuana, est purement ludique. Dans les sociétés marginales, elle devient un mode d’identification, et une forme de distanciation avec le formalisme ambiant. Ceci fait fortement penser à une rébellion de type adolescent qu’on peut trouver dans le milieu politico-messianique des rastas et évoque l’appartenance à une spiritualité évanescente exempte de tout lien avec une église ou institution. La marihuana consommée ainsi permet un partage agréable entre amis, sans engagement social. Elle évoque également une atmosphère de relaxation, d’euphorie, de plaisir sensuel auxquels peut s’associer éventuellement repas, boisson et sexe. Pour quelques-uns, c’est le repos de fin de journée, ou de fin de semaine, la fuite dans un moment de plaisir où on peut laisser courir son imagination, se distraire avec les idées les plus fantaisistes, laisser divaguer ses pensées, lâcher les tensions dues aux nombreuses obligations du monde moderne. C’est un peu se donner le droit à une récréation, à une parenthèse.

Cet aspect ludique n’est pas à rejeter en soi, car il correspond à un besoin naturel de l’être humain. Ce qui nous paraît le plus déplorable dans cet usage, c’est bien l’exclusivité du mode de consommation et la systématisation des contextes d’induction qui excluent finalement toute approche vraiment sacrée et enferment ces expériences dans un système de valeurs infantiles ou au mieux adolescentes. Il ne s’agit plus de repos, mais d’évasion, et c’est bien là que se joue l’attitude toxicomane. Les personnes consommatrices ne se sentent pas d’intervenir dans le tissu social, de manifester de la compassion active (engagement réel dans œuvres) ou d’être acteurs dans leur milieu de vie. Ils ont tendance à rester dans le discours oral ou écrit, très souvent prolifique, jusqu’à la logorrhée parfois brillante (fascination intellectuelle), mais indigeste (ennui intraduisible en actes). Quelques porte-voix du New Age nous paraissent de parfaits exemples de ce défaut : leurs discours fascinent le mental, excitent les neurones, mais manquent d’enthousiasme (in-theos) et d’inspiration, que seul peut avoir un esprit ardent touchant le cœur. Finalement, ils se retrouvent très passifs et soumis à un ordre social duquel ils prétendent se démarquer et contre lequel ils luttent verbalement mais sans agir. Dans ce contexte, être « cool », nous paraît plus évoquer un état de démission qu’une authentique sérénité.

Il faut attirer l’attention sur le fait que l’usage de marihuana commence à 90 % à l’adolescence (12-14 ans). Cela correspond à une étape d’opposition au monde adulte, perçu comme ennuyeux et contraignant. Face aux obligations, et à la réalité présentée de façon trop triste, monotone, routinière, manquant d’inspiration, d’enthousiasme, d’esprit d’aventure, la tentation est grande de rester dans l’enfance, de ne pas grandir, de préférer l’imagination et la magie La crise classique du moment de l’adolescence devient bien inquiétante quand elle pétrifie la personne adulte dans des comportements adolescents. L’usage régulier de marihuana depuis l’adolescence n’aide pas à grandir, mais maintient la personne dans un état prolongé d’immaturité faisant penser à l’éternel adolescent le « puber æternus ».

Il est clair que le contexte d’une société ayant peu de projets stimulants favorise l’engouement pour ce type d’évasion. Mais rendre coupable uniquement la société est aussi le signe d’une déresponsabilisation de l’individu. Personne n’est obligé de fumer de la marihuana ni de continuer à le faire.

Toutefois, une personne fragilisée par l’absence de structuration de sa personnalité dans l’enfance, sera plus sujette à la dépendance à la marihuana à l’abord de l’adolescence. Impossible d’ignorer qu’il existe de nombreux cas de dépendance sérieuse et réelle à la marihuana : nous en avons reçu plusieurs cas ici dans notre centre. Et comme nous le disions, c’est une toxicomanie que la personne reconnaît avec difficulté, qui plus est si le contexte alternatif encourage pernicieusement un consensus sur la « douceur » de la marihuana. Le fumeur de marihuana se sent encouragé dans son usage par le milieu New Age, tout comme l’est l’alcoolique dans une société construite autour du vin. Si c’est dans la norme du groupe, partagée par tous, de consommer de la marihuana (étudiants, artistes, journalistes), qui peut en percevoir la distorsion ?

Tout le monde sait que pour que s’installe une réelle toxicomanie, il faut un terrain favorable. Pour développer une pharmacodépendance, il faut des conditions favorables créées dans le passé. Nous croyons, précisément que la majorité des sujets de notre société occidentale postmoderne n’a pas dépassé une structuration de type infantile ou adolescente. Les rites de passage se sont perdus, il n’y a pas de transmission du savoir ancestral, lequel est amplement dévalorisé par les dernières avancées de la science, les systèmes de protection sociale ne responsabilisent pas les individus, etc... Toute notre société est malade ! C’est pour cela que nous pensons que nombreuses sont les personnes qui peuvent tomber amoureuses de la marihuana, en tout cas bien plus que ne le reconnaissent ses défenseurs actifs, qui, bien évidemment, s’excluent du groupe des dépendants.

D’autre part, dans quelques cas, une fois épuisé l’intérêt pour la douce marihuana, le consommateur cherchera des effets plus intenses avec des produits plus puissants. Dans notre expérience, 90 % des patients internés dans notre centre pour dépendance à la pâte base de cocaïne ont commencé par la marihuana. On observe pendant le traitement que les symptômes disparaissent en ordre régressif : d’abord les derniers apparus, puis les plus anciens. Ainsi, une fois disparus les comportements et pensées liés à la pâte base de cocaïne, apparaissent alors ceux que la marihuana a provoqués. Quoique les effets explosifs de la pâte base soient difficiles à éviter, affronter dans un second temps, les effets typiques de la marihuana représente un défi et en général un grand obstacle pour une même personne. Il y a une grande résistance et une tendance à dissocier les effets de la pâte base et ceux de la marihuana, comme si cela n’arrivait pas chez une même personne et sur la base d’une même structuration de personnalité. De ce fait, le traitement du consommateur de marihuana est particulièrement difficile et très souvent plus pénible qu’avec d’autres substances apparemment plus nuisibles. Il n’est pas possible de l’occulter quand on propose le libre accès à la marihuana.

À Takiwasi, nous utilisons les plantes médicinales selon la tradition chamanique amazonienne, usage qui permet pendant les sessions un état de voyance et donne la capacité de percevoir le corps énergétique du patient. Chez les consommateurs réguliers de marihuana, on remarque que le corps énergétique est opaque, que l’énergie est trop concentrée au niveau du mental, avec un manque d’ancrage dans la terre, et quelquefois un désemboîtement du corps physique avec le corps énergétique. Ce qui provoque confusion et désordre tant intérieur qu’extérieur. Avec le nettoyage énergétique des plantes purgatives (Aristoloquia didyma), on note un blocage énergétique au niveau hépatobiliaire, ce qui donne des vomissements violents et douloureux. Au début, ces consommateurs ont difficilement accès aux enseignements donnés par l’ayahuasca, spécialement dans la connaissance de soi, tant leur tendance à se projeter à l’extérieur est marquée. Si l’on est incapable d’être en harmonie dans la vie quotidienne et de travailler ses relations dans son entourage immédiat, à quoi sert-il de se promener dans les mondes intergalactiques, de parler avec des êtres cosmiques, bâtir des théories sophistiquées et des métaphysiques élaborées ? On ne peut s’élever sans établir d’abord de solides fondations sur lesquelles s’appuyer.

 

Marihuana et Spiritualité

Dans de nombreuses cultures, le cannabis est utilisé dans des cérémonies religieuses, avec des bénéfices indéniables. Ces sociétés traditionnelles intègrent cet usage dans un contexte sacré qui comprend toujours un rituel hérité d’une tradition initiatique. On considère la plante comme maîtresse, car elle est habitée par un esprit vivant, capable d’enseigner si on l’approche comme il se doit. En d’autres termes, le rituel n’est pas une construction imaginative d’une personne, mais un code de communication dicté par l’essence même de la plante, sa nature, sa structure propre. Il ne s’agit pas d’une création artistique basé sur l’esthétisme, ni d’une mise en scène favorisant la suggestion où n’importe qui peut s’improviser prêtre, sinon d’un « agir » opérant, efficace, une technologie sacrée venant d’un long apprentissage. Pour être efficient et non nuisible, le rituel a besoin de rigueur et précision, comme tout langage. L’objectif étant de permettre la communication avec la plante, avec son âme, entité vivante et intelligente.

Il est entendu que cela requiert une attitude de profond respect envers le divin, et qu’un acte sacré avec une plante sacrée demande le développement d’une sacralité tant intérieure qu’extérieure. Par exemple, Daniélou insiste sur l’attitude de respect adoptée en Inde, consistant en : un bain rituel, des vêtements propres, et précise que « si on continue d’autres activités, l’esprit du chanvre invité est offensé et outragé ».

La toxicomanie se comprend alors comme le résultat d’une transgression où l’esprit offensé de la plante prend possession de l’individu. La guérison de cette possession consistera en un exorcisme destiné à apaiser l’esprit en question et à le convaincre d’abandonner celui qu’il possède et qui est devenu sa victime.

Il conclut en disant : « Les esprits du chanvre, du tabac, du coquelicot, de la coca sont des divinités amies de l’homme, qui peuvent adoucir ses souffrances et ouvrent pour lui, les portes des mondes subtils. Leur interdiction, tout comme leur usage irrationnel sont de manière égale erronés et provoquent la malveillance des divinités outragées. »

La marihuana a tendance à bloquer l’évolution de nombreuses personnes qui se trouvent sur un chemin de recherche personnelle. Ils se perdent dans les jeux du mental, jusqu’à se retrouver quelquefois dans de sérieux états confusionnels, qui leur font adopter des comportements inadéquats ou dangereux, comme nous avons pu l’observer en différentes occasions. La toxicomanie à la marihuana, nous le répétons, est rarement admise par le consommateur lui-même. Les nombreuses arguties, typiques des justifications que peut présenter un sujet dépendant à la marihuana, ne laissent pas de surprendre. Le consommateur en est tellement amoureux, qu’il n’y a aucun discours raisonnable qui puisse le toucher, le fond étant totalement irrationnel. Cependant, on peut demander à une personne sincère de mesurer son absence d’aliénation, un temps x sans aucune consommation de cannabis. Ce temps pourra permettre d’évaluer le grade de dépendance au cannabis.

Entre le consommateur invétéré et l’abstème, il existe toute une gamme d’états et de relations plus ou moins étroites avec la marihuana. De nombreux consommateurs contrôlent leur consommation comme beaucoup peuvent savourer un bon vin, et ce, sans arriver à une dépendance alcoolique. Il ne s’agit pas ici de recherche spirituelle, sinon tout simplement de moments de relaxation. Les défenseurs de l’usage de la marihuana signalent avec raison que de nombreuses personnes accoutumées à un usage épisodique ou régulier, continuent à « bien fonctionner », c’est-à-dire que cette habitude n’a pas de conséquences immédiates préjudiciables pour le reste de la société. Mais je me demande si, quand on parle de plante sacrée, on peut seulement parler de « bien fonctionner » et si l’absence de conséquences évidentes à court terme au niveau social, n’est pas sous-estimé à long terme. Cela peut se caractériser par un détachement progressif du consommateur d’une réelle participation à la vie citoyenne, par une incapacité progressive à transformer concrètement la réalité pour le bien commun. Les peu de dégâts physiques provoqués par la marihuana renforcent l’idée de son innocuité, alors que les troubles induits sont avant tout d’ordre énergétique et psycho-spirituel. A posteriori, quelques amis que nous considérions comme toxicomanes à la marihuana et qui finalement, ont arrêté pendant un certain temps, ont pu ensuite témoigner d’une amélioration physique, psychique et spirituelle indiscutables. Cette contre-preuve me paraît extrêmement convaincante. Le même phénomène s’observe chez les patients qui sont passés par Takiwasi.

 

Les échos du New Age

Ce phénomène de mentalisation trouve écho dans une littérature pseudo-spirituelle qui pousse ses lecteurs à flotter et divaguer gentiment sans opérer de réels changements de sa réalité. Nous souhaitons illustrer ceci brièvement avec l’exemple de deux grandes figures du New Age, Castaneda et Osho. N’importe qui entrant dans une librairie ésotérique ou dans un comptoir de zone de transit d’aéroport international pourra compléter la liste.

De fait, le parallèle entre la consommation de marihuana et l’affinité avec les œuvres de Carlos Castaneda est surprenant. Les fumeurs de marihuana sont parfaitement à l’aise avec ce type de littérature. Cet auteur a eu le mérite de sensibiliser beaucoup de personnes aux autres aspects de la réalité, et de révéler l’existence d’un courant puissant dans la société occidentale, assoiffé de spiritualité et de changement de perspectives. Il a su traduire l’inquiétude existentielle contemporaine par le biais d’une écriture fine et stimulante. Néanmoins, il montre un monde fantastique, sans indiquer de méthodologie claire, et quasiment inatteignable pour un individu normalement constitué. D’autre part, il fait un silence total sur l’essentiel : la vie affective, le quotidien, le concret. On se retrouve plongés en pleine magie, sorcellerie, parapsychologie, phénomènes étranges... un monde évanescent où les êtres humains de chair et d’os n’existent pas, pas de personnes ordinaires et communes comme vous et moi. On s’approche d’une réalité virtuelle, fuyant toujours plus loin, échappant à toute appréhension, avec un discours propre à alimenter les jeux confus du mental. Ce même Castaneda nous paraît fantasmatique, et on se perd en conjectures sur l’authenticité de ses expériences, sa nationalité, son statut social, son niveau réel de connaissance et d’évolution personnelle. Pourquoi tant de secrets et d’ombre quand ses ouvrages se publient à des dizaines de milliers d’exemplaires ? Selon le besoin, la vérité se cache, la lumière est occultée ? Après avoir longtemps circulé dans ce courant de recherche chamanique avec beaucoup de monde, j’attends encore de rencontrer un disciple de Castaneda qui puisse parler clairement, et nous transmettre avec méthode son expérience, démontrer une évidente démarche personnelle. Castaneda nous a permis de rêver, mais ne nous a fourni aucune recette pour que le rêve devienne réalité : j’y vois là son affinité avec le chanvre fumé de notre société, tous deux volatils, désincarnés, séducteurs et confus.

Je voudrais aussi citer brièvement Bhagwan Shree Rajneesh, promoteur de la consommation de marihuana et d’une philosophie de l’amour indifférencié. L’invasion de ses livres va de pair avec une inflation de l’ego, ce qui est le plus convaincant pour ses adeptes, mais quand bien même incroyable. Ce « maître illuminé », ne doute de rien en affirmant catégoriquement : « Je suis le début d’une conscience totalement neuve », rien de moins. Nous pouvons aussi observer que les adeptes d’Osho présentent des désajustements importants à la réalité et dans les sessions de soins avec plantes amazoniennes, montrent de grandes perturbations énergétiques. La marihuana et la sexualité sans discrimination sont les principaux instruments utilisés par Osho pour séduire et convaincre de nouveaux disciples. Ce qui correspond à une tendance typiquement occidentale de : consommation, libertinage confondue avec liberté, évasion de la souffrance, abandon aveugle à un gourou qui assume un pseudo rôle paternel sans responsabilités. La régression par la fusion et l’indifférenciation (surtout sexuelle) est opposée au chemin intérieur d’individuation (pour parler en termes jungiens) et de différenciation qui passe obligatoirement par la souffrance et la confrontation solitaire avec soi-même.

On peut noter en passant que ces deux « maîtres », qui prêchent le détachement du matériel ne se sont pas fait remarquer pour être particulièrement désintéressés par l’argent et les biens matériels.

L’introduction de la marihuana dans les rituels brésiliens du Santo Daime (ayahuasca), fut le principal facteur de la scission du groupe initial de maître Irineu, encourageant les conflits et la compétition, selon les dires de son épouse. Ce fut un élément de division et de confusion, qui gonfla l’ego de quelques disciples et fut l’origine de schismes successifs : il existe maintenant une dizaine de sectes différentes. Cette association improvisée (ayahuasca et marihuana) nous semble plus répondre à la demande de secteurs urbains qu’à une réelle transmission du rituel avec l’ayahuasca. Les chamans d’Amazonie péruvienne que nous connaissons sont catégoriquement opposés au fait de fumer de la marihuana en session d’ayahuasca. Cependant, leur médecine étant dynamique, et toujours prête à s’enrichir d’apports nouveaux, ils se prononcent pour une recherche empirique avec pour but d’explorer les qualités de cette plante sacrée. Leur méthodologie consiste basiquement dans le fait d’entrer en transe visionnaire avec une préparation enthéogène, et, à partir de là, boire peu à peu une infusion ou décoction pour voir l’esprit de la plante et négocier respectueusement avec cet esprit. On comprend bien que ce procédé ne peut se faire que par des maîtres expérimentés et préparés, et non par des novateurs dans ce domaine.

 

Conclusion

Je crains finalement que les principaux défenseurs de l’usage inconditionnel de la marihuana soient ceux qui apportent le plus d’argument à sa prohibition. On doit cela en grande partie à leur attitude irresponsable face aux risques sociaux : on ne peut se cacher qu’un enfant ou un adolescent n’est pas prêt à consommer sans guide une substance susceptible de le rendre confus et toxicomane tout comme le pousser à des dépendances plus grandes. La libre disposition de la marihuana est tout aussi inacceptable que sa prohibition aveugle. Je crains aussi que de nombreux adultes dans nos sociétés modernes n’aient pas plus de 12 ans en termes de maturité psychoaffective. Tout débat sur la légalisation demande une considération en amont des critères de légitimité.

Si on a comme référence l’usage ancestral, il est tout aussi honnête de spécifier que la marihuana ne doit pas être fumée, tout comme le stipule cette sagesse ancestrale. Il existe des conditions précises à son ingestion. Il faudra ensuite distinguer entre les différents usages de la marihuana : médical, récréatif ou religieux. Chaque usage a besoin d’un mode de préparation différent et d’un contexte de prise adéquat. Une plante enthéogène peut être sollicitée à ces trois niveaux. S’il s’agit de préparer une infusion relaxante, il n’y a pas besoin d’un rituel long et compliqué, car on demande à la plante seulement un effet physique. Mais si on demande à la plante des enseignements, une découverte des mondes subtils ou une exploration de l’inconscient, il est indispensable de faire le rituel indiqué en ayant une attitude intérieure de respect sincère, tout cela pour ne pas faire une transgression de type prométhéenne, au final nuisible aux personnes.

La marihuana n’est pas seulement une substance, terme qui l’objectivise et la dépouille de sa dimension vivante, énergétique et spirituelle. C’est avant tout une plante sacrée. Le mode d’usage contemporain la réduit à un simple produit de consommation, avec l’attitude matérialiste typique du monde occidental. C’est là que se rencontrent ses opposants stricts et ses féroces défenseurs : ils sont ensemble les adeptes rigides d’un matérialisme virulent, les agents promoteurs d’un mental dictatorial, tous confondus dans le groupe des dénégateurs du cœur. Comme conclut sagement Daniélou : « C’est parce qu’il ne comprend pas la réalité du monde subtil que le matérialisme moderne est devenu sa victime. »

Il est temps de trouver des chemins qui permettent de protéger l’accès aux plantes sacrées, en créant les conditions d’une approche respectueuse, contrôlée, guidée, garante d’innocuité et d’une authentique expérience spirituelle. La formule occidentale : « Tout, tout de suite et sans coût », la même que préconisent les toxicomanes, en parfaits représentants de cette société désacralisée, n’est pas de mise dans cette troisième voie. Ce type de devise est typique de l’attitude dépendante, matrice psychique qui malheureusement prédomine chez les consommateurs de marihuana. La solution sera progressive, pas immédiate, incluant pour chacun sa part de souffrance librement acceptée.

Dr Jacques Mabit, du centre Takiwasi [5]

 

Notes

[1] Mabit Jacques, 1992, « Us et abus de substances psychotropes et états modifiés de conscience », revue Takiwasi, Tarapoto, pp. 13-23

[2] Giove Rosa, 1996, La Médecine traditionnelle d’Amazonie dans le traitement des abus de drogues : expérience de deux années et demi (1992-94), CEDRO, Lima, 135p.

[3] Mabit Jacques, 1995, « Le savoir médical traditionnel et la toxicomanie », El Filósofo Callejero, n°7, avril 1995, Santiago du Chili, pp. 10-16

[4] Daniélou Alain, 1992, « Les divinités hallucinogènes », revue Takiwasi, Tarapoto, pp. 25-29

[5] Takiwasi, centre de réhabilitation de toxicomanes et de recherche sur les médecines traditionnelles Tarapoto, Pérou

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  • #2507744
    Le 20 juillet 2020 à 03:27 par Une épave de la marijuana
    Marihuana, ange ou démon ?

    Je ne commenterais pas sous mon pseudo habituel.
    Jai commencé la clope à 13 ans et trés vite les premiers pétards. Je faisais du sport a côté, et j’avais des capacités pour etre un sportif de bon niveau. J’etais aussi musicien, guitariste (assez talentueux d’ailleur). Jusqu’à 25 ans ça allait. Fétard, nocturne, vie superficielle, pas de responsabilités.

    J’ai maintenant 45 balais et je suis encore consomateur de cette merde. Un paquet d’clope par jour depuis 30 ans, un joint minimum par jour depuis 30 ans aussi et entre 2 et 4 boissons "energisantes" par jour depuis 15 ans (les grosse canettes 500ml genre red bull)

    J’ai arrêté le sport depuis longtemp, plus de motivation.
    Je baise plus ma femme, plus de motivation.
    Mon marriage est à la derive.
    Mes relations avec mes gosses sont pourries.
    Mes relations avec ma famille sont brisées.
    J’ai pas de vie social, les gens m’emmerdent.
    J’ai arrêté la musique depuis 10 ans, plus de motivation.
    Je cumule les petits boulots car je ne suis pas capable de m’engager et prendre des responsabilités pour une carrière.
    Aucune confiance en moi. Aucun but. Aucun projet. Ma santé physique se détériore, ma santé mentale.. j’en parle même pas. Anxieux, déprimé, agité, parano, des pensées suicidaires. Plus de memoire aussi. Je dors 5 à 6 heures par nuits, moins si j’ai pas fumé mon pétard tard le soir. Chaque mois, apres avoir payé toutes les factures, les clopes, les "energy drink" et l’herbe il doit me rester 20 euros.
    Jen ai marre, j’ai besoin d’aide, d’un sevrage. Le seul moment de la journée que j’apprecie c’est quand je suis seul le soir a fumer mon joint. C’est triste.

    Voila les resultat d’une addiction à la marijuana.
    J’ai raté ma vie comme un loser et tout est de ma faute.

    Si je vous dis qu’il ne faut surtout pas toucher à cette merde vous aller me croire.. ??

    Faites pas comme moi , s’il vous plaît.

     

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    • #2507753
      Le Juillet 2020 à 05:40 par Gilles
      Marihuana, ange ou démon ?

      "Beau " message, que devrait lire tous les jeunes cons qui pensent que c’est cool de fumer, les grands artistes se droguent, je maîtrise et autres idioties d’ados attardés.

      Ne pas oublier que l’introduction de cette mèrde en Europe à une visée économique et religieuse. D’abord faire du pognon en enrichissant par milliards à une certaine tribu, qui ne va jamais en prison, confère l’affaire Neyret à Lyon et les frères Nakache. On n’enfermé que quelques années les intermédiaires pour faire croire qu’il y a une justice.

      Et rendre les gens totalement con, cela a commencé à Woodstock en 1968 où 500 000 personnes se sont libérées du patriarcat et je ne sais quelle connerie en fumant tout nue. Il parait que c’est un mieux pour l’humanité. Évidemment c’est une opération de la CIA visant à crétiniser et détruire un peuple, pas beaucoup de Gilets jaunes qui fument. Cette info pourrait aider quelques jeunes rebelles fumant à prendre conscience de l’arnaque morbide de la fumett
      e.

      Moi la marijuana et la la coca j’en consomme tous les jours un litre au réveil. Je cueille quelques feuilles que je fais bouillir dans l’eau, ça me coûte 0 francs et ça fout la pêche. Je le demande pourquoi c’est interdit en France. A la douane on prend tres cher. Ça serait complotiste de dire que c’est pour des raisons économiques, que le lobby pharma et agriculture perdraient des milliards. Quand à parler de la véritable huile de mahijuana qui aide bien à guérir des cancers, qui pourraient remplacer ou compléter quelques chimiothérapies, idem.

       
    • #2507778
      Le Juillet 2020 à 07:42 par Nuri
      Marihuana, ange ou démon ?

      Vas-y mon gars, prends-toi en main.
      A 45 balais, t’as encore une bonne quarantaine devant toi.

      Il n’est jamais trop tard. Ne serait-ce que pour ta santé mentale et ton amour propre.
      Ils peuvent revenir plus vite que tu ne le penses.

       
    • #2507812
      Le Juillet 2020 à 08:38 par Gargan
      Marihuana, ange ou démon ?

      A 45 ans, ta vie est loin, très loin d’être finie. Tu fais déjà un constat lucide, ce qui est la première étape d’un nouveau départ. De petits objectifs simples à réaliser plusieurs fois par semaine (reprendre le manche - de la gratte, le vélo, ballade toute bête en nature, en bord de mer, un bon bouquin) peuvent aider, et tu as la chance d’avoir une famille. Sur le sevrage pur, je n’y connais rien, mais une bonne dynamique pour redémarrer me semble indispensable et tellement bénéfique. Bon courage !

       
    • #2507819
      Le Juillet 2020 à 08:47 par Jonathan
      Marihuana, ange ou démon ?

      Il faut savoir dire non. Non au moment même où la pensée qui t’incite à consommer émerge. Ne pas laisser à cette pensée un seul instant, une seule seconde de répit. Ne pas lui laisser le droit d’exister, d’avoir une incidence sur toi. Quitte à crier, hurler s’il le faut : "Non !" à cette pensée qui s’apprête à s’emparer de toi. "Non ! Au nom de Dieu, j’ai dit non !", jusqu’à ce qu’elle disparaisse enfin. Le secours te viendra de Dieu, ton Créateur. Pour le reste, tu as déjà cerné tout ce qui ne va pas.

       
    • #2507844
      Le Juillet 2020 à 09:34 par Abcd
      Marihuana, ange ou démon ?

      C’est le jeûne et le sport qui m’ont aidé à arrêter cette merde. Le problème est que je n’arrivais pas à dormir sans quelques joints le soir. Donc le jeûne toute la journée jusqu’à la tombée de la nuit, du sport en fin d’après midi , puis une soupe de légumes , des jus de fruits avec un extracteur de jus, un œuf bio, le soir. Fatigué par le jeune et le sport, je dors comme un bébé.
      les premiers jours sont difficiles, après tu retrouves tes sensations naturelles et c’est génial.
      si tu es courageux, essaie le jeune hydrique pendant au moins 4 jours, mais bois tres peu d’eau car tu risques d’abîmer tes reins. Le site de Thierry casasnovas est très bon. Bonne chance.
      ps : fuis comme la peste les gens qui fument.

       
    • #2507909
      Le Juillet 2020 à 11:16 par Fela Kuti
      Marihuana, ange ou démon ?

      Salut, si tu ne sais pas te lever le matin et que tu ne sais pas dormir la nuit et que tu n’as plus de motivation, tu devrais plutôt voir du coté de ta cortisone, ton système surrénalien doit être en mauvais état, as-tu des soucis d’intestin ?
      Va voir un nutrithérapeute, ils sont spécialisés là dedans.
      Moi aussi je n’avais plus de motivation, je fume régulièrement, j’ai arrêté l’alcool par contre, allez 1 mini murge tous les 2 mois grand max.
      C’est grâce à Thierry Casasnovas et régénère que j’ai trouvé pourquoi, moi aussi, j’avais ton problème, il faut voir du coté de ton alimentation (vivante, crue, compléments alimentaire,...)
      Moi aussi j’ai une relation pourrie avec ma famille, mais parce qu’ils sont tous de gauche et j’ai viré tous les pervers narcissique et alcoolique de mon entourage.
      La marujuana est juste une conséquence de ce que tu vis, pas une cause.
      Si tu bois des boissons énergisantes, c’est que tu es épuisé, c’est un mécanisme d’adaptation comportementale à une carence physiologique.

       
    • #2507950
      Le Juillet 2020 à 12:04 par giustizia
      Marihuana, ange ou démon ?

      Oui faut se prendre en mains, 45 ans c’est encore la jeunesse. Pour un problème de santé à 47 ans, on m’a prescrit des opiacées, 9 ans plus tard et alors que ma santé s’améliore, j’essaie sans succès pour le moment le sevrage. Vous avez encore la santé et le temps pour vous sevrer, vous y trouverez une telle estime de vous que vous ne serez plus jamais le même homme. Courage !

       
    • #2507969
      Le Juillet 2020 à 12:26 par Louis Bontemps
      Marihuana, ange ou démon ?

      Tu es maître de tes actions alors arrête juste de consommer ce qui te nuit.

       
    • #2507972
      Le Juillet 2020 à 12:40 par Antoine Lib
      Marihuana, ange ou démon ?

      Mais mon vieux nous sommes de la même génération et avons subi un peu les mêmes épreuves, tu es mûr, tu vas te réveiller et tu vas rayonner, tu as déja fais des gosses tu te rends compte, moi même pas ! Au moins tu ne sera pas venu pour rien.Tu n’as pas raté du tout ta vie, tu as vécu plein de trucs tu t’es juste un peu assoupi, la vie commence maintenant poulet !

       
    • #2508026
      Le Juillet 2020 à 14:23 par Peter
      Marihuana, ange ou démon ?

      À toutes maladies il y a un remède... et il semblerais qu’au cannabis les remèdes sont connus.

      Vous avez déjà le grand mérite d’avoir accepter vos erreurs, c’est l’étape la plus importante vers la guérison..

       
    • #2508062
      Le Juillet 2020 à 15:06 par Moi
      Marihuana, ange ou démon ?

      Salut camarade, j’étais comme toi il y a encore quelques mois sauf que je fumais beaucoup plus 3 4 joints tout les jours après le taf et une dizaine par jour le week-end, suite a des problèmes de stress, sommeil, j’ai arreté du jour au lendemain avec des patchs, je fumais également une vingtaine de cigarettes par jour . Les premiers jours c’était horrible mais rapidement je n’y pensé plus ,le sevrage est un mythe c’est juste dans la tête, concernant mes problèmes de santé rien n’a changé mais finis les journées à fumer jusqu’à l’écoeurement, si tu veux arrêter prends ta caisse maintenant et va chercher une boite de patch et tu commences dés demain matin sans te poser de question, ça va être dur 3 4 jours ,ressort tes baskets et va courir ou marcher en pleine nature ,éteins ta télé et essaye de ressortir le positif uniquement même si dans notre époque de merde c’est difficile... bon courage accroche toi

       
    • #2508065
      Le Juillet 2020 à 15:11 par Seb
      Marihuana, ange ou démon ?

      J’ai arrêté de consommer il y a 4 ans, 41 ans. Pas beaucoup moins que ton age actuel.

      Regarde peut être du coté du Centre de ce docteur. Ces résultats thérapeutique dépassent largement tous ceux que la médecine peut obtenir dans le traitement de la toxicomanie.
      Une bonne piste si leur facon de faire te parle.

       
    • #2508118
      Le Juillet 2020 à 16:34 par abcd
      Marihuana, ange ou démon ?

      @Une épave de la marijuana.

      T’es sur E&R camarade, tu as déjà une forte conscience politique. Occupe ton esprit, met toi à fond dans la lecture, met des sous chez KK. Entre dans l’action. Tu as conscience de ton problème, trouves une assoc’ qui met en garde les jeunes sur l’addition, et témoigne. L’association, qu’elle soit politique ou autre te réconciliera avec la sociabilité. Renoue avec la foi, crois et combat.

      @Abcd, Salut compère, je vous que comme moi t’as pas voulu te faire chier avec un pseudo. Ça fait un moment que j’utilise celui ci moi aussi. Aucun problème, les quelques uns qui me reconnaissent ont bien compris que c’était un autre. J’ai jamais touché au chichon, c’est pas ma culture. Puis je suis plus "blanquette de veau pinard" que "soupe jus de fruits" ! Gardes bien un "A" majuscule l’ami, ça évitera les confusions. Tchuss !

       
    • #2508890
      Le Juillet 2020 à 17:36 par De passage 27
      Marihuana, ange ou démon ?

      Pour ma part j’ai fumé pendant 15 ans puis arrêté, il m’arrive de refumer une certaine période, particulièrement après la récolte.
      Mes expériences quand j’arrête, mal à la tête pendant 3 jours, pas mal de transpiration la nuit peut être du à la détoxication, le retour des rêves ( assez flippant), un peu plus de clop pour compenser au début mais honnêtement c’est pas si dur pour moi en tout cas.
      1er conseil, ne plus en acheter si tu en as, c’est mort...
      Te blinder de vidéos de Thierry et appliquer les principes (jeûne, alimentation, sport) ça motive et ton corps rejettera plus rapidement la substance. L’accoutumance part assez vite, fais au moin 3 semaine sans, ensuite tu pourras te permettre 2,3 taf de temps en temps ( contrairement à l’alcool) et tu te rendras compte de la nocivité ( plus habitué aux effets) . Indirectement tu mangeras mieux ( plus besoin de se gaver de sucre après). Pense à la loi de l homéostasie qui dit que tout organisme vivant, privé de perturbations revient spontanément à l état d’équilibre.
      En espérant t’avoir aidé, je te souhaite bon courage n’hésites pas à donner des nouvelles.

       
  • #2507790
    Le 20 juillet 2020 à 08:01 par Robert
    Marihuana, ange ou démon ?

    Les commentaires résument tout.
    Des jeunes qui disent que ça va, ils maîtrisent leurs doses et que c’est un chemin vers la sagesse.
    Des moins jeunes qui disent qu’ils regrettent ce qu’ils se sont fait de mal avec leur consommation addictive de jeunesse.
    Vous captez pas que les premiers deviennent toujours les seconds ? Arrêtez de vous prendre pour des grands sages d’Orient avec votre barrette de merde achetée en bout de chaîne d’un réseau de trafic de tout, y compris d’armes & d’êtres humains.

     

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  • #2507929
    Le 20 juillet 2020 à 11:36 par Brebis_garée
    Marihuana, ange ou démon ?

    J’en ai consommé pendant plus de 10 ans de façon excessive. Nous ne sommes pas tous égaux face à ces substances. Je n’ai par exemple aucun problème d’addiction avec l’alcool. Mais pour faire simple, ce genre de produit ne devrait être autorisé que pour des cas particuliers dans des traitements et non de façon récréative qui n’auront pour conséquence qu’une perte de temps significative. L’apathie qui découle de la consommation est un réel problème et depuis que j’arrête d’en fumer je le réalise. Lorsqu’on en consomme encore il est impossible d’avoir une analyse claire et pertinente sur le sujet car la drogue agit sur le cerveau qui est l’outil même du discernement.
    Bon courage à tous ceux qui essayent de s’en sortir.

     

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  • #2508009
    Le 20 juillet 2020 à 13:48 par cent noms
    Marihuana, ange ou démon ?

    Intéressant mais le problème de fond reste toujours le même : l’organisation sociale.

    Le fumeur de joint, par sa praxis, est un anti-capitaliste primaire. Il fuit le système quand d’autres préfèrent s’y adapter. Mais si j’en crois un certain théosophe indien, ce n’est pas signe de bonne santé mentale que de se sentir adapté à monde malade. Un employé subalterne du tertiaire pleinement satisfait de son statut est bien plus abruti qu’un fumeur de joint en recherche d’évasion.

    La fumette est un symptôme parmi tant d’autres d’une société malade, profondément démentielle et in fine inhumaine. En dernière instance,au regard de l’analyse sociale, le cannabis est un problème périphérique, presque anecdotique.

    Quid des pharamka du grand capital....

     

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    • #2508720
      Le Juillet 2020 à 13:43 par Peter
      Marihuana, ange ou démon ?

      C’est ce que j’ai tjrs crû... certaines formes de toxicomanie sont des envies de marginalisation sans pour autant un désir de criminalité ; la prédation sur autrui.

      Mais je crois qu’a l’inverse d’un criminel qui inflige une peine aux autres.. les toxicomanes retournent la violence contre eux-mêmes... Ça reste une pathologie à mon avis.

      J’ai bien plus de bienveillance envers les toxicomanes... ça ressemble à un échec collectif : n’avoir pas su intégrer des bons éléments.

      À différencier donc...des pervers qui ne comprennent que les coups de bâton.

       
  • #2508155
    Le 20 juillet 2020 à 17:28 par Paul82
    Marihuana, ange ou démon ?

    Merci pour ces précisions. Je reconnais être pour l’interdiction de genre de substances, en partie à cause de l’immaturité des gens. Pensons qu’on a arrêté d’utiliser les phosphates dans les lessives parce que des millions de co***asses n’étaient foutu de doser leur lessive.... alors les "drogues douces"...

     

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  • #2508466
    Le 21 juillet 2020 à 07:08 par Marcus
    Marihuana, ange ou démon ?

    Un grand merci pour avoir relayé cet article, cette synchronicité inouïe va me permettre de reprendre ma vie en main en reposant les pieds sur terre.

    C’est peut-être entièrement psychologique, mais le fait de m’excuser plusieurs fois envers le cannabis m’a aider a transférer une partie de l’énergie du mental vers le coeur.

    Longue vie a ER

     

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  • #2508593
    Le 21 juillet 2020 à 11:43 par rosebud
    Marihuana, ange ou démon ?

    J ai surtout lu les commentaires...j ai bien plus rigoler qu’ en re-regardant le film référence madness de 1936.

    On peut le visionner sur Wikipédia.

     

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  • #2509129
    Le 21 juillet 2020 à 21:54 par rosebud
    Marihuana, ange ou démon ?

    Désolé mais vous trouverez le film sous son nom correct reefer madness.

    Pour les connaisseurs a reefer is a joint

     

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  • #2509579
    Le 22 juillet 2020 à 11:37 par Moonkeeper
    Marihuana, ange ou démon ?

    Très bon article, enfin une analyse sans parti pris idéologique, pour ma part je pense que sur ce sujet comme sur bien d’autres, notre bon Paracesle a encore une fois raison, "Seule la dose fait le poison".
    J’ai fumé de façon quotidienne et abusive pendant 25 ans, jusqu’à m’en dégoûter, et maintenant que je me suis libéré de cette dépendance, lorsqu’il m’arrive d’en consommer, une à deux fois par mois au plus, je retrouve les effets bénéfiques de cette plante sacrée. Alors encore une fois, "seul la dose fait le poison", l’excès en toute chose est nuisible.

     

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  • #2510431
    Le 23 juillet 2020 à 16:43 par beebop
    Marihuana, ange ou démon ?

    J’aimerais l’avis de consommateurs sur ceci, comptant sur des réponses de gens sensés >> Je souffre d’une maladie neuro rare qui induit des douleurs parfois atroces , et là je suis une vraie loque ( comme aujourd’hui, tiens ! ) . Je me suis posé la question de la fumette , pas 30 par jour hein !.. Mais je suis hypotensive et j’ai peur que ça me baisse encore la tension .. J’ai arrêté tous médocs il y a 15 ans car suite à un ""traitement "" imposé, j’ai failli crever d’un choc anaphylactique.. Merci à vous

     

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