La normalisation est un terme employé dans le contexte des relations israélo-allemandes actuelles. Sa signification : ne pas pardonner complètement, ni oublier non plus, mais partiellement passer outre.
Bien que ceux qui emploient le terme pointent du doigt les Israéliens emménageant à Berlin et les Allemands découvrant la vie de la nuit à Tel Aviv, la réalité est différente. La normalisation, bien connue dans les rues et dans les bars de plage, n’atteindra pas un tel niveau sur la scène diplomatique, établie par Israël.
La porte-parole de l’ambassade israélienne à Berlin [Adi Farjon, NDLR] a participé à une rencontre avec un groupe de journalistes il y a quelques mois. Ils sont les seuls à savoir ce qui a été dit lors de cette rencontre, mais d’après le journal Haaretz, la porte-parole a admis ouvertement que c’est dans l’intérêt d’Israël de maintenir la culpabilité allemande concernant la Shoah. Obtenir la normalisation complète des relations n’est pas le but, a-t-elle expliqué pendant le débat.
Toutefois, la porte-parole ainsi que le ministère des Affaires étrangères à Jérusalem ont affirmé que les déclarations reportées étaient inexactes et mises hors de contexte. Que ce soit vrai ou faux, il est difficile de contredire cet argument.
Suggérer qu’Israël bénéficie de la culpabilité allemande est une évidence dans certains cas. La culpabilité est la raison pour laquelle l’Allemagne construit des sous-marins israéliens, que Berlin évite constamment de critiquer Israël lorsque ses partenaires européens le condamnent fermement, et qu’Angela Merkel considère que la sécurité d’Israël est inévitablement la raison d’État de l’Allemagne. Dans ce cas, pourquoi Israël voudrait-il vider l’eau du puits dans lequel il boit ?