Les services d’urgence ont dénombré 101 blessés, tous légèrement atteints, dans les incidents qui ont suivi samedi soir à Madrid une manifestation monstre contre l’austérité, d’une ampleur sans précédent depuis 2012, tandis que 24 personnes ont été interpellées par la police.
Dimanche, 200 à 300 personnes ont participé à Madrid à une assemblée pour débattre de la suite à donner aux « marches de la dignité », ces colonnes parties des différentes régions d’Espagne, certaines à pied depuis plusieurs semaines, qui ont convergé la veille dans la capitale.
« Nous allons maintenant essayer de nous unir, de nous coordonner », expliquait Lucia Calderon, une militante de la mouvance des Indignés venue de Séville dans le sud de l’Espagne.
« C’est cela l’objectif. Si nous ne travaillons pas ensemble, l’effet sera bien moindre », a-t-elle ajouté, rappelant qu’en 2012, une année de grande mobilisation sociale en Espagne contre le chômage et l’austérité, de nombreuses manifestations étaient organisées séparément par différents collectifs professionnels.
Les manifestants rassemblés dimanche en face du musée d’art moderne Reina Sofia, encadrés par des policiers en tenue anti-émeutes, se sont donné rendez-vous dans la soirée sur la place de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid, qui fut le point de départ symbolique du mouvement des Indignés au printemps 2011.
Ils veulent ainsi protester contre la garde à vue de 24 personnes interpellées lors des incidents de la veille au soir.
Des dizaines de milliers de manifestants au moins ont participé au défilé de samedi, à l’appel d’une multitude d’organisations citoyennes et professionnelles.
Sous le slogan « Non aux coupes budgétaire – du pain, du travail et un toit », les manifestants dénonçaient l’urgence sociale, le chômage qui touche toujours plus d’un actif sur quatre en Espagne et la politique d’austérité menée par le gouvernement de droite depuis plus de deux ans.
Cette manifestation, rassemblant des citoyens de tous horizons, était d’une ampleur comparable à celles qui avaient suivi en 2012 l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Mariano Rajoy et la mise en place d’un plan de rigueur visant à économiser 150 milliards d’euros sur trois ans.
Au moment de la dispersion, de violents affrontements ont éclaté en plein centre de Madrid entre des groupes de quelques dizaines de jeunes, qui jetaient des pierres et toutes sortes de projectiles, et la police qui a chargé et tiré des balles en caoutchouc.
Les jeunes ont aussi monté des barricades, incendié des poubelles, cassé des vitrines de banques. Certains d’entre eux avaient monté quelques tentes sur une avenue, avant d’être délogés par la police.
Selon les services d’urgence, 101 personnes ont été blessées, toutes légèrement, dont 67 policiers et 34 manifestants.
La police a annoncé avoir interpellé 24 personnes pour agression contre des policiers, jets de pierres et autres objets et vandalisme.