Après une grève de trois mois sans réel effet, les sapeurs-pompiers occupent la rue : des milliers d’entre-eux ont battu le pavé, ce 15 octobre, pour exiger notamment une revalorisation salariale et une amélioration de leurs conditions de travail.
Plusieurs milliers de sapeurs-pompiers professionnels (entre 7 000 et 10 000 selon les syndicats, 7 400 d’après la préfecture de police de Paris) ont pris part, le 15 octobre, à une manifestation nationale à Paris afin de réclamer une revalorisation de leur salaire, des garanties face aux agressions ou encore le maintien de leur retraite. Ce mouvement fait suite à une grève entamée en juin dernier.
« Nous allons manifester car ni le gouvernement, ni les collectivités locales qui financent les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) n’ont répondu à nos attentes », avait expliqué la veille à l’AFP André Goretti, président du FA/SPP-PATS, premier des neuf syndicats de pompiers professionnels à l’initiative de la manifestation nationale.
Ils se sont donnés rendez-vous au niveau de la place de la République avant de se fondre dans le cortège qui s’est ébranlé vers 14 heures pour se terminer vers 18 heures, place de la Nation.
#Pompiers sur le boulevard Beaumarchais à #Paris pic.twitter.com/MJcPVAG36R
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) 15 octobre 2019
À leurs côtés, figuraient des Gilets jaunes qui ont tenu à exprimer leurs solidarité : « Soutien aux pompiers. La détresse de ceux qui nous protègent », pouvait-on lire sur banderole brandie par certains membre du mouvement.
Des #GiletsJaunes ont rejoint les #pompiers à #Paris "mais pas solidaires avec la #police", me precise-t-on. pic.twitter.com/WxmekS1CYH
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) 15 octobre 2019
Au début calme, la manifestation a très rapidement été marquée par des heurts opposant manifestants et forces de l’ordre. Celles-ci sont intervenues à plusieurs reprises pour mettre en échec l’érection, au milieu de la chaussée, de plusieurs barricades. Des canons à eau ont notamment été utilisés pour disperser les contestataires.
Les policiers tirent au canon à eau sur des pompiers #Paris pic.twitter.com/K8buRiXvvJ
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) 15 octobre 2019
Gaz lacrymogènes et canon à eau utilisés contre les pompiers partant en manifestation en dehors du parcours. Tensions en cours. pic.twitter.com/5sRfYBlCz9
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 15 octobre 2019
Peu après leur arrivée dans le calme, place de la Nation, certains pompiers ont décidé de poursuivre leur mobilisation en bloquant le périphérique parisien, du côté de porte de Vincennes.
Les pompiers sur le périph parisien Porte de Vincennes largement klaxonnés par les automobilistes en soutien.
Chassé croisé avec les #fdo . pic.twitter.com/z5w37rFKi5— Motards Gilets Jaunes France (@MotardsGJFRANCE) 15 octobre 2019
Quelques partis politiques ont exprimé leur soutien aux soldats du feu à l’instar du Rassemblement national (RN) ou encore de La France insoumise (LFI). « Ils risquent leur vie pour nous, ils travaillent dans des conditions difficiles, et ni le gouvernement ni la Commission européenne ne leur facilite la tâche ! », a regretté sur Twitter Marine Le Pen, tandis que le député insoumis Adrien Quatennens a publié sur ce même réseau social, une vidéo de la manifestation parisienne à laquelle il a participé.
« Nous sommes venus soutenir les pompiers et le personnel hospitalier afin de leur témoigner l’immense gratitude des Français. La décomposition de l’État républicain fragilise jusqu’aux services publics essentiels. Il faut reconstruire. Nous sommes pleinement mobilisés pour cela », a déclaré de son côté le député de la première circonscription du Nord.