Les syndicats de sapeurs-pompiers ont adressé une lettre à Christophe Castaner pour réclamer des moyens supplémentaires et ont annoncé un éventuel préavis de grève, a relaté Le Parisien.
Emboîtant le pas aux personnels des urgences des hôpitaux, les 40 000 sapeurs-pompiers professionnels français sont sur le point d’entamer une grève.
Les soldats du feu ont décidé eux aussi d’exprimer leur ras-le-bol et en ont prévenu le gouvernement.
Selon une lettre envoyée le 19 juin au ministre de l’Intérieur, que s’est procurée Le Parisien, les sept syndicats de la profession ont informé Christophe Castaner d’une série de préavis de grève pendant l’été. D’une durée de 24 heures chacun, ces préavis sont prévus du 26 juin au 31 août prochains.
« Le malaise est profond. Il y a urgence. Depuis trop longtemps, les pompiers jouent les pompiers des autres services publics. Ça craque de partout », a indiqué Frédéric Perrin, responsable de Spadis CFTC.
Les syndicats dénoncent notamment le « déni de dialogue social » et « l’absence de réponse » après des rencontres « stériles » organisées avec le ministre, l’Association des maires de France (AMF) et l’Association des départements de France (ADF). Les syndicats demandent notamment que la prime de risque soit revalorisée à hauteur des autres métiers à risques, alors qu’elle n’a pas été augmentée depuis 1990.
« On est pourtant en première ligne sur les attentats, les feux, dans les zones difficiles, le samedi depuis six mois sur les Gilets jaunes [...]. On est la seule profession à n’avoir pas eu de prime ! », a déclaré André Goretti, président du syndicat numéro 1, le FA/SPP-PATS.
L’une des principales demandes formulées par les syndicats des pompiers porte sur des effectifs supplémentaires, note le journal.
« On a de moins en moins de moyens et de plus en plus d’interventions […]. Peut-être qu’un jour on ne pourra pas répondre assez vite à une victime d’arrêt cardiaque, un départ de feu. Ce jour-là, il ne faudra pas nous en vouloir », a fait remarquer André Goretti.
Dans ce contexte, les syndicats demandent l’organisation d’une table ronde avec les autres services d’urgences « pour remettre à plat l’ensemble de l’organisation avec les personnels de santé et de police, et ne plus se contenter de poser des sparadraps à droite et à gauche ».
Les « organisations responsables » ajoutent qu’elles resteront « ouvertes à toutes négociations qu’il vous conviendra d’ouvrir » lors de ces deux mois de préavis.
Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas donné suite à nos sollicitations, a précisé Le Parisien.