Alors que nous laissions entendre depuis fort longtemps que le conflit qui secoue le Mali depuis de nombreux mois est fortement lié à des odeurs de gaz, de pétrole et plus globalement à ses ressources énergétiques et minières telles l’or et l’uranium, la presse malienne enfonce le clou.
Rappelant les propos prophétiques du Guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi – qui avait décidément tout compris – les journalistes maliens subodorent désormais que les tensions qui secouent le pays sont intimement liées à son potentiel.
À l’occasion d’un de ses nombreux déplacements au Mali, Kadhafi avait ainsi déclaré : « Le nord du Mali est très riche en ressources minières. Si vous ne preniez garde, un jour les occidentaux vont venir s’installer définitivement pour exploiter vos richesses… ». Tel pourrait bien être le cas …. Une situation que nous évoquions ici-même au sein de plusieurs articles dédiés à ce sujet. Et qui fut également évoquée lors d’un reportage sur Arte pour le moins éloquent.
Désormais, selon la presse malienne, des sources locales annoncent que l’exploitation de l’uranium de Kidal serait en cours avec la complicité de la la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), laquelle regroupe les groupes armés touaregs et arabes. Certes, le journal L’Aube concède qu’il est « difficile de vérifier l’exactitude de cette information, dans une zone inaccessible aux autorités et autres ressortissants maliens ».
Mais, ajoute le journal, « tout porte à croire que la région de Kidal n’est pas protégée pour rien », les lieux semblant attirer non seulement terroristes et bandits… mais également des puissances étrangères désireuses d’avancer leurs pions… Comme nous l’indiquions ici-même, des « intérêts colossaux seraient en jeu ». Une raison selon le journal de faire de cette localité une véritable « forteresse » ou zone interdite.
« Certains Maliens sont toujours convaincus que la défaite de l’armée face aux rebelles de Kidal, n’était pas un fait du hasard. Les rebelles auraient certainement bénéficié du soutien d’une main invisible, l’appui d’une puissance étrangère » ajoute tout net le journal. « L’on comprend aisément pourquoi l’armée et l’administration maliennes ne sont pas, pour le moment, les bienvenues à Kidal. Il faut les maintenir loin (et très loin) pour écarter tous les soupçons qui peuvent peser sur les complices des rebelles de Kidal, notamment des pays étrangers qui se disent « amis » du Mali » précise enfin L’Aube.
Disant tout haut ce que nous soupçonnions tout bas, le journal affirme également que des actions pourraient être menées « non seulement justifier la présence étrangère au Mali » mais également « empêcher par la même occasion que d’autres partenaires du Mali ne s’intéressent aux ressources minières » du pays. Stratégie particulièrement appréciée des États-Unis, soit dit en passant.