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Mali : Au moins 30 roquettes ont été tirées sur le camp des Nations unies à Kidal

À nouveau, le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) établi à Kidal (nord du Mali) a été la cible de tirs de roquettes qui ont fait 3 tués, dont un casque bleu tchadien et deux enfants. Cette attaque a été lancée quelques heures après l’attentat commis contre un bar-restaurant de Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune.

« Ce matin [8 mars, ndlr] vers 05H40 (locale et GMT) le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d’une trentaine de tirs de roquettes et d’obus lors d’une attaque complexe », a expliqué la force des Nations unies. Les casques bleus ont ensuite riposté à deux kilomètres de leur camp, « une fois la provenance des tirs établie », a-t-elle ajouté.

« Cette attaque intervient alors que des progrès ont été enregistrés à Alger lors des pourparlers de paix », a encore souligné la Minusma, en référence à un accord paraphé le 1er mars dernier par Bamako mais qui reste encore à être validé par la rébellion indépendantiste dominée par les touareg dans le nord du pays.

Cette nouvelle attaque contre le camp de la Minusma à Kidal n’a pas été revendiquée. Mais les liens entre jihadistes, trafiquants et séparatistes sont souvent opaques. Ainsi, de nombreux membres du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), l’un des principaux mouvements indépendantistes, sont en réalité des transfuges du groupe jihadiste Ansar Dine…

Quoi qu’il en soit, le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a fermement condamné cette attaque, a affirmé que ses responsables auront « à rendre des comptes » en rappelant que s’en prendre aux casques bleus peut « constituer un crime de guerre » et appelé toutes les parties « à faire preuve de retenue » et « à éviter des actions de nature à compromettre les efforts pour rétablir la paix ». Enfin, il a menacé de sanctions ceux qui prendraient l’initiative de relancer les hostilités au Mali.

« Le meurtre de membres des forces de maintien de la paix et de civils maliens est intolérable et constitue une violation du droit humanitaire international », a, de son côté, déclaré Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. « Cette tentative flagrante d’entraver les progrès réalisés dans un moment crucial du processus de paix au Mali est répréhensible », a-t-il ajouté.

Depuis son lancement, en juillet 2013, la Minusma a perdu plus de 40 casques bleus, le contingent tchadien ayant été particulièrement visé. Il s’agit de l’une des missions les plus dangereuses des Nations unies. Et cela malgré les opérations menées dans le pays par la force française Barkhane. Le 2 mars dernier, encore, cette dernière a mis hors de combat un groupe armé terroriste (GAT) au sud de Tessalit suite à un renseignement d’opportunité. Quatre jihadistes ont été neutralisés. Et c’est sans compter sur les saisies régulières d’armes et de munitions.

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