L’exemple ultime du petit jeu entre journalisme et cinéma, entre un intervieweur d’une indigence abyssale et une bande de potes (l’entre-soi) qui est bien obligée de se le cogner pour assurer sa promo. Un jeu qui n’amuse plus le public, qui a déserté ce cinéma et cette télé depuis que les grosses ficelles de la collusion sont tombées sur la scène, devant tout le monde.
On ne sait pas où le Festival a déniché cet intervieweur, mais on tient là une synthèse de ce qu’est devenue la profession : servile, creuse, avide de lumière et de pouvoir, à cent lieues de la noble fonction de journaliste et de l’intérêt populaire. On rappelle à tout hasard que le cinoche est un art populaire.
Le Grand bain est le premier film de Gilles Lellouche, qui réunit Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Philippe Katherine, Jean- Hugues Anglade, Félix Moati (le fils de Serge !), Marina Foïs, Leïla Bekhti, Virginie Efira et Noée Abita. Gageons que cette comédie consanguine va nous fait rire tout l’été !
Ah mince, le générique de fin de l’extrait nous indique que le film ne sera visible par les foules que le 24 octobre 2018. Qu’il sera dur d’attendre !
Pour vous faire patienter, nous vous offrons en exclusivité locale la bande-annonce de Milf, une œuvre monumentale sur les femmes mûres qui recherchent de jeunes hommes (pour faire des choses) :
Il est où Terrence Malick là ? Hein ? Il est où ?
Si avec ça le cinéma français ne se refait pas une santé morale et financière, c’est à désespérer... du public français. Ce dernier serait-il rétif à l’Humour et à l’Amour ? Comment peut-on rejeter ces valeurs universelles portées par Gilles Lellouche (l’Humour) et Axelle Laffont (l’Amour) ? C’est la question que l’on est en droit de se poser quand on voit les chiffres alarmants de la fréquentation des salles. Que font les jeunes ? Pourquoi ne se précipitent-ils pas sur ces œuvres ? La consommation de cinéma est obligatoire, combien de fois faudra-t-il le répéter ?
Décidément, les rejetons de la génération Z (ceux qui sont nés après 2000) sont bien difficiles à comprendre. Des réalisateurs de talent soutenus par la Banque et le Média unique se décarcassent pour eux et il ne se passe rien : ils préfèrent chatter entre amis, mater Instagram et télécharger des films.
Rien à voir avec le fait qu’un journalisme de plus en plus indigent sert la soupe à un cinéma de plus en plus indigent qui la verse sur la gueule d’un public de plus en plus indigent.
Une idée nous vient : sachant qu’un système fermé produit son propre poison, donc sa propre fin, le système marchand peut-il crever de ses créatures, des consommateurs qui n’ont même plus envie de consommer par un effet de saturation ?
Ces enfants du Système, programmés pour tuer le Père, sont-ils en train de détruire celui qui l’a remplacé ?