Le petit coin d’E&R
Gérard Filoche, la survivance gauchiste du PS, se bat contre des moulins pour obtenir la tête de la nouvelle coqueluche du tout-Paris. Peine perdue : Filoche est tout ce que le socialisme salonnard exècre, tandis que beaucoup voient dans le « surdoué » ministre de l’Économie, un futur président de la République, plus moderne, plus jeune, plus tout. Une sorte de Kennedy français.
C’est vrai, Macron est aimé des patrons, du lobby, des banques, des médias. Et le peuple ? Bof, ça compte pas, en politique. Sauf la dernière semaine avant les élections. Là, on s’occupe un peu de lui : on le brosse dans le sens du poil, on lui dit qu’il est beau, et on lui lustre ses... cornes !
Trop c‘est trop ! Ras le bol !
De déclarations en déclarations, Emmanuel Macron est devenu un obstacle criant à la défense élémentaire d’une politique de gauche.
Il s’en est pris en quelques semaines aux 35 heures de tous les salariés, a permis la multiplication des CDD pour les jeunes, et le voilà qui propose de mettre fin aux statuts des salariés du privé comme du public.
Il trace, en fait, la voie d’une « société sans statut » : alignement vers le bas pour tous, flexibilité généralisée. Faut-il énumérer, outre les 308 articles de sa loi de déréglementation libérale tout azimut, les plus notables de ses provocations contre la gauche :
- appelant les « jeunes à avoir envie de devenir milliardaires »
- expliquant que « son job n’est pas de défendre les emplois existants »
- affirmant que « les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher »
- « le chômage de masse en France c’est parce que les travailleurs sont trop protégés » dit-il en Allemagne en vantant les lois Schröder-Hartz
- « la France est en manque d’un roi », écrit-il en philosophant dans la revue des « Deux Mondes »
- il qualifie ceux qui s’opposent à sa loi au sein du PS de « foyer infectieux »
- ses sorties contre le CDI, contre le droit protecteur des licenciements…
- enfin sa dernière sortie brutale contre le statut de la Fonction publique.
Stop, Stop, Stop !
Des ministres ont été écartés pour bien moins que cela ! Ce n’est pas supportable d’avoir des mises au point modérées, ou pire, des « je le soutiendrai jusqu’au bout ».
Si l’on veut sauver la gauche du désastre, il faut la sauver de Macron.
Si l’on veut l’unité de la gauche, ça ne peut être que sans Macron.
Nous appelons à ce qu’il parte, qu’il soit démissionné ou qu’il démissionne. Ce serait LE signal positif, indispensable, pour « changer de cap », revenir à des positions saines et unitaires pour toute la gauche.