Le président a proposé une augmentation de 100 milliards d’euros pour la loi de programmation militaire 2024-2030 par rapport à la période 2019-2025. Un effort pour maintenir la souveraineté française dans un monde de plus en plus dangereux.
La France pensait honorer sa promesse de dépenser l’équivalent de 2 % de son PIB dans la défense en 2025, selon son actuelle loi de programmation militaire qui couvre les années 2019-2025. La marche du monde l’oblige à accélérer.
Lors de la cérémonie de vœux aux Armées sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, le président de la République, Emmanuel Macron, a en effet annoncé une hausse sensible des dépenses de 100 milliards d’euros pour la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) allant de 2024 à 2030.
À l’issue de discussions ardues avec l’État-major des armées, il a arbitré pour un budget de 400 milliards d’euros sur ces sept années en budget, et sur 413 milliards de dépenses militaires. L’écart entre 400 et 413 milliards s’explique par une prévision de recettes extrabudgétaires potentielles de 13 milliards sur la période, en vente d’infrastructures ou de fréquences.
Globalement, le budget moyen des armées devrait donc s’élever à 57 milliards d’euros par an, soit un effort très important – l’équivalent d’un tiers en plus. En comparaison, le budget s’élève cette année à 43,9 milliards contre 32,7 milliards en 2017, quand l’ancien chef d’État-major, Pierre de Villiers, présentait sa démission à l’été pour protester contre la faiblesse des moyens accordés à une armée déployée sur tous les fronts.
Evidemment, l’État-major rêvait de plus et avait dressé une liste de courses potentielles de 460 milliards d’euros, pour in fine réclamer 430 milliards sur sept ans. À l’heure où les stocks sont vides et le nombre d’armes plutôt restreint, la guerre en Ukraine était l’occasion rêvée d’un immense coup d’accélérateur.
Avoir « une guerre d’avance »
Mais le chef des Armées, en l’occurrence Emmanuel Macron, a répondu qu’il n’était pas question de tomber dans le trauma ukrainien, lequel a révélé par exemple que le nombre d’obus fabriqués en France chaque année correspond à une semaine de tirs d’obus envoyés par la Russie en Ukraine.
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Les grands programmes engagés : la modernisation de la dissuasion nucléaire , la conversion de l’armée de l’air au tout Rafale, la rénovation des blindés de l’armée de terre (programme Scorpion), le porte-avions de nouvelle génération pour remplacer le Charles-de-Gaulle, ont tous été confirmés.
Face à l’accumulation des menaces – retour de l’impérialisme, prolifération nucléaire, violence terroriste, mais aussi déstabilisations dues au risque climatique, énergétique et technologique –, le président a insisté sur trois compléments importants : le renseignement, la résilience de la nation et un durcissement des forces. Il a aussi laissé entendre qu’il fallait une réelle hausse des moyens outre-mer, là où la menace est forte, dont il déclinera les ambitions lors de la présentation de sa politique ultra-marine.
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