Le parti au pouvoir est en voie de gagner contre les mercenaires occidentaux. Pour la première fois, une révolution de couleur échoue. Voici pourquoi et comment.
Nous publions la source anglaise exclusive de l’interview donnée par l’analyste politique américain Andrew Korybko à l’agence macédonienne NetPress. Il parle des élections parlementaires anticipées qui ont lieu en Macédoine le 11 décembre 2016 et seront probablement remportées par le parti VMRO de Nikola Gruevski, marquant ainsi la défaite effective et la démoralisation des agents globalistes dans les Balkans et des implications géo-économiques du nouveau paysage politique dans la région.
NetPress : Moins d’un mois avant les prochaines élections législatives en Macédoine, les sondages indiquent une victoire claire pour le parti au pouvoir du VMRO-DPMNE dirigé par Nikola Gruevski. Cela représente un échec majeur pour les éléments occidentaux et leurs ONG/médias qui, au cours des deux dernières années, ont tenté de renverser le gouvernement macédonien démocratiquement élu, avec une opposition menée par le SDSM de Zoran Zaev. Cela en utilisant la méthode des révolutions de couleur, radiodiffusion publique de conversations illégalement espionnées, violentes manifestations d’opposition, attentats terroristes, engagement de poursuites judiciaires dites « spéciales », fabrication de faux scandales avec des électeurs fantômes et des identités falsifiées, etc. Que pouvons-nous attendre de la Macédoine avant les élections du 11 décembre ?
Andrew Korybko : Il est clair que le peuple va donner au VMRO une victoire retentissante, mais les électeurs ont encore besoin d’aller aux urnes afin de rendre ce succès le plus grand possible et donner à Gruevski le mandat incontestable dont il aura besoin pour régenter un pays post-crise. Tous les sondages indiquent que ce sera le cas, mais les gens ne doivent pas devenir apathiques et supposer que ce sera un tsunami juste parce que tout le monde est censé aller voter, et au lieu de cela, rester à la maison. Tout le monde a besoin d’aller aux urnes et de faire de cette élection la plus grande réussite du mouvement patriotique de contre-révolution de couleur. Si VMRO peut obtenir une majorité écrasante des voix, le reste du monde verra une fois pour toutes que les gens ont parlé et démocratiquement exprimé leur soutien au gouvernement légitime et rejeté la révolution de couleur orchestrée par l’Occident.
À l’approche du vote, il y a des signes clairs que des efforts ont été faits par SDSM pour unir l’opposition en un bloc solide, mais cela a échoué parce que personne ne fait vraiment confiance à Zaev. Si un homme peut trahir le pays tout entier en devenant la figure de proue d’une opération occidentale de changement de régime, alors il va certainement se vendre à l’un de ses alliés politiques si on lui donne l’occasion de le faire. La plupart des membres de l’opposition patriotique reconnaissent cela et ne veulent donc pas contaminer leur capital politique, c’est pourquoi l’effort a été jusqu’à présent un échec. De même, l’égarement de Zaev auprès des électeurs albanais a été un échec. La démographie rend ces derniers conscients qu’ils sont exploités et, bien que certains en soient flattés, bon nombre d’entre eux ne veulent pas participer à ces jeux politiques internationaux dont ils savent qu’ils n’ont pas vraiment leurs intérêts à cœur.
Dans l’ensemble, il n’y a aucune raison de remettre en cause que VMRO et Gruevski se dirigent vers une victoire historique dans cette élection. Si cela se produit comme prévu, les Macédoniens peuvent espérer une nouvelle ère de stabilité et de prospérité, leur pays travaillant de manière équilibrée avec l’Ouest et l’Est (Russie, Chine, BRICS) afin de maximiser sa position géostratégique en tant que principale porte d’entrée pour les infrastructures vers l’Europe. La Russie va de l’avant avec le gazoduc Balkan Stream, alors que la Chine progresse sur le système ferroviaire à grande vitesse de la Route de la soie des Balkans qui reliera finalement Budapest au Pirée, en Grèce. Les investissements de l’Ouest, bien que probablement affectés dans une certaine mesure par la fabrication de la crise politique, n’ont pas fui le pays comme ils l’auraient ordinairement fait dans de nombreux autres cas. Les hommes d’affaires comprennent que la Macédoine est en croissance et représente un endroit attrayant pour s’installer en raison de son endroit irremplaçable au croisement civilisationnel de l’Afrique et de l’Eurasie.
Tout cela est en effet possible, pour autant que les États-Unis oublient leurs habitudes récentes de déstabilisation de la République de Macédoine.