Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a confirmé jeudi que Moscou avait été sollicité pour offrir l’asile politique au président syrien Bachar al-Assad, qualifiant cette proposition de "plaisanterie".
A l’issue d’entrevues à Moscou avec son homologue allemand, Guido Westerwelle, le chef de la diplomatie russe a fait savoir que cette idée avait été lancée au cours d’une rencontre à Berlin, le 1er juin, ayant réuni le président Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel.
"De notre côté, nous pensions que c’était une plaisanterie et donc nous avons répondu par une plaisanterie — qu’en est-il de votre côté, les Allemands ? Et si c’était vous qui accueilliez Assad", a déclaré M. Lavrov.
M. Lavrov a estimé que "tout s’arrêterait là, sur cette note de plaisanterie", exprimant sa surprise que l’idée soit avancée de nouveau lors de récents contacts avec ses partenaires étrangers.
Le ministre russe faisait allusion à la réunion, samedi à Genève, à laquelle ont pris part, outre la Turquie et les pays représentant la Ligue arabe, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne), à l’issue de laquelle les participants sont convenus sur les principes d’une transition en Syrie, où la révolte contre le régime du président Assad a évolué en conflit armé.
"Quand nous avons reparlé de la Syrie, j’ai entendu qu’ils étaient convaincus que nous accueillerions (Assad), et qu’ainsi on résoudrait tous les problèmes du peuple syrien", a ajouté le ministre russe.
M. Lavrov a qualifié encore une fois cette tentative de "malhonnête voulant tromper les gens sérieux qui s’occupent de politique étrangère" et d’"une mauvaise compréhension de la situation" en Syrie.