« C’est le gros poisson de la rentrée pour France Inter. Après deux ans aux rênes de la matinale de Radio Nova, le comédien-réalisateur-poète-trublion Édouard Baer débarque le dimanche soir de 22 heures à minuit – “et plus si entente,” dit-il dans sa promo – dans une nouvelle émission “Lumières dans la nuit”. »
« Avec sa fidèle troupe, l’ébouriffé de 51 ans ambitionne d’être un antidote à l’angoisse du dimanche soir. La première se déroulera ce dimanche soir au bar de la maison de la radio, avant que l’émission, toujours en direct, ne soit délocalisée “dans d’autres lieux de vie et de boissons”. Un réconfort avant les “lundis rugueux et salariés”, dixit son animateur. »
- Tous avec Ed le dimanche soir !
On diffuse des morceaux de l’interview de Baer – Édouard, le comédien, pas Robert, l’ancien espion de la CIA – dans Le Parisien pour deux raisons : il est l’exemple type de l’alcoolique mondain qui fait dans le culturel divertissant et en cela, il plaît aux directeurs de chaînes ou de stations qui sont à la recherche de programmes non formatés, pas trop bien-pensants.
« Un peu de chaleur dans la nuit… De la conversation avec des gens, ici ou au téléphone, une ambiance de fin de repas de dimanche avec une vingtaine de copains, des sociétaires comme aux “Grosses têtes”. On va inventer aussi des personnages et terminer avec des gens au téléphone qui s’angoissent, des hypocondriaques qui ne veulent pas aller au boulot.
[...] Je préfère emmener des gens boire la journée en séchant le bureau à participer à des pince-fesses nocturnes mondains et alcooliques. L’école buissonnière est plus intéressante que la tournée des grands-ducs. »
Cependant, le thème de l’émission du transfuge de Nova va dans le sens oligarchique de la fin du travail : mieux vaut boire et délirer toute la nuit qu’aller au boulot la journée. Il y a un siècle déjà, au sortir de la Première Guerre mondiale, un médecin parisien qui finira à Meudon en passant par l’Allemagne et le Danemark écrira que l’alcool est la plaie nationale numéro un, juste derrière le sionisme.
Sur ce sujet, pas question de faire de l’ancien déconneur de Canal+ un « juif des médias », il n’est qu’un tchatcheur de talent qui sait improviser sur les planches ou en studio, comme son professeur, François Rollin, le lui a appris. De plus, Baer n’a jamais mis en avant la judaïté de... son père.
C’est pas pour faire culpabiliser l’artiste mais le tableau de l’AFP est sans appel, ensuite chacun fait ce qu’il veut :
Il aurait peut-être été plus judicieux de baser une émission sur la consommation de cocaïne, une drogue moins accessible que l’alcool et qui tue beaucoup moins. Mais c’est affaire de goût.
À la Rédaction d’E&R, un seul mot d’ordre : un esprit sain dans un corps sain. Un diptyque très grec mais dans le bon sens du terme.
- Entraînement quotidien de l’équipe rédactionnelle d’E&R
On gardera de Baer cet art de l’improvisation qui lui fait commettre quelques fautes, comme ce non respect du corporate, ou esprit maison : dès sa première interview, il se moque de l’immense double mixte Salamé-Demorand, les perroquets du socialo-sionisme à la tête de la première matinale de France !
« On emmène les gens vers le sommeil, donc on n’est pas obligé d’être intéressant (sourire). Et il n’y a pas d’enjeu d’audience, donc moins de formatage à la clé. Ce n’est pas comme dans une matinale. Ici (à France Inter, NDLR), ils sont devenus fous. Quand Hulot démissionne, au lieu de dire : “Merde, on est en train de perdre une chance de sauver la planète”, on dit “C’est génial, il l’a dit chez nous…” On devient fou ! Alors que des audiences moins bonnes n’ont jamais signifié que le programme était moins bien. »
Un peu d’impro avec Édouard (à moins qu’il n’y ait un prompteur quelque part) :