L’Iran pose une menace pour le Golfe, a annoncé Teresa May, une déclaration qui n’a pas manquer de plonger les relations irano-britanniques dans la crise. La Première ministre était-elle sincère et ne cherchait-elle pas tout simplement un motif pour signer des contrats de vente d’armes avec les richissimes pays du Golfe ?
Nouveau coup de froid sur les relations irano-britanniques : à l’origine de cette dégradation, des propos tenus tout récemment par la première ministre britannique Teresa May.
S’exprimant devant le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Mme May a affirmé que l’Iran présentait un danger pour les pays du Golfe et du Proche-Orient. De fait, la Grande-Bretagne s’engagerait à « contrer cette menace » et à apporter son soutien aux pays du Conseil, qui regroupe six monarchies sunnites de la région, à savoir l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman.
Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir Téhéran, qui a immédiatement convoqué l’ambassadeur britannique pour lui exprimer ses protestations : les propos de Theresa May sont « irresponsables, provocateurs et attisent les divisions », s’est vu expliquer le responsable britannique.
Le parlement iranien a quant à lui réagi encore plus vigoureusement et a menacé d’abaisser les relations diplomatiques avec Londres au niveau des chargés d’affaires.
Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d’Iran, Ali Shamkhani, a de son côté estimé que Teresa May se prenait pour Margaret Thatcher, mais que la Grande-Bretagne avait perdu sa superbe et était devenue « petite » et « dérisoire », contrainte de se retirer du Proche-Orient ainsi que de l’UE.
Les experts indiquent pour leur part avoir une sensation de déjà-vu : par le passé, Londres et Téhéran avaient déjà rompu les relations diplomatiques après quoi les deux pays ont dû parcourir un long chemin pour les rétablir. Aujourd’hui, semble-t-il, l’Iran et la Grande-Bretagne sont sur le seuil d’une nouvelle crise. Ou s’agit-il de la précédente qui n’a jamais cessé ? Dans tous les cas de figure, l’avenir des relations irano-britannique est loin d’être prometteur, a affirmé à Sputnik Davood Kiyani, politologue iranien.
« Les relations entre l’Iran et le Royaume-Uni ne connaîtront jamais de développement au niveau politique ni économique, elles ne pourront non plus passer à un niveau plus élevé que celui où elles se trouvent aujourd’hui », estime-t-il.
Selon l’expert, Londres a misé sur la coopération avec les pays du Conseil de coopération du Golfe, jugeant que cette dernière était beaucoup plus avantageuse du point de vue politique ainsi qu’économique.
Mais si les liens entre Téhéran et Londres n’ont jamais été solides, pourquoi ces accusations surviennent-elles précisément maintenant, alors que les relations diplomatiques venaient de revenir à la normale ? « Mme May a fait ces déclarations pour amadouer les dirigeants arabes et conclure d’importants contrats de vente d’armes aux pays du CCG », poursuit M. Kiyani, avant d’ajouter : « Il vaut mieux ne pas placer ses espoirs dans le développement des relations irano-britanniques. Dans les décennies à venir, nous assisterons sans doute à leur déclin ».