En septembre 2016, un maire avait voulu connaître la liste des fichés S de sa commune afin de les « expulser ». Une liste sans noms mais avec des statistiques avait été diffusée qui détaillait le nombre de fichés S par département. Mais l’État n’avait pas cédé à la demande de l’édile. Ainsi, un terroriste potentiel pouvait-il se balader au milieu des administrés et passer un jour à l’acte sans que personne ne se méfie ou ne puisse se défendre.
En ce mois de mai 2018, un terrible fait divers, hélas coutumier en France, est venu faire monter la colère de tous les parents qui se respectent : Angélique, 13 ans, a été enlevée, violée et assassinée par un voisin. Ce dernier avait déjà été condamné pour des faits graves :
Notre question : peut-on, doit-on mettre les populations au courant de la présence sur leur lieu de vie des délinquants sexuels dangereux (dits « à risque élevé ») ainsi que des délinquants pré-terroristes ? En Angleterre, des parents peuvent demander si le prof de leur enfant fait partie d’une liste de violeurs et autres agresseurs d’enfants. Mais cela engendre des problèmes de droit(s) et de troubles à l’ordre public : qui n’a jamais eu envie de démonter la gueule à un violeur, qui plus est d’enfant(s) ?
« Il s’agit de la loi Sarah, qui porte le nom d’une fillette de 8 ans. Elle avait été violée et tuée en juillet 2000 dans le sud de l’Angleterre par un homme de 42 ans récidiviste déjà condamné à 5 ans de prison pour viol sur mineur.
L’histoire avait à l’époque scandalisé la population qui s’était lancée dans une véritable “chasse aux pédophilies”. Le quotidien News of the world avait même publié une liste de 100 000 noms de pédophiles présumés. Des parents inquiets avaient alors défilé dans les rues pour demander leur départ. Face à la violence, un ancien condamné s’était même suicidé à Manchester. »
Il est hors de doute que l’idée d’expéditions punitives germerait dans la partie la plus nerveuse ou sensible de la population. Et puis, où mettre la barre de la dangerosité ? Divulguer de telles listes sous-tendrait qu’on n’a pas le droit à une seconde chance... Ah, la seconde chance socialiste, celle de tous les laxismes, de toutes les salades et qui a fait la preuve de son inefficacité !
Chacun sait que la prison ne change rien à un prédateur sexuel ou terroriste. Au contraire : Fourniret a ainsi tué le jour même de sa sortie de prison ! Et comme il ne voulait plus y retourner (on peut imaginer ce que les ordures dans son genre y subissent), il ne s’est pas contenté de violer ses petites victimes : dorénavant, il allait les tuer et faire disparaître les corps.
- Les deux Fourniret, auteurs de plusieurs enlèvements et meurtres
Aux États-Unis, la mise à la connaissance du public de telles listes a conduit à des chasses aux délinquants sexuels, comme l’écrit Ouest-France :
« Un simple moteur de recherche et en quelques secondes vous pouvez dans certains États des États-Unis découvrir si un délinquant sexuel habite à proximité de chez vous. “Une population informée c’est une population en sécurité”, écrit le ministère de la sécurité publique de l’Arizona sur son site en guise d’introduction.
En Alaska, une carte permet de localiser les individus près de chez vous qui ont déjà été condamnés. Il suffit de taper votre adresse et vous avez la fiche d’identité du délinquant sexuel avec sa photo, sa date de naissance, son adresse ainsi que le motif et l’année de sa condamnation. »
En France, le fichier des délinquants sexuels n’est pas accessible, sauf si on a un pote dans la police, ou un conjoint. Parmi ces 78 000 noms, tous ne sont pas forcément récidivistes. Et comme la peine de prison française est basée sur la « réinsertion » – cette grosse blague qui ne marche pas puisque l’État ne lui alloue aucun moyen –, divulguer la liste des condamnés mettrait un terme à toute rédemption.
- Et si Paris Match avait publié la photo de David avant le meurtre ?
Le débat n’est pas simple. Mais entre le laxisme à la Taubira et le lynchage à l’américaine, il y a peut-être une voie médiane, une troisième voie qui protège mieux nos enfants et limite les risques de récidive. En attendant, on compte les petites victimes : la justice est plus prompte à défendre les personnalités ou les communautés organisées que les enfants et les familles sans défense !
On peut dire, sans cynisme, que sous couvert de liberté personnelle et de respect de l’ordre public, chez nous, en France, le choix a été fait de laisser souffrir les familles et de protéger les délinquants. C’est ce qui ressort des faits, plutôt que des déclarations. D’autres pays, taxés de populisme, préfèrent que la souffrance change de camp.
Aujourd’hui, on n’aimerait pas être à la place des fonctionnaires de la justice et de la police qui savaient qu’un violeur d’enfant vivait tranquillement au milieu d’un vivier de victimes potentielles... C’est peut-être cette liste qu’il faudrait diffuser.