De la même façon que le Système politique (occidental) ne laisserait plus un Mussolini ou un Pétain surgir, et a fortiori un Hitler ou un Staline, le système de starisation ne laisse plus monter les élites naturelles du peuple, mais fabrique ses propres élites pour les imposer au peuple, ou au grand public.
En politique, le risque est trop grand de voir un peuple choisir son dirigeant ; en matière culturelle, les élites placent leurs rejetons ou leurs amis (et amants) en dépit de leurs qualités artistiques. Ce népotisme, tout le monde le voit, le critique, mais le mouvement est incontrôlable. Tous les ascenseurs sociaux sont bloqués, le Système se protège de tout accident industriel, mais en même temps, il se sclérose, se nécrose.
Les signes avant-coureurs de sa fin sont là, que ce soit en politique, où le niveau s’est littéralement effondré (Hidalgo, Pécresse, Castex, Hamon), ou dans la culture, avec l’armada des fils et filles de, qui n’ont plus un gramme talent (mais pas mal de grammes de coke).
Les seigneurs de l’Ancien Régime avaient au moins « l’intelligence » (ça joignait l’utile à l’agréable) de faire entrer du sang neuf dans les lignées, par la méthode des bâtards, qui étaient parfois plus talentueux que les sangs bleus, et qui renouvelaient la race (on pouvait à l’époque parler de race).
L’effondrement culturel a beau être énervant pour les esprits éclairés, il n’en demeure pas moins un signe rassurant pour l’avenir. Si ce Système – protégé comme Fort Knox – est intouchable de l’extérieur, il est en train de s’effondrer sur lui-même, tel une naine blanche. C’est donc en toute logique qu’on assiste à la fécondation et à l’éclosion de stars in vitro, fabriquées par et pour le Système, et imposées aux masses par le moyen des médias mainstream, eux-mêmes démonétisés.
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Cette fabrication artificielle s’emballant, le public mord de moins en moins, ce qui force à renouveler l’opération avec des candidats de plus en plus insignifiants – mais toujours sur le même modèle –, ou à forcer les doses. C’est ainsi qu’on a vu apparaître la petite Lily-Rose Depp, qui est devenue une étoile creuse, sans brillant, et qui tient en branlant au bout d’une perche à 1m60 du sol.
On est loin des étoiles d’antan que le public se choisissait avec le cœur. On pouvait alors parler de stars démocratiquement élues, sans passer par l’urne et le bout de papier. Les stars étaient les représentants non officiels du peuple, choisies par le peuple, et adorées comme des demi-dieux, ce qui n’est pas gênant en soi. Ces images idéales incarnant les nobles vertus aidaient beaucoup de gens à vivre, à aimer aussi. C’était pour les fans incultes la découverte de la transcendance, sans passer par la case religion.
Lili-Rose Depp, malheureuse souris déglinguée, essaye de jouer à la star, et coche toutes les cases que le Système lui soumet : maigreur, défonce, exhibition, porno. La série The Idol a été construite pour stariser LRD, et c’est son seul objet. Le pitch est simple : LRD est une star.
Cette bande-annonce a évidemment été raillée par la critique (et massacrée sur le Net) qui a du mal à avaler la couleuvre. LRD a répliqué dans un communiqué envoyé au New York Post, comme si elle était une sommité :
« Je ne me suis jamais sentie aussi soutenue ou respectée dans un espace créatif, mes idées et mes opinions n’ont jamais été autant valorisées (…). Il [le réalisateur Sam Levinson, issu d’une famille juive russe, NDLR] engage des personnes dont il aime le travail et a toujours créé un environnement dans lequel je me sentais considérée, entendue et appréciée. »
« Idées », « opinions », l’atterrissage est brutal. Dans la vidéo promotionnelle qui suit, LRD, âgée seulemet de 23 ans, a l’air d’une actrice américaine de 60 ans liftée :
« J’ai l’impression que c’est le rêve de, de, de toutes les actrices de, de, d’avoir à aborder run rôle qui a autant de, de, de couches de, de, de, de complexité »
La pauvrette n’y est pour rien : elle est aspirée dans un Système qui s’emballe, tourne en rond sur lui-même, et va vers son implosion. Si nos calculs sont bons, les stars de la culture sous contrôle et de la classe politique devraient disparaître en même temps. D’ailleurs, le covidisme a été un bon marqueur de leur commune structure : l’écrasante majorité des célébrités et des dirigeants politiques a appuyé le narratif mortifère de cette arme bactériologique. Ils disparaîtront avec cette croyance.
Leur trahison morale les a coupés de l’électorat et du public. Leur disparition n’est qu’une question de temps, et pour nous, de patience.