Des dizaines de jeunes militants occupaient mardi le ministère libanais de l’Environnement, réclamant la démission du ministre sur fond de crise des ordures et de manifestations inédites contre la corruption de la classe politique, a affirmé à l’AFP une fonctionnaire sur place.
« Dehors ! Dehors ! Le ministre de l’Environnement dehors ! » ont scandé ces militants qui se trouvaient dans un couloir proche du bureau du ministre, a indiqué cette employée sous couvert de l’anonymat.
Le ministre Mohammad Machnouk se trouve dans son bureau, a-t-elle confirmé.
Des militants sont assis à même le sol. Ils applaudissent et entonnent l’hymne national, d’autres brandissent des drapeaux libanais des fenêtres du ministère situé dans le centre-ville de Beyrouth.
Quatre policiers tentent de convaincre les militants de quitter les lieux, mais ces derniers refusent. D’autres policiers se trouvaient en bas de l’immeuble.
Un des organisateurs de la campagne citoyenne « Vous puez », Lucien Bourjeily, a affirmé à l’AFP que les jeunes « ne quitteraient pas les lieux avant la démission du M. Machnouk ».
Cette escalade surprise intervient quelques heures avant l’expiration du délai fixé par la campagne citoyenne pour obtenir la démission du ministre de l’Environnement et trouver une solution durable à une crise des ordures qui dure depuis un mois et demi.
Interrogé par l’AFP sur la décision d’agir avant l’expiration du délai, M. Bourjeily a expliqué que « c’était pour l’élément-surprise. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’on agisse maintenant ».
« S’ils répondent à nos revendications avant l’expiration du délai, nous nous retirerons », a-t-il ajouté.
La campagne, qui a organisé de larges manifestations contre la classe politique depuis une semaine, a fixé un délai qui expirait mardi à 19 h (midi à Montréal).
Organisée par le collectif « Vous puez », la campagne de protestations a commencé avec la crise des ordures provoquée à la mi-juillet par la fermeture de la plus grande décharge du Liban et l’amoncellement des déchets dans les rues.
Mais cette mobilisation illustre surtout le ras-le-bol d’une population contre la corruption endémique, le dysfonctionnement de l’État et la paralysie des institutions politiques.