Kevin,
On n’est pas ici pour te déboîter, car tu dois vivre des jours étranges. Ce que tu subis en ce moment, cette campagne de lynchage venue des valets les plus vils du Système, c’est ce qu’on vit chaque jour. Alors on n’applaudit pas à cet amalgame fulgurant qui veut que dès qu’on ne pense pas comme il faut, ou qu’on prononce une phrase qui ne fait pas partie des phrases autorisées par la propagande officielle, ou qu’on fasse tout simplement une vanne sur le pouvoir, eh bien qu’on se fasse mettre à l’amende pour le restant de ses jours. Tu as expérimenté, à ton corps défendant, le dispositif anti-pensée du système politico-médiatique.
Certes, on pourrait se moquer de ton choix d’avoir répondu aux appels séduisants de Matignon pour incarner un pauvre monsieur anti-complot, mais c’est ton choix, et nous le respectons. Comme on devrait respecter le nôtre. Sauf qu’un choix doit être assumé. Même si on en ignore les conséquences, et c’est là que se révèle le piège. Cela veut dire que quand tu franchis la frontière du politiquement correct, tu dois y rester. C’est comme ça, le Système est binaire, il veut des propagandistes et un troupeau de larbins soumis ou terrorisés d’un côté, et des mal-pensants tatoués de stigmates de l’autre, avec toute la vindicte populaire qui leur tombe dessus. Sauf que la réalité ne se plie pas aussi facilement devant les désirs psychiatriques d’une poignée de dirigeants plus ou moins français dans l’âme. Ils veulent enfermer la pensée, et évidemment qu’ils n’y arrivent pas, malgré leur débauche de moyens, et leur pression constante qui prend des proportions aussi comiques que cosmiques. Il n’y a pas un jour où nous ne sommes pas menacés de près ou de loin par un pouvoir qui a perdu les pédales. La répression, c’est quand on a perdu l’amour du peuple. Le pouvoir se durcit quand il perd le lien avec le peuple. Et il devient l’ennemi du peuple, comme aujourd’hui.
Alors, toi, là-dedans ? Eh bien rassure-toi, ta carrière n’est pas terminée. Ce n’est pas parce que tu as dîné avec le diable ou quelques uns de ses serviteurs que tu es condamné à vie à errer dans les Enfers. Mais tu as senti le vent du boulet. Tu sais maintenant que c’est pas du flanc, et que s’il est confortable d’être du bon côté – ce que tu as été avec ONDAR (On n’demande qu’à en rire) et Studio Bagel, puis Matignon pour chapeauter tout ça – il est très inconfortable de se faire attaquer pour rien, pour un mot, une phrase, ou simplement de s’être assis à côté de gens qui ne pensent pas comme les médias nous l’enseignent à coups de taser.
C’est profondément con, et surtout, injuste. On ne te chargera donc pas, même si on a pu s’amuser un instant de l’arroseur arrosé.
Ne crains rien, on ne va pas te demander d’entrer chez E&R pour faire des vidéos rigolotes, car là, si tu vas beaucoup t’amuser en jouissant à plein de la liberté d’expression, pour laquelle nous nous battons tous les jours que Dieu fait (eh oui, on est du côté de Dieu, pas du Diable, malgré ce que le pouvoir raconte), tu vas aussi beaucoup ramasser. Nous, on est des guerriers, on a l’habitude de ce lynchage de basse intensité, qui parfois prend des proportions juridiques et économiques indignes, révoltantes.
Cela veut dire que la liberté d’expression est un luxe, que nous payons très cher, et on le fait pour nous, parce que ça nous fait plaisir, que ça offre une porte de sortie à la pression mentale imposée par le Système, et aussi pour tous, car pour des centaines de milliers de lecteurs, c’est un sacré ballon d’oxygène. Va t’amuser avec un discours de Valls, qui dégouline de haine et de menaces, de mensonges et de contrevérités, c’est pas ça la France ! Te goure pas de côté, Kevin, Kevin Razy, regarde l’article de BFMTV, ils ont même fait une faute à ton nom, l’écrivant « Razi » et pas Razy. Nous, on ne fera pas de faute, car on ne t’utilisera pas pour punir. Ici c’est pas le CRIF, cette officine qui dicte sa loi à un gouvernement de pétochards.
N’aie par peur de faire des phrases avec « Valls », « CRIF » et « Shoah » dedans, tu peux même rajouter « pouvoir », « lobby » et « médias » : c’est en exerçant sa liberté d’expression, guidé par quelque chose de plus haut que le pouvoir, la Vérité, qu’on s’en sortira. La vérité, ça c’est une lumière ! Ne la quitte pas des yeux, ne te laisse pas entraîner par les lumières artificielles du Système, qui déboussolent et font perdre pied. Il n’y a qu’une lumière, et elle est au-dessus de toutes les autres. Elle te guidera à travers toutes les embûches possibles, et si tu souffriras aussi, tu ne souffriras pas pour rien.
Car là, instruis-toi un peu, on est en plein maccarthysme. Et c’est demain, après la libération, qu’on comptera les courageux et les collabos. Qu’on séparera le bon grain de l’ivraie, comme toujours.