Le prétexte était tout trouvé. Les violences de Charlottesville, en Virginie, qui ont vu l’affrontement soigneusement orchestré d’« antifas » et de gauchistes d’une part, de patriotes nationalistes mais aussi de provocateurs suprémacistes néo-nazis de l’autre, ont relancé la censure d’internet. Le système a commencé par le plus facile. Google et l’hébergeur GoDaddy ont banni les sites néo-nazis Daily Stormer et Stormfront. Sentant l’odeur du sang, les viragos du contrôle des cerveaux ne pouvaient s’en tenir là : il fallait établir une censure qui ne frappe pas seulement le racisme et la haine, mais tout ce qui déplaît à l’oligarchie globaliste, mélangiste et techno-marchande.
Depuis déjà un an aux États-Unis, YouTube, propriété de Google, a interdit les publicités pour des programmes conservateurs ou défenseurs de la liberté. À ce jour, des vidéos de plusieurs grandes voix de droite, telles celle de l’ancien représentant républicain Ron Paul, ont été « démonétisées », synonyme de déréférencement. « Chaque jour, le nombre de cibles augmente », dénonce Alex Newman, du site thenewamerican. Pendant ce temps le patron de Facebook, l’inénarrable Mark Zuckerberg, s’engage toujours plus au service de l’immigration de masse, de l’étatisme et autres causes « progressistes », tout en cirant les bottes du régime communiste pour revenir en Chine.
James Allsup, Lauren Southern ou Paul Joseph Watson, éditorialistes connus, sont visés
Exemple parmi cent autres, le 30 août, Shane Trejo du site libertarien The Liberty Conservative révélait que Google avait menacé son éditeur de bloquer ses ressources publicitaires s’il ne retirait pas un article de James Allsup, un de ses contributeurs qui avait défilé à Charlottesville sous la bannière « Unite the Right », alors que le papier n’avait rien de diffamatoire. Prétexte invoqué par Google : le texte avait été écrit par un « individu » qui était censé avoir joué un rôle dans l’organisation de la manifestation contre le déboulonnage de la statue du général sudiste Lee.
Shane Trejo indique que sont ciblés des éditorialistes tels que la jeune Canadienne Lauren Southern (22 ans), critique de l’immigration de masse et du féminisme, ou le conspirationniste britannique Paul Joseph Watson (35 ans), qui tous deux bénéficient d’une notoriété considérable sur la toile anglophone.
Les violences à Charlottesville servent la censure sur internet
Or, tandis que la censure s’étend, quelques-unes de ses victimes, curieusement, y voient un sérieux avantage. Par exemple Andrew Anglin, du site néo-nazi Daily Sormer, premier à avoir été censuré par GoDaddy puis Google pour un texte ridiculisant la femme tuée à Charlottesville, s’en est félicité. Se réjouissant de voir que le PDG de GoDaddy a été poussé à la démission une semaine après la censure de son site, Anglin écrit « qu’il est évident que (la censure) a été pour eux une erreur ». Elle a apporté plus de publicité à Anglin « qu’aucune autre décision n’aurait pu le faire ». De plus « personne, quelle que soit son opinion, ne peut se satisfaire de voir quelques milliardaires comploter pour contrôler la société », poursuit-il, rejoignant ainsi le consensus anti-business favorable à un encadrement de ces quasi-monopoles de la toile. À l’opposé du spectre politique, des médias de gauche tels Vice s’interrogent sur « le degré de contrôle que peuvent avoir de puissantes compagnies sur les contenus ». Même le PDG de Cloudflare, société qui a essayé de faire disparaître le Daily Stormer, dit son trouble : « Personne ne devrait détenir ce pouvoir. »
L’ONG Electronic Frontier Foundation estime que « sur Internet, toute stratégie destinée à faire taire les néo-nazis sera bientôt utilisée contre d’autres, parmi lesquels des gens avec lesquels nous sommes d’accord ».