Les chauffeurs de taxi manifestent de nouveau ce jour et Paris va redevenir le champ de bataille sur lequel s’affronteront taxis et VTC (véhicules de transport avec chauffeur).
D’un côté du ring, les chauffeurs de taxi, protégés par leur monopole et leurs licences distribuées au compte-gouttes. Jouissant d’un privilège légal, qui provoque un énorme manque de chauffeurs (4 à 5 fois moins à Paris qu’à Londres ou New York), et pratiquant des prix exorbitants sans se soucier de la concurrence.
En face, la multinationale Uber, profitant d’une réglementation floue autorisant ses chauffeurs à se passer de licence, dynamitant le marché en cassant les prix et en inventant la géolocalisation des chauffeurs. [...]
Deux tiers des 18.000 taxis parisiens sont affiliés au groupe G7, un mastodonte au chiffre d’affaires de plus de 550 millions d’euros qui représente, à lui seul, la toute-puissance du lobby des taxis.
Les méthodes de cette société ne sont guère plus reluisantes que celles de son adversaire américain. Le groupe s’est notamment développé en organisant la pénurie de taxis dans les rues parisiennes pour le plus grand bonheur de sa très rentable centrale de réservation téléphonique, obligeant par là même les taxis indépendants à s’affilier. [...]
S’il faut encourager le démantèlement de l’État-nounou qui, comme l’écrivait Tocqueville, par son réseau de petites règles compliquées et minutieuses, amollit les volontés et nous mène à la condition d’animaux timides et industrieux, ce combat passe également par un réenracinement de notre économie qui ne pourra se faire en favorisant le gigantisme des sociétés multinationales.