Vidéo globalement intéressante, malgré une "orientomanie" marquée (qui, j’en suis persuadé, est simplement du au désintérêt et à la méconnaissances des particularités de notre propre culture, des siècles de dénigrement perpétuel de la génération précédente, puis l’orientalisme et Hollywood ayant interrompu la transmission et la considération envers ce patrimoine représenté comme caricatural, barbare, grossier). Des détails intéressants sur l’action des flèches sur le gibier.
A mon sens, la casse quasiment systématique des carreaux d’arbalète est due à une incompréhension globale, par l’industrie, du principe de l’arbalète. Historiquement, les carreaux sont très courts, très forts, très lourds. Ce sont quasiment les ancêtres des balles, dans le sens où, contrairement aux flèches qui oscillent pendant le vol (et l’oscilation participe à la stabilisation), ce qui exige souplesse et élasticité, les carreaux sont très rigides et compacts, et sont entre autre stabilisés par une gestion complexe de la répartition des masses et des résistances alaires : la masse "transportant" l’énergie cinétique est à l’avant avec le fer et un renflement caractéristique du fût, la résistance alaire est à l’arrière avec l’empennage, un peu à la manière d’un volant de badminton.
Je suis étonné par contre que ni le javelot/lance, ni le couple sagaie+atlatl ne soit mentionné. C’est super low-tech, extrêmement durable et renouvelable, silencieux, et bricolable maison. Bon, dès qu’on veut de l’efficacité, il faut un fer métallique, et ça se trouve pas au pied des arbres, c’est certain. Tout cela demande de la pratique à mettre en oeuvre (je suppose notamment au niveau de l’approche), bien sûr, mais il me semble que ça aurait sa place dans cet exposé. Je ne pratique aucune forme de chasse, mais il me semble que ces armes ancestrales ont su trouver leur place, selon les lieux et les temps, dans l’ "arsenal" des techniques pour se procurer de la viande.
Je suis moi-même tireur de loisir, coutelier de profession, et de fait intéressé plutôt par le coté technique des choses. Je regrette que parfois la technicité soit perçue comme un facteur de décadence et de corruption, alors qu’elle est complémentaire de l’ "instinctivité". Pour caricaturer : cerveau droit et cerveau gauche, ils forment un tout et fonctionnent ensemble. Il y a des individus plus versé vers l’un, d’autre plus versés vers l’autre, ils ont vocation à remplir des rôles complémentaires dans la société, au bénéfice de tous.
Répondre à ce message