L’ambassadeur Leonidas Chrysanthopoulos a provoqué des remous quand il a déclaré à un journal diplomatique canadien que le gouvernement grec avait accrédité la société Blackwater – une puissante armée de mercenaires – pour assurer la sécurité militaire du Parlement grec !
Il a affirmé que certains de ses membres se sont engagés dans des activités d’opérations secrètes dans des régions telles que l’Irak et l’Afghanistan tandis que d’autres disent qu’ils se considèrent comme étant au-dessus de la loi ! En fait, un rapport paru sur Young Turks indique qu’ils ont été impliqués dans des crimes de guerre internationaux en Irak !
Le rapport a été confirmé le 1er février 2013, lorsque le site d’information militaire grec Defencenet, a cité les mêmes sources que le journal canadien. Selon Defencenet, le contrat est présumé avoir été signé par l’ancien président du Parlement Evangelos Meimarakis. Évidemment, cette information, et choquante révélation, soulève de nombreuses inquiétudes quant à la sécurité des citoyens grecs et la violation des principes fondamentaux énoncés dans la Constitution grecque. Si l’information est vraie, parce qu’il y a encore quelques doutes au sujet de cette histoire, alors le gouvernement doit rendre des comptes et ceux qui sont impliqués dans cette histoire doivent démissionner et être immédiatement traduits en justice.
Blackwater ou Academi – précédemment connu sous le nom de Blackwater Worldwide est une société militaire privée fondée en 1997 par Erik Prince et Al Clark, un homme de droite qui, apparemment, était un grand fan de la famille Bush.
Voici la déclaration de l’ambassadeur grec au Canada qui a causé une telle agitation en Grèce, telle que diffusée sur le site d’information gréco-thessalonicien :
« Question : Beaucoup d’observateurs croient également que la crise a été aggravée par les tendances politiques en Grèce : des premiers ministres avec la “tête dans le sable” pour éviter d’avoir à prendre des décisions difficiles, des gouvernements minoritaires faibles, des mouvements de protestation destructeurs, la croissance de l’extrémisme, etc. Comment évaluez-vous l’état contemporain de la démocratie grecque et la capacité des partis politiques à créer un environnement qui peut promouvoir des solutions ou créer des obstacles ?
Réponse : Je crois que la crise a été aggravée par les mauvaises mesures d’austérité imposées à la Grèce par la soi-disant troïka (FMI-UE et la Banque centrale européenne) et le manque de courage des gouvernements grecs a s’y opposer ou à les négocier. Le FMI a admis publiquement que des erreurs ont été faites. De nombreux Grecs souffrent à cause de ces mesures. Le FMI a récemment admis qu’il ne s’attendait pas à des niveaux élevés de récession. Mais les erreurs doivent être payées. C’est une honte que le gouvernement grec n’ai pas estimé le coût des dommages de ces erreurs dans le pays et demande que celle-ci soient réduites à la soi-disant dette.
La démocratie n’existe plus en Grèce. Les mesures d’austérité récemment adoptées étaient inconstitutionnelles selon les plus hauts tribunaux grecs. Un membre du Parlement, et ancien ministre, a déclaré sans honte à la télévision que ces mesures sont inconstitutionnelles, mais qu’il devait voter pour elles. De cette façon, il ouvertement violé l’engagement qu’il avait pris quand il a prêté serment de protéger la Constitution.
Le gouvernement grec a récemment conclu un accord avec la société remplaçante de Blackwater pour engager des mercenaires pour la protection du Parlement. Cependant, les parlements dans les démocraties n’ont besoin d’aucune protection. Des directives ont été remises aux médias sur ce qui peut être dit et toléré et ce qui ne peut pas être toléré. Les journalistes qui ne se conforment pas sont harcelés par des agents du gouvernement ou arrêtés. Un autre journaliste a été sommairement congédié de la télévision d’État après avoir montré le Premier Ministre se faire huer lors de la fête nationale du 28 octobre. Et l’UE ne s’intéresse pas à la démocratie en Grèce comme elle s’y intéresse dans d’autres pays comme la Turquie. »
Dans l’intérêt du raisonnement, supposons que ce soit vrai. Peut-être que le gouvernement ne se sent pas à l’abri avec la police grecque actuelle, car avouons-le, ces jeunes hommes et femmes sont payés des clopinettes pour le maintien de l’ordre et suite aux réductions de salaires récentes, leur salaire atteint un niveau ridicule.
D’autre part, peut-être y a-t-il une autre espèce de menace, quelque chose que les citoyens ne connaissent pas. Le Premier ministre Antonis Samaras avait mentionné ceci il y a quelques mois, et nous savons tous quels types de menaces se rapprochent de nous, avec les groupes ultranationalistes en Albanie, ainsi qu’en Turquie. La Grèce se prépare également à proclamer sa zone économique exclusive, donc peut-être que ces forces sont ici dans le cadre d’une stratégie. D’autre part, peut-être que le gouvernement grec a commandé ces forces afin de former sa propre force de police spécialisée pour faire face à une éventuelle menace. Ou alors, ces forces sont simplement là pour éliminer les méchants qui sont liés aux récents attentats qui on eu lieu à Athènes.
Qui peut bien savoir ?
Une chose est sûre, c’est qu’il y a des menaces à la fois sur le plan national et international. Et la raison pour laquelle nous disons ceci à HellasFrappe, c’est que nous avons lu un article sur le site d’information Serbianna qui parle de groupes extrémistes albanais en Grèce qui travailleraient avec le MIT turc (organisation du renseignement national) dans le but de déstabiliser la Grèce.
En voici un extrait pertinent :
« En outre, dans plusieurs cas de contrebande de stupéfiants en Grèce, où des passeurs albanais ont été impliqué, des liens ont été établis quant aux raisons cachées de la contrebande qui incluait une levée de capitaux à des fins extrémistes. De la même façon, un journaliste et expert en sécurité grec de premier plan, Manos Eliades, a présenté dans un de ses récents livres, des liens ainsi que des études de cas sur la coopération directe entre certains albanais immigrant vers la Grèce et le MIT.
Pour le moment, il a été établi que l’UCC (selon le Terrorism Research Center à Washington, l’UCC est un groupe terroriste connu), bien qu’il soit encore émergeant, est maintenu comme un déstabilisateur potentiel en ce qui concerne la Grèce et il est approvisionné avec des armes provenant du marché noir albanais. Il y a également un support de groupes radicaux albano-américains et des services de renseignement turcs et l’objectif est passé de la propagande au recrutement d’immigrants albanais en Grèce, en utilisant comme prétexte la détresse économique que beaucoup de personnes ont ressentie en raison de la crise économique dans le pays et le manque de possibilités d’emplois. Enfin, des petites formations paramilitaires se déroulent dans le nord de l’Albanie et l’UCC joue encore un autre rôle – cette fois au sujet de la politique nationale albanaise – en ayant l’ambition d’être vu dans le sud du pays comme étant “le bras long des Albanais du Kosovo”, ce qui leur permet de maintenir leur objectif d’unir le reste de l’Albanie avec le Kosovo et non l’inverse.
Les contre-mesures mises en œuvre jusqu’à présent par l’État grec comprennent une variété de mesures de renseignements et de sécurité. Une de ces mesures qui est pour le moment en cours de formation et qui sera totalement opérationnelle d’ici fin 2012, est la création d’unités de mobilisation de polices rapides et lourdement armées afin d’intervenir dans les cas de criminalité lourde (vols à main armée avec utilisation d’AK-47) mais aussi dans toutes les actions paramilitaires potentielles, comme la menace hypothétique d’UCC.
Des informations indiquent qu’une quantité importante d’armes légères sont entrées en Grèce par l’Albanie récemment, et dans une tendance plus inquiétante, la même évolution a été observée dans l’ARYM en Macédoine, qui, selon de nombreux experts indépendants est un potentiel endroit chaud pour n’importe quelle action paramilitaire qui impliquerait une des branches de l’UCK (armée de libération du Kosovo). En outre, le gouvernement albanais à Tirana est également pleinement conscient de ces développements et l’OTAN elle-même porte une attention particulière afin d’éviter toute déstabilisation causée par des groupes extrémistes vivant principalement de la contrebande, de l’extorsion de fonds ainsi que d’activités illicites organisées et qui utilisent le territoire du Kosovo comme une plaque tournante. »
Alors, peut-être que l’équipe de Blackwater est seulement là pour former les fonctionnaires grecs. Nous espérons que c’est cette raison. Si ce n’est pas celle-ci alors, nous devons connaître l’horrible vérité.
Celle-ci doit être immédiatement éclaircie.