L’humour, s’il veut être drôle, doit être assis sur un fond de vérité. Si ce n’est pas le cas, ça ne fonctionne pas, et c’est probablement de la propagande, l’antithèse de l’humour. Exemple avec la une de Charlie en ce 15 août 2024, jour de fête nationale...
Le jour où une compréhension solide émergera quant à pourquoi le christianisme (plus que toute autre tradition spirituelle ou profane) est absolument insupportable pour les globalo-fascistes, nous aurons franchi un grand pas.
Ce besoin enragé, obsessionnel de souiller, de fouler… https://t.co/w08KCucmsi— Michel Jean-Dominique (@MichelJeanDomi1) August 17, 2024
Traîner Marie dans la boue avec un chapelet d’insultes ne fonctionne pas, bien au contraire. On peut difficilement rabaisser ou souiller ce qui est authentiquement noble.
De la même façon, les petits soldats de la bien-pensance qui font dans l’humour se sont jetés sur Poutine, avec l’autorisation non écrite mais évidente de l’oligarchie mondialiste qui tient ses valets médiatiques en laisse.
Poutine est caricatural, cela va sans dire, avec ce petit quelque chose de bouriate dans le visage, la poker face permanente, l’humour grinçant, la sobriété soviétique, et surtout, la crainte qu’il inspire aux Occidentaux fragilisés physiquement et mentalement par le woke. Ses 6 000 têtes nucléaires n’y sont pas étrangères, mais pas seulement : Vlad défend une ligne gaullienne, une exigence synonyme d’effort et d’inconfort. Il incarne les valeurs, les vertus, le courage et la force. Tout ce que l’Occidental moyen a perdu ou cédé à la dominance.
C’est l’anti-Macron, l’anti-Barbara Butch, l’anti-Thomas Jolly, l’anti-Le Maire. C’est, malheureusement pour nous, l’anti-France d’aujourd’hui. Et Charlie, qui tape sur la France d’avant, celle qui tenait debout, n’a plus rien à démolir en notre pays : le mal est fait. Alors il s’en prend à la vertu et à la force – les deux piliers de nos preux chevaliers –, qui sont passées de l’autre côté du monde, chez Poutine et Xi, et accessoirement Trump.
Si le premier mème du thread est réussi, et drôle, c’est parce que sa teneur en vérité est loin d’être négligeable.
Ensuite, ça se dégrade. On quitte le réel pour aller dans le vœu pieux, le pur désir adolescent.
Dans ce tas de médiocrité, on a trouvé une belle inversion accusatoire.
Notez qu’on ne trouve pas ça nul parce qu’on apprécierait le personnage, seulement, c’est pas drôle car c’est faux. C’est une vérité cruelle présentée avec un décalage qui fait rire. Par exemple, les ancêtres britanniques de nos Guignols de l’info (Canal n’a jamais rien inventé, la chaîne a tout copié sur les Anglo-Saxons) avaient présenté la marionnette de Poutine silencieuse pendant un débat avec son adversaire politique de l’époque, qu’il avait étranglé devant les caméras sans la moindre émotion sur son visage. Là, c’est drôle !
Même Dilem, l’excellent dessinateur algérien, tombe dans le panneau avec un Vlad en boucher, le qualificatif attribué à tous les ennemis de l’axe israélo-américain.
Les anti-Poutine pas drôles sont encore moins talentueux, ils sont même parfois stupides. Ce qui ne veut pas dire que les pro-Poutine sont tous intelligents, mais ils semblent plus lucides, plus proches du réel, moins soumis à la propagande.
À force de caricaturer Poutine en « maître du Kremlin », en « boucher de l’Ukraine » et en « Hitler », la presse occidentale l’a rendu sympathique aux yeux de tous ceux qui vivent au quotidien l’arnaque de nos démocraties.
La propagande occidentale peut mentir autant qu’elle veut, il faudra un jour qu’elle passe à la caisse devant les peuples qu’elle a floués. Plus dur sera l’ajustement avec le réel.