"Nous ne voulons pas du territoire de l’Ukraine". Pierre Ier et Catherine II ont sans doute dit la même chose, lors des guerres contre la Suède et l’empire ottoman. Il s’agissait encore et toujours de préserver la souveraineté de la Moscovie contre les appétits rapaces des envahisseurs ivres de conquête à l’Ets, tandis que la Russie cherchait désespérément à s’étendre vers l’Europe. La Moscovie, en tant que principauté ouralique, n’aurait jamais eu aucun rôle historique à jouer, si elle ne s’était pas fixée comme ambition tardive de devenir une puissance européenne, pour s’insérer dans le concert des nations civilisées en tant que "troisième Rome". En ce sens, les pays scandinaves et les Ottomans ont joué leur rôle de contradiction dialectique dans une recherche passionnée de réaliser un idéal christique sur le continent eurasiatique, même si cette idée n’avait qu’un lointain rapport avec les principes évangéliques, étant donné la structure du pouvoir en Russie et la domination d’une classe possédante sur des armées d’esclaves, tout à tour paysans ou soldats. La Russie est donc un messianisme devenu fou. L’Ukraine en a fait les frais, en tant que territoire attitré de confrontations entre l’Est et l’Ouest ou entre le Nord et le Sud, sans qu’un gagnant émerge clairement, sauf dans la confrontation dialectique entre le Bien et le Mal depuis le XXe siècle, où la Russie représente le Méchant appelé à être sacrifié pour que la cause du Bien triomphe dans le monde. It faut reconnaître qu’ils n’ont aucun mal à passer pour les méchants, vu que le respect de la vie humaine n’a jamais été le fort des dirigeants russes, trop enclins à considérer leur administrés comme des "consommables". Pour en revenir à l’Ukraine en tant que marche de l’Europe aux portes de la Moscovie, elle a une carte à jouer dans la défense de la civilisation contre la barbarie asiatique, même si l’Europe de Bruxelles représente une dystopie totalitaire dont les Ukrainiens n’ont pas encore totalement conscience. Il faut laisser du temps au temps : ils finiront tôt ou tard par comprendre l’ambivalence de l’engagement européen qui est plus servi par des intérêts économiques, que par la raison, en tant qu’elle porte une vision civilisationnelle digne des traditions slaves. Au temps des hommes machines, le drone sert de chair à canon à la place des survivants ukrainiens, ce qui prouve déjà une certaine adaptabilité du commandement ukrainien à la nouvelle donne démographique et technologique.
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