Après Snapchat et ses Spectacles, Facebook (Meta) tente lui aussi l’aventure des lunettes connectées. Il a lancé ce jeudi 14 avril la commercialisation des Ray-Ban Stories en France. Elles étaient disponibles dans quelques pays ailleurs dans le monde depuis la fin de l’année dernière, ce qui avait permis à 01net.com de les essayer une première fois.
[…]
Mais l’aspect le plus problématique de ces Ray-Ban Stories, c’est le respect de la vie privée. Meta a dressé un code de bonne conduite dans lequel il recommande à ses utilisateurs de respecter la décision des gens qui ne voudraient pas être filmés ou photographiés et de ne pas réaliser de prises de vues dans des lieux privés.
Il a aussi mis en place quelques garde-fous. Il n’est pas possible de faire de vidéo live avec les lunettes sur les réseaux sociaux, ni de mettre en ligne directement des clichés depuis les lunettes. Une LED blanche s’allume enfin lorsque l’on prend une photo ou une vidéo pour avertir l’environnement.
Le problème, c’est que ce signal lumineux est tout petit et peu visible de l’extérieur, surtout en plein soleil. Par ailleurs, les capteurs photo sont, eux aussi, extrêmement discrets. Pour comparaison, ceux des Spectacles de Snapchat étaient beaucoup plus imposants et identifiables.
Nous avons lancé des vidéos dans les transports en commun, dans des supermarchés, dans la rue, ou aux terrasses de cafés. Partout où nous sommes allées, personne n’a paru se rendre compte que nous filmions. S’il est impossible de réduire l’intensité de la LED, il est cependant faisable de la masquer. Il y a bien également des notifications sonores, mais elles sont destinées à celui qui porte les lunettes et on ne peut les entendre que lorsque l’on se trouve vraiment très près.
Les lunettes Ray-Ban Stories peuvent donc tout à fait être utilisées comme un outil d’espionnage par une personne malintentionnée. Sans aller jusque-là, savoir que tout le monde pourrait potentiellement photographier et filmer sans que cela se remarque, et conserver ces images indéfiniment, est quand même sacrément intrusif et effrayant.
Certes, aujourd’hui, personne ne s’attend à ce que des gens qui portent des lunettes puissent vous filmer. D’où la volonté de Meta de réaliser des campagnes de communication pour informer sur ce nouveau type de produit et apprendre à l’utiliser. On doute que cela suffise.
Près de dix ans après l’échec des Google Glass, ce type de lunettes connectées se heurte toujours au même obstacle : celui du respect de la vie privée. D’après nous, les Ray-Ban Stories n’apportent pas suffisamment de garanties pour la protéger.
Lire l’intégralité de l’article sur 01net.com