Aux happy few de la carotte :
Je me souviens.
C’était la même chose sous le bas Empire.A Rome, l’État tout puissant mais engorgé dans ses missions et sa bureaucratie avait levé tellement d’impôts que la spéculation avait remplacé le travail dans le processus de production.
Les prix de l’immobilier avait flambé et pour se loger dans un taudis il fallait être héritier. Pour "travailler" il fallait soit être fonctionnaire (de plus en plus mal payé) soit spéculateur ou artiste au cirque. Sinon, on était assisté : les Annones nous donnait du pain de l’huile et du vin et le Colisée des distractions.
En fait, tout s’écaillait , se fissurait et tombait en ruines, à commencer par l’idéologie et les moeurs.
Voilà pourquoi on s’est tous barrés à la campagne : Rome de plus en plus cosmopolite puait et était devenue hors de prix.
(C’est un signe infaillible).
Mais je suis désolé de vous dire que cet exode a accéléré la chute de Rome, lui retirant ses éléments les plus jeunes,les plus sains, les mieux formés, et eux, encore à peu près solvables.
Rome putréfiante est ainsi devenue une proie parce qu’elle n’avait plus d’impériale que la prétention.
Rome est tombé : en trois ans, ses trois dernières années, elle a été pillée saccagée et brulée...six fois.
Tout ce qui n’était pas latin mais barbare est passée sur elle.
Alors les campagnes sont devenues des forteresses et nos agriculteurs des tyrans locaux. Pas tous : seulement les moins scrupuleux et les plus aptes au métier des armes.
En fait, ils ont changé de métier : de sociologue à maraicher et de maraicher à bellatores : la protection.contre l’impôt.
Tu me nourris, je meurs pour toi.
C’était le deal.
On a démonté les infrastructures de l’Empire (routes, ponts, edifices) pour construire rapido des fortins puis des chateaux forts.
Un monde était passé.
Quant aux "tendres", la nature n’a pas voulu d’eux, ils sont tous morts.
Bonne chance à tous.
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