Ce titre du site de vérification de l’info de Libé sonne comme une blague de Satan, pourtant (formulé par le journal de Dov Alfon sur le mode interrogatif), il est juste.
Mais on est loin du 1,2 milliard d’aides directes et indirectes annuelles que l’État accorde à toute la presse écrite en générale.
La conclusion est simple, et un enfant de six ans pourra la formuler : la presse dépend économiquement de l’État, plus du tout de ses lecteurs ; elle doit donc rendre des comptes à son « actionnaire » principal, et plus du tout au public, à son public. Elle ne doit pas la vérité aux Français, sinon la « vérité » oligarchique.
La conséquence, on la voit depuis le début de la pandémie fabriquée, trafiquée et entretenue par le gouvernement : un alignement total sur les besoins de la gouvernance et de ses sponsors, les puissances économiques du Big Pharma et des GAFAM.
On pourra ergoter longtemps sur ce nombre maléfique ; quoi qu’il en soit, le sort de la presse est scellé.
Dans l’article qui suit, on appréciera le final, éblouissant, de l’Alliance presse, hostile à la publication des aides annuelles, sous prétexte que la presse serait le seul secteur soumis à la « transparence »... Comme une honte bue, mais de travers.
Face aux difficultés rencontrées par les éditeurs de presse pendant la pandémie (notamment à cause de la distribution et du manque de publicités pendant le premier confinement), des aides exceptionnelles ont été accordées au secteur en 2020, et le montant global des aides revu à la hausse pour 2021.
Selon une étude du ministère de la Culture sur l’impact de la crise sanitaire sur les milieux culturels, en date du 22 mai 2020, « en 2020, la baisse d’activité est estimée à près de 16 % du chiffre d’affaires pour l’ensemble des acteurs de la presse, soit une perte d’activité de 1,9 milliard d’euros vs. 2019 ».
Vous nous interrogez sur un chiffre rendu public par un communiqué du ministère de la Culture, le 1er juillet dernier, annonçant la mobilisation de cinq milliards d’euros depuis le mois de mars « en faveur de la culture et des médias » et 666 millions d’euros d’aides débloquées pour la presse à l’issue de la crise sanitaire, indique le ministère qui détaille a minima.
Ce chiffre de 666 millions a fait l’objet de plusieurs articles, et notamment un de Mediapart : « Les milliardaires qui possèdent la presse plument l’État. »
Dispositifs transversaux
Ce montant regroupe en fait une myriade de subventions. Ainsi, le ministère évoque dans son communiqué 156 millions d’euros consacrés au redressement de Presstalis (l’entreprise qui assure la livraison des journaux de presse nationale dans les points de vente), ainsi que 20 millions d’euros dans le cadre d’un crédit d’impôt pour encourager les abonnements à la presse (qui n’est entré en vigueur que dimanche dernier), 10 millions d’euros « pour accompagner la réforme industrielle et la transition écologique du réseau des imprimeries » et renforcer les aides pour le Fonds stratégique de développement de la presse (FDSP).
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Enfin, et surtout, on trouve dans ces 666 millions 450 millions dans le cadre de « dispositifs transversaux de soutien à l’économie ».
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Autres aides indirectes : les tarifs postaux préférentiels et un abattement sur les cotisations sociales des journalistes, un régime dérogatoire pour les colporteurs et porteurs, et un statut spécial pour les correspondants locaux de presse. Le montant total de ces aides n’est pas rendu public. En janvier dernier, une mission a été lancée pour mener à une réforme des tarifs postaux préférentiels. Selon un rapport du Sénat sur le projet de loi de finances (PLF) 2021, le coût net pour la Poste s’est élevé à 176 millions d’euros.
118 millions d’aides directes
Il existe également les aides directes, qui se divisent en plusieurs catégories : à la diffusion, au pluralisme et à la modernisation.
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Le PLF [projet de loi de finances, NDLR] 2021 prévoit ainsi 118 086 325 euros de crédit dans le cadre des aides à la presse pour le programme 180, soit une augmentation de 6,46 % par rapport à la LFI 2020. Voici dans le détail le montant des aides à la presse prévu en 2021, selon un récapitulatif du Sénat.
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Le programme « Compétitivité » de la mission Plan de relance prévoit lui 140 millions de crédits additionnels pour le secteur.
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Alliance Presse hostile à la publication des montants reçus par titre
À noter que la ventilation des aides directes par titre de presse n’est pas livrée depuis quatre ans. En 2017, les chiffres avaient été rendus publics. Le total des aides directes s’élevait alors à près de 85 millions d’euros. Près de 400 titres (396) en avaient bénéficié. À CheckNews, le ministère de la Culture indique disposer des données pour 2018 et 2019, mais les chiffres n’ont pas encore été rendus publics et devraient l’être « prochainement », tandis que ceux de 2020 doivent encore être « consolidés ».
Alliance Presse s’oppose d’ailleurs à cette publication.
« Les éditeurs ne sont pas favorables à la publication des aides par titre », explique son directeur, Pierre Petillault, à CheckNews, jugeant que « ce n’est pas juste de se focaliser uniquement sur la presse. C’est le seul secteur à faire l’objet de cette transparence, alors que d’autres [secteurs] bénéficient d’aides ».
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