Le problème est très simple : en pays occidental « avancé », tout est fait pour que les hommes – la définition arrive – disparaissent, non pas au profit des femmes, parce qu’il faut des géniteurs pour assurer la survie de l’humanité, mais au profit d’un nouvel homme. Cet homme nouveau, on le sait, et on le voit chaque jour, s’est vu retirer une à une toutes ses prérogatives masculines, à l’image de la France qui s’est fait retirer un à un tous ses piliers de souveraineté : monnaie, politique économique, politique extérieure.
Cet homme nouveau, qui a été abondamment étudié, critiqué ou loué, qu’on soit rétrograde ou « moderne », a perdu certains pouvoirs, et il a gagné du confort, du divertissement, des possibilités de consommer. Il a gagné aussi la peur. Parce que depuis que les hommes n’ont plus le droit de se défendre, ou de défendre autrui – le secteur de la sécurité interindividuelle est en voie de privatisation sur le modèle de la sécu avec les mutuelles – il ne sait plus se défendre lui-même.
Le Système domine par la peur, celle du chômage, de la maladie, de l’exclusion sociale, de la solitude et, dernière née, du terrorisme. C’est pourquoi les médias dominants, qui sont la voix du Système, enjoignent de consommer de la relation, pour ne prendre que la peur de la solitude. Toutes les solutions proposées sont de l’ordre de la consommation. On consomme de la sécurité à tous les niveaux. L’homme moderne a été affaibli, il est devenu un consommateur de sécurité.
Les femmes, malgré l’idée répandue, n’ont pas récupéré le pouvoir perdu par les hommes. Elles n’en ont pas vraiment plus qu’avant, sinon celui de travailler plus et de consommer plus. C’est un deal perdant-perdante. Le pouvoir perdu n’a pas été récupéré horizontalement, mais verticalement.
L’homme, lui, s’est donc vu retirer progressivement tous ses moyens de défense, d’attaque ou de résistance. De résistance au Système et à son objectif politique de domination. L’homme assiste, impuissant, à l’écoulement tranquille de la violence dans les rues, les transports, les écoles, les entreprises, chaque lieu secrétant sa propre violence. Une violence voulue par l’oligarchie, avec en ce qui concerne la violence visible l’entretien d’un parc de racailles ou de proto-terroristes qui vivent dans une impunité quasi absolue.
Le dernier clip de Philippe Katerine illustre parfaitement cette évolution :
Un clip sociologiquement remarquable, qui montre que l’Homme a perdu son pouvoir de défense ou d’attaque, c’est-à-dire son pouvoir d’action sur l’environnement. La Femme, incarnée par la jolie Alka Balbir (oui, la fille du journaliste hurleur Denis Balbir) n’en est pas devenue plus forte pour autant. On remercie Philippe Katerine d’incarner à merveille cet homme mou et veule, que Houellebecq avait déjà dépeint dans ses premiers livres, avant de sombrer dans le roman de gare.
Une défaite pour les hommes ET pour les femmes, malgré la tentative féministe de criminaliser la race masculine dans son intégralité :
Bonjour.
Les hommes tuent. Les hommes, en tant que classe dominante, harcèlent, violent, frappent, tuent les femmes.
Bonne journée.— ROSA (@SectionROSA) 10 août 2017
Le modèle masculin qui offrirait une résistance possible au Système en marche est naturellement démoli dans les médias, et assimilé au fascisme. Dans ce tweet, on comprend aisément la différence de traitement médiatique entre le gentil Trudeau et le méchant Poutine :
2 infos équivalentes, 2 manières très différentes de les aborder #Journalisme pic.twitter.com/v4wLeE9BZJ
— Isidore Poireau (@Le_M_Poireau) 6 août 2017
Trudeau incarne ce nouvel homme modelé par le Système, veule et destructeur de toutes les structures qui font obstacle à l’impérialisme du Marché, Cousin dirait de la marchandise. Poutine incarne la résistance à cette évolution programmée vers un nouveau modèle masculin, et il le fait avec lucidité et humour. Pêcher du brochet au harpon dans une rivière sibérienne, c’est un message envoyé à tous les occidentaux.
Il est encore temps de ne pas se faire complètement dépouiller par le Système, de ne pas céder aux peurs qui viennent d’En Haut (qui ressemble à une régie divine avec un curseur pour chaque peur), de ne pas craindre la solitude, la maladie, le chômage, la mort et les attentats, Un homme, c’est celui qui n’a plus peur. Et un homme sans peur, c’est un homme difficilement manipulable.