Aux États-Unis, la polémique concernant le mémo de James Damore adressé à ses collègues de Google n’en finit pas. Récemment, plusieurs chercheurs ont publié sur les réseaux sociaux les résultats d’une étude parue en 2001. Parmi les résultats de cette étude, la découverte que, plus les jeunes femmes sont issues d’un milieu aisé, moins elles choisissent des filières d’études liées aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie ou aux mathématiques.
Probability of choosing STEM, SEH (Socsci&Humanities/Education/Health) and business, by SES and gender, in the US. pic.twitter.com/pDr5PClBZ1
— Artir (@ArtirKel) 19 août 2017
Les femmes qui ont le choix favorisent le social
L’analyse des données réunies par Karen Leppel, Mary Williams et Charles Waldauer est claire et précise. Aux États-Unis, plus les femmes sont issues d’un milieu aisé, plus elles choisissent d’étudier dans des filières sociales (sciences sociales, éducation, santé, etc.) et plus elles semblent bouder les filières scientifiques et technologiques./
Dans les graphiques ci-dessus, les courbes bleues sont celles des femmes et les vertes celles des hommes. Chacun des trois graphiques représente l’intérêt de chaque sexe pour une filière [de gauche à droite : Business, Sciences sociales (SEH) et STIM (STEM)] suivant le niveau de richesse [bas (low), moyen (med) et élevé (high)]. Plus le niveau social augmente, plus la liberté de choix des études est logiquement élevée. Or, on note l’effondrement de l’intérêt pour les STIM et l’augmentation de celui pour les sciences sociales.
STEM est l’acronyme de « science, technology, engineering, and mathematics » qui peut se traduire en français par STIM : science, technologie, ingénierie et mathématiques.
Il s’agit de disciplines liées au monde des nouvelles technologies. C’est dans des entreprises de ce milieu que la diversité est aujourd’hui promue à grands renforts de campagnes internes. Une des sociétés représentatives de ces disciplines est bien entendu Google… qui a licencié son employé ne faisant que donner un avis construit sur ce qui semble être, au regard des résultats de cette étude, une réalité.
The freedom women have (due to family wealth here), the more they choose what they really like, which is _generally_ not STEMy things. https://t.co/r7vy9dbbcw
— Emil OW Kirkegaard (@KirkegaardEmil) 21 août 2017
« Plus les femmes sont libres (ici, grâce à la richesse familiale), plus elles choisissent ce qu’elles aiment vraiment, ce qui n’est pas, généralement, dans le domaine des STIM. »
Un exemple concret : la Norvège
Les femmes ayant la liberté de choisir leur occupation favoriseraient donc le social plutôt que la technique.
L’exemple de la Norvège est à ce titre frappant. En 2008, le pays nordique était désigné comme celui qui respectait le plus l’égalité des genres. Or, les observateurs ont remarqué que, malgré leur totale liberté de choix, peu de femmes choississaient détudier dans l’ingéniérie par exemple. A contrario, le milieu infirmier, par exemple, est toujours très majoritairement féminin. Ce qui est nommé par les chercheurs « le paradoxe norvégien » a même motivé la réalisation d’une émission sur le sujet.
Lire sur le sujet, chez nos confrères d’Atlantico : « Égalité hommes femmes : le film norvégien qui fait voler en éclat 40 années de certitudes »